L’UPIC tacle TSE
L’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal continue de contester l’attribution du marché des 615 véhicules, destinés aux collectivités locales, à TSE de Cheikh Amar. Pour l’UPIC, TSE n’est pas ‘’concessionnaire automobile’’.
Le feuilleton du marché des 615 véhicules attribués à TSE continue de susciter la polémique. Cela, malgré la décision de l’Autorité de régulation des marchés publics de suspendre provisoirement ce contrat. Au cours d’un point de presse tenu hier, l’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal (UPIC) qualifie l’attribution de ce marché de ‘’plus grand scandale du secteur de l’automobile’’.
Ce, parce que, explique le vice-président de l’UPIC, TSE qui appartient à l’homme d’affaires Cheikh Amar n’est même pas dans le lot des concessionnaires reconnus au Sénégal. Selon Pape Alassane Dieng, les concessionnaires régulièrement installés au Sénégal sont notamment la Sénégalaise de l’automobile, CFAO Motors, Necotrans, l’Africaine de l’automobile, Carrefour Automobile, CCBM Automobile…’’. Et TSE n’en fait pas partie.
Ainsi, M. Dieng qualifie les autres qui ne sont pas légalement reconnus et qui s’activent dans le secteur de l’automobile de ‘’Grey dealers’’, soit des ‘’affairistes opportunistes qui font une irruption ponctuelle à l’occasion d’appel d’offres pour en tirer profit et disparaître’’. Etre concessionnaire, ajoute le vice-président de l’UPIC, répond à des exigences et à des normes.
Le concessionnaire doit, dit-il, ‘’être autorisé par un constructeur à vendre sa marque dans un espace géographique bien déterminé’’, mais aussi ‘’disposer d’un hall d’exposition, d’un magasin de vente de pièces détachées d’origine dont il a l’exclusivité’’. ‘’De notre point de vue, si on tient compte de la définition d’un concessionnaire, la personne à qui le marché a été octroyé (Cheikh Amar, Ndlr) n’est même pas concessionnaire. Ces Grey dealers, il faut les éliminer’’, Pape Alassane Dieng dixit.
‘’TSE n’est pas le moins disant’’
Par ailleurs, de l’avis du Président-directeur général du groupe CCBM, l’attribution de ce marché à TSE ne s’est pas faite dans les règles de l’art. Selon Serigne Mboup, pour être éligible à ce marché, tout soumissionnaire doit disposer d’un ‘’magasin de stockage de pièces de rechange’’ et d’un ‘’atelier de réparation et d’entretien performant avec un personnel expérimenté’’. Or, déplore M. Mboup, TSE ‘’n’a ni concession ni garage pour pouvoir gagner un tel marché’’.
En plus, ajoute-t-il, pour ce marché, TSE n’est même pas le moins disant. D’après le PDG de CCBM, dans sa soumission, TSE a proposé 7,8 milliards de F CFA, là où CCBM a fait une proposition de 7,100 milliards de F CFA. Soit une différence de 700 millions de F CFA. ‘’Il n’est pas le moins disant, il n’a pas respecté les qualifications techniques, mais malgré tout, il a gagné le marché’’, fustige Serigne Mboup.
PAPE DIOGOYE FAYE, DIRECTEUR CHARGE DE LA COMMUNICATION DU GROUPE AMAR HOLDING ‘’TSE est concessionnaire et distributeur de véhicules’’ ‘’TSE est concessionnaire et distributeur de véhicules. Et depuis des années, il gagne des marchés au Sénégal’’. C’est la réponse que le Directeur chargé de la communication du groupe Amar Holding a apportée suite aux accusations de l’UPIC. Interrogé par EnQuête, Pape Diogoye Faye s’insurge contre cette sortie de l’Union des prestataires, industriels et commerçants du Sénégal. Et c’est pour dire que ‘’c’est un faux débat que de dire que TSE n’est pas concessionnaire de véhicules au Sénégal’’. ‘’Serigne Mboup est un mauvais perdant. Il a introduit un recours, et il devait attendre la décision de l’ARMP au lieu de s’insurger à travers la presse’’, répond Pape Diogoye Faye. Concernant les magasins de stockage de pièces de rechange et la disposition de véhicules de dépannage, le directeur de communication de Amar Holding indique que TSE dispose de plus de 1000 m² de magasin de stockage de pièces détachées. Mais, en même temps, il a aussi ‘’des ingénieurs qualifiés, des techniciens et un parc de plus de 100 camions de dépannage’’. |
A. NG. NDIAYE