Publié le 23 Sep 2014 - 08:12
LIBRE PAROLE

Non, Monsieur Khalifa  Sall  n’est pas  un légaliste…

 

La stratégie de communication déployée  par le Maire de Dakar depuis la consécration de l’acte 3 de la décentralisation  ne peut laisser le citoyen averti, indifférent  de  l’objectif implicite du Maire de Dakar qui est celui de succéder au président de la république Macky  Sall. Ce qui est normal dans une démocratie où tout citoyen peut se présenter aux suffrages des électeurs. Par contre, ce qui est à déplorer c’est la démarche du Maire de Dakar qui depuis l’avènement de l’acte 3  de la décentralisation s’est lancé dans une  logique  d’instrumentalisation de l’institution urbaine qu’il dirige en vue de satisfaire ses visées électoralistes en 2017.

 La légalité tant   prôné par le Maire de Dakar   pose problème, car l’homme se contredit lui-même dans ses actes et propos. Quand on se dit légaliste le premier principe qu’on doit intégrer dans sa démarche est de respecter  d’abord la représentation  populaire qui vote les lois  en toute impartialité en ne prenant en compte que l’intérêt général  «la loi  est impersonnelle et générale ». Elle ne vise donc pas une personne nommée, mais  elle est  faite pour tout le monde sans distinction de sexe, de race de religion et de parti politique. 

Quand on est légaliste et qu’on pense qu’une loi,  votée par les députés du peuple est en contradiction avec vos convictions et  ne répond pas à vos attentes en matière de gouvernance locale, La  logique républicaine  voudrait qu’on démissionne pour montrer sa  désapprobation. La meilleur façon de montrer qu’on ne  cautionne pas  l’élimination des  « 100 ans d’histoire de Dakar  »  est de se retirer  de la gestion locale ; Ce qui constituerait  un acte fort comme l’avait d’ailleurs fait Maître  Alioune Badara   Cissé en démissionnant du conseil municipal de Saint Louis en 2012.

Etre légaliste c’est respecter   les institutions de la république dont la première est  celle du Chef de l’Etat. Quand le président de la république clarifie les règles du jeu, alors tout débat doit être clos.  Respecter   ensuite celle que l’on dirige en cessant toute velléité de personnalisation et en permettant au conseil municipal de jouer pleinement son rôle.

A entendre parler Khalifa Sall et ses partisans on a l’impression que la ville de Dakar se réduit à son Maire. Ce qui est contraire à l’ordre républicain. Khalifa n’est pas la ville de Dakar et la ville de Dakar n’est pas Khalifa Sall. La ville de Dakar  est une institution de la république qui transcende nos personnes y comprit celle du Maire de Dakar. C’est une institution qui est composée de conseillers élus qui se trouvent au cœur de toute décision que  le Maire ne fait qu’appliquer ?

 Le  fait de se présenter aux élections du 29 juin 2014 montre que Monsieur Khalifa Sall accepte de se plier aux exigences du  Schéma institutionnel  déjà défini  dans l’acte 3. Respecter la légalité aurait voulu que le Maire de Dakar vote le budget tel que prévu par l’article 254 du code de l’administration générale. Refuser de voter le budget parce que les  orientations définies par le pouvoir central ne vous agréent pas    dénote même d’une certaine méconnaissance de ses prérogatives.  Lorsqu’une nouvelle personne  morale est créée par l’Etat, c’est à l’Etat et l’Etat seul de déterminer la nomenclature budgétaire et la façon   de transférer les ressources aux collectivités locales. Il n’appartient pas aux maires de Dakar ou à ses partisans  de contester ce pouvoir discrétionnaire de l’exécutif, mais plutôt d’utiliser les voies de recours possibles en lieu et place d’une médiatisation à outrance.

Non, monsieur le Maire  de Dakar n’est  pas un  légaliste, car être légaliste impliquerait  au lieu de bloquer le fonctionnement de la ville de Dakar, sur décision personnelle, de présenter Le budget, élaboré à partir des informations données par les autorités financières, à la sanction du conseil municipal, comme l’ont d’ailleurs faites toutes les autres collectivités locales  du Sénégal. Et seul le conseil municipal jugera en toute souveraineté de la décision à prendre.

Au-delà de tous ces aspects et au moment le Ps renouvelle son appartenance à Benno Bokk Yakaar, je me pose la question, comme d’ailleurs beaucoup de  Sénégalais  à savoir : au nom de quelle légitimité se  prévaut Monsieur Khalifa Sall  pour penser dés à présent qu’il sera le candidat naturel du PS  en 2017 ? En quoi serait-il plus méritant qu’un  Abdoulaye Wilane par exemple qui eut à gagner  Kaffrine  et à réaliser de belles choses dans cette contrée du Sénégal ?

En attendant  la réponse à  ces  questions, Il est temps Monsieur le Maire,  en tant que «  légaliste », de faire voter le budget par le conseil de la ville de Dakar qui, en toute souveraineté tranchera j’en suis  sûr dans l’intérêt des populations.

 

Tabouré AGNE

Cadre APR

Conseiller  municipal et Président

Commission finance et affaires  économiques 

Commune de Pikine-Est

agnetaboure@yahoo.fr

 

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