Après deux semaines de discussions, le Sénégal a signé hier un accord avec les services du FMI sur le programme économique du pays. Mais pour une meilleure exécution dudit programme, Le FMI invite l’Etat à revoir  sa  masse salariale, de même que l’environnement des affaires. 

‘’On ne peut pas réussir le PSE si la moitié des recettes fiscales c’est-à-dire 750 milliards vont vers les salaires’’. Le constant est d’Ali Mansoor, chef de la Mission du Fmi,  dépêché depuis le 24 avril dernier au Sénégal. A ses yeux, la rationalisation des dépenses courantes est primordiale pour une bonne réussite du PSE. ‘’On ne peut pas réussir le PSE si 50% des recettes fiscales sont destinées au paiement des salaires’’, a-t-il rajouté. M. Mansoor qui prenait part hier à la signature d’un accord entre le Sénégal et les services du Fmi, a encouragé dans ce sens l’Etat à poursuivre sa politique pour la réduction de la masse salariale en fonction de ses capacités financières.

Selon lui, les résultats du Sénégal dans le doing business sont satisfaisants. Mais, rappelle-t-il, il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour améliorer le cadre des affaires. ‘’Le Sénégal était parmi le peloton de derrière. Certes, il a fait des progrès, mais il est toujours dans le peloton de derrière. Le 1^er pas est encourageant mais il faut continuer pour arriver à bon port’’, a-t-il souligné.

A en croire le chef de mission du Fmi, le programme aidera le Sénégal à accélérer les réformes structurelles pour un environnement des affaires plus attractif pour le développement du secteur privé. Pour cela, il pense qu’il faut ouvrir l’espace économique pour donner plus d’opportunités à l’investissement et à la création d’emplois. ‘’2/3 des investissements doivent venir du secteur privé’’, a-t-il lancé. Il n’empêche que l’Etat du Sénégal a paraphé hier un accord avec une mission du Fonds monétaire international sur le programme économique du Sénégal.

 Sous l’approbation par la direction du FMI, l’accord triennal inscrit au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE), devrait être soumis à l’examen du Conseil d’administration de l’institution en 2015. A travers ce programme, le FMI compte appuyer le Sénégal pour l’atteinte des objectifs du Plan Sénégal émergent (PSE). ‘’Le nouveau programme vise à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre du PSE afin d’accroître la croissance et davantage réduire la pauvreté tout en préservant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette’’, a expliqué le chef de la mission du FMI, Ali Mansoor.

‘’Réduire le train de vie de l’Etat’’

Pour atteindre les objectifs du PSE, le programme s’articule notamment, autour de l’augmentation des dépenses d’investissements et sociales, l’augmentation de la qualité des investissements, et l’amélioration de l’environnement des affaires. ‘’Pour 2015, le programme vise à atteindre une croissance d’au moins 5% contre 4,7% en 2014 tout en maintenant l’inflation en dessous de 2%’’, a indiqué le responsable du FMI. A son avis, le Sénégal devrait d’abord passer par la réduction du train de vie de l’Etat pour accroître les dépenses d’investissements et sociales tout en réduisant le déficit budgétaire à 4,7%.

Pour sa part, le représentant résident du FMI au Sénégal, Boileau Loko, pense qu’il n’y a plus de temps à perdre pour la mise en œuvre du PSE. ‘’La question n’est pas quoi faire, mais comment faire et ensuite faire. Nous souhaitons une accélération des actions entamées pour pouvoir atteindre le taux de croissance visé dans le PSE’’, a-t-il souhaité. 

MAMADOU DIALLO (Stagiaire)