Vaincre la «malédiction des ressources naturelles»
Une aubaine, pas une fatalité. C’est ainsi que les experts à la rencontre régionale des coordonnateurs nationaux pour l’Initiative et la transparence dans les industries extractives (ITIE) analysent la disponibilité de ressources naturelles et minières en Afrique. La finalité est qu’elles profitent aux populations africaines.
Les ressources naturelles ne doivent plus être une malédiction pour nos pays. C’est l’appel que le président du comité national de l’ITIE a lancé à ses homologues des autres pays d’Afrique francophone. Pour le professeur Ismaïla Madior Fall, l’extraction des industries extractives doit être ‘’profitable à nos Etats’’. Pour cela, avec l’aide de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), les ‘’compagnies minières doivent maintenant divulguer de façon claire et exhaustive tout ce qu’elles versent à l’Etat’’.
L’Etat, de son côté, doit rendre public tout ce qu’il reçoit de ces sociétés minières en termes de paiement. C’est seulement dans ce cadre qu’on pourra s’assurer de la transparence dans le secteur extractif, a averti M. Fall. Il s’exprimait hier à l’occasion d’une rencontre régionale, sur deux jours, des coordonnateurs nationaux de l’ITIE d’Afrique francophone.
L’ITIE international compte 46 pays membres, explique Jeremy Mack Dumba du conseil d’administration ITIE. Parmi ces pays membres, 52% sont africains dont 33% sont des pays francophones. Ces derniers se trouvent aujourd’hui dans l’obligation de s’unir pour impacter sur la gouvernance des industries extractives et pour que les revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles et minières changent les conditions de vie des populations, a soutenu Mack Dumba.
Impacter sur la gouvernance
Parmi les pays d’Afrique de l’Ouest francophone de l’ITIE, le Sénégal est le plus jeune avec un statut de ‘’pays candidat’’, là où des pays comme le Mali ont déjà accédé au statut de ‘’pays conforme’’. De l’avis du Pr. Fall, le statut de ‘’pays conforme’’ est un objectif pour le Sénégal, non une finalité. La vraie finalité est que «l’exploitation des industries extractives contribue au développement économique du Sénégal», a-t-il précisé.
Déjà ‘’pays candidat’’ à l’ITIE, le Sénégal produira en 2015 son premier rapport. Un document à partir duquel le secrétariat de l’ITIE va attester de la ‘’conformité’’ de notre pays. «Nous sommes en train de rassembler toutes les conditions qui permettront au Sénégal d’être pays conforme», a indiqué Fall. Mais «une fois qu’on est conforme, il faut se battre pour le rester. Il faut aussi dépasser la conformité et améliorer encore la transparence.»
ALIOU NGAMBY NDIAYE