La logistique pose problème
Plus de 2 000 rencontres B to B entre entrepreneurs sénégalais et marocains ont permis de mettre le doigt sur les maux qui ralentissent la fluidité des échanges. Le royaume chérifien tente une percée économique en Afrique mais la logistique se pose en obstacle.
Le Maroc cherche un nouveau débouché en Afrique subsaharienne. Une centaine d’entreprises exportatrices marocaines scrutent trois nouvelles destinations business que sont Bamako, Dakar et Ouagadougou. Dans le sillage de la visite de la tournée africaine du roi Mouhamad VI, le commerce du royaume chérifien marque son entrée dans la sous-région ouest-africaine.
La 2ème édition B to B in Africa s’inscrit dans le cadre du renforcement du partenariat public-privé en faveur de l’internationalisation des entreprises marocaines. Les interactions commerciales entre les deux pays sont loin d’égaler les relations diplomatiques malgré une convention d’établissement vieille de 50 ans. ‘‘Les échanges sont encore timides. Il y a des choses à développer pour intensifier les flux commerciaux. Après analyse, on a su que la logistique posait problème, le transport particulièrement. Développer le réseau routier avec le Maroc est bénéfique pour le Sénégal car ça servira également à aller au Mali et au Niger.
Si une marchandise doit mettre 20 jours de Casablanca à Dakar, c’est mauvais pour les affaires’’, déplore le directeur général de la banque populaire Rachid Agoumi. ‘‘Les flux commerciaux doivent augmenter pour témoigner de la relation de fraternité. Nous essayons de mettre un peu d’huile dans les rouages en donnant la priorité aux investissements’’, poursuit-il. Ces initiatives visent à positionner les entreprises, les PME surtout, du royaume chérifien sur des marchés porteurs de croissance en leur procurant un appui pour le développement de leurs activités commerciales et pour leur financement.
En 2013, les importations marocaines ont atteint 6,63 milliards de dollars.
Cette édition a gagné en succès. Plus de 2000 rencontres étaient programmées hier avec 92 entreprises issues de 17 secteurs. Les BTP, l’immobilier, l’agroalimentaire, la métallurgie, le textile et les nouvelles technologies... sont les secteurs les plus discutés. Pour la directrice de Maroc-export, qui a souligné les mêmes problèmes de logistique, cette rencontre est un moteur pour construire le modèle intra-africain, made in Africa. ‘’C’est un partenariat privé-privé et public-privé au service de l’internationalisation de l’entreprise africaine’’, déclare Zahra Maafiri qui représentait également le ministère du Commerce extérieur marocain. Le royaume chérifien a engagé des négociations avec les structures sous-régionales de l’Afrique subsaharienne pour la conclusion d’accords préférentiels et de libre échange.
Les relations commerciales entre le Maroc et le Sénégal sont régies par l’accord commercial d’investissement de l’UEMOA paraphé à Rabat en janvier 2001.
Ousmane Laye Diop