Les enjeux du métier de documentaliste
Un panel de réflexion sur les enjeux de communication inhérents à l’information administrative (ou documentaire) s’est tenu ce samedi, au Plateau. Organisée par le REFEBAD, ladite rencontre a été un moment de partage et de réflexion.
Le Réseau des Femmes Bibliothécaires Archivistes et Documentalistes (REFEBAD) a organisé, ce week-end un panel au Grand Théâtre de Dakar sur le thème : « Information administrative : enjeux de communication. » La rencontre a permis d’échanger, entre autres, sur la question de la revalorisation de la profession d’archiviste et celle, très actuelle, de la gestion des données personnelles. Présidant cette rencontre, Mme Fabeye Ndiaye a introduit le thème, en mettant en exergue l’importance, pour tout archiviste, de communiquer sur son travail. «Nous, archivistes, incarnons la médiation qui permet aux documents physiques qui fixent l’information d’être accessibles au grand public (…) À un moment de la vie de notre société où l’information devient une clé de développement, nous sommes au début et à la fin de tout le processus», a-t-elle déclaré, introduisant la notion d’enjeux de communication suggérée dans l’intitulé dudit panel.
« L’inexistence de structures et lieux de stockage pour les archives dans les différents bâtiments publics, que ce soit les écoles, les services ou les ministères, pose des problèmes graves dans la marche démocratique de notre pays, car l’environnement matériel, humain et physique du travailleur documentaire doit exister pour que le Sénégal ait une mémoire et au-delà de cette mémoire, puisse tendre à l’idéal de transparence qu’il s’est fixé », a-t-elle poursuivi. Elle a ajouté que le REFEBAD, dans le cadre de cette rencontre et des deux autres qui l’ont précédée, cherche à « franchir un tournant décisif » dans la sensibilisation des autorités sur les ressources disponibles au travail documentaire.
Invité à prendre part à cette rencontre, le CORED et la CDP ont été respectivement représentés par Bacary Domingo Mané et Yaya Fatou Camara Niang. Également présent, le Pr Mbaye Thiam, ancien Directeur de l’Ecole des Bibliothécaires Archivistes de Dakar (EBAD), a lui aussi eu à partager son expérience et son expertise avec l’assistance. Jovial, comme à son habitude, le ministre de la Culture s’est quant à lui félicité de cette initiative, louant le REFEBAD pour son « utilité » et le thème qu’il a estimé « stratégique » pour le développement du pays. « Savoir et documentation constituent le fondement de toute action et de toute réflexion, encore faudrait-il qu’elle soit organisée, codifiée et placée entre les mains de professionnels formés à bonne école. L’importance pour l’avenir de la nation d’une mémoire documentaire est essentielle, c’est pourquoi, je tiens à saluer le dynamisme et l’esprit patriotique des femmes bibliothécaires et archivistes dont l’apport est indispensable à la marche du pays sur la voie de l’émergence», a dit Mbagnick Ndiaye.
Troisième rencontre de ce genre, le panel de ce Samedi a notamment été, pour le REFEBAD, l’occasion de poser un cadre d’échanges, notamment avec la presse dont les besoins en informations, surtout en matière de statistiques et de données dites «personnelles», vont grandissant.
Sophiane Bengeloun