‘’Ce que je regrette…’’
Il mérite bien qu’on le fête. Il a porté et défendu le drapeau sénégalais un peu partout à travers le monde. Aujourd’hui, Kalidou Kassé est à ses 35 ans de vie artistique. Un bilan s’impose et un regard sur le passé aussi. C’est pourquoi, avec une société privée, il est prévu de rendre hommage au ‘’Pinceau du Sahel’’ au cours de ce mois novembre. Une grande exposition des œuvres de l’artiste est au programme. En attendant le vernissage, Kalidou Kassé a accepté de revenir dans cette interview avec EnQuête sur son parcours, ses relations avec les défunts Iba Ndiaye Diadji et Pape Ibra Tall. Et ne se prive pas d’étaler ses regrets.
La fête de vos 35 ans se passera comment ?
Je voudrais préciser d’emblée que ce n’est pas moi qui ai pris l’initiative. Elle est du groupe ''sense evens'' qui est une société privée dont les membres se sont réunis pour décider de me rendre hommage. Cela est consécutif à ma nomination parmi les 100 personnalités du Sénégal. Moi, je n’étais pas dans ce sillage-là. J’étais vraiment dans mes projets pour 2016 etc.. Quand ils me l’ont proposé, je me suis dit : pourquoi pas ? Un artiste c’est d’abord le travail et montrer ce qu’il fait. Un peintre, c’est visuel, il lui faut montrer ce qu’il fait. Les gens découvriront ce que j’ai pu faire pendant 35 ans, les différentes étapes de mon évolution et faire l’évaluation.
Franchement, je suis très satisfait de voir que cette concentration que je consacre à tout cela depuis 8 mois en faisant différentes œuvres m’a permis de revisiter le parcours depuis 35 ans et de synthétiser le tout à travers une seule œuvre. Dans mon travail j’ai tout essayé en me disant que chaque jour est un jour de recherches pour trouver quelque chose de nouveau. Il y a deux ans, j’étais au Maroc où j’ai eu la chance de faire une résidence d’artiste avec d’autres collègues venant des cinq continents. Cela m’a permis de me concentrer davantage sur le dessin. Quand je suis rentré, je me suis rendu compte que j’avais fait plus de 300 dessins. Cela a réveillé des choses qui étaient dans mon subconscient pour revisiter l’histoire de ces 35 ans.
Votre travail artistique en 35 ans vous le définissez comment ?
Cela, c’est intéressant de le dire. Le travail de Kalidou Kassé de 35 ans, c’est d’abord la transversalité. Depuis 35 ans, j’ai eu la chance de côtoyer des médecins, des avocats, des comptables, des directeurs de société, des talibés, des cultivateurs, des mécaniciens, en somme toutes les couches de la société. Cela m’a permis de comprendre un peu le fonctionnement de notre société. On peut être formé dans des écoles et en sortir sans comprendre ce que fait l’autre. Côtoyer différentes catégories de personnes m’a permis à chaque fois de comprendre la représentativité de chacune d’elle au sein de la société. C’est ce qui m’a permis de travailler avec toutes les couches de la société jusqu’aux petits talibés qui ont eu à bénéficier de formations. Mon métier m’a permis au cours de ces 35 ans de pouvoir partager une table tout de suite avec le chef de l’Etat et après, être avec un directeur de société ou un pêcheur et être à son niveau. Cela m’a permis de travailler aussi sur plusieurs sujets différents. Dans l’exposition qu’on va faire, tous les thèmes dont j’ai eu à parler un jour apparaîtront jusqu’à celui sur la fracture numérique.
D’où vous vient le surnom de pinceau du Sahel ?
Il me vient de feu Iba Ndiaye Diadji que tout le monde connaît. Il était un grand maître dans son domaine, dans sa discipline. Il était l’un des meilleurs critiques d’art d’Afrique de l’ouest. Malheureusement, il est parti très tôt. On a fait connaissance lors d’une de mes expositions. Il m’a dit ce jour-là qu’il aimerait bien visiter mon atelier. Il est venu ici. Il l’a regardé et il est parti. Il est par la suite venu à l’une de mes expositions. Il a fait le tour, a regardé et est parti sans rien me dire. Après cela, de temps à autre, il m’appelait pour passer dans mes ateliers voir ce que je faisais.
Pendant deux ou trois ans, il faisait la navette entre mes expositions et mes ateliers sans jamais me faire d’observations particulières. Alors, lors d’une de mes expositions, il a fait un texte et c’est dans ce dernier qu’il m’a surnommé ‘’le pinceau du Sahel’’. Il s’était intéressé à mon parcours et a vu que j’étais né à Thiès et avais grandi à Dakar. Il a vu dans mes œuvres la présence fréquente des tons ocre, des baobabs, des personnages filiformes. Il s’est rendu compte que Kalidou est un acteur qu’il faut surnommer ‘’le pinceau du Sahel’’. J’étais surpris d’entendre ce pseudonyme. Je trouvais cela magnifique même si certains trouvaient qu’il n’était pas adapté parce qu’il ne sonnait pas universel. Je leur ai dit : soyons ce que nous sommes d’abord pour aller ensuite vers les autres. Iba Ndiaye Diadji était un critique qui avait une très bonne vision parce qu’il travaillait avec beaucoup d’universités européennes et autres. Il savait ce qu’il disait et moi, j’ai adopté ce surnom (le pinceau du Sahel). Après, Hamidou Dia m’a surnommé ‘’le tisserand de la toile’’.
Qu’est-ce qui explique la forte présence des tons ocre dans votre travail ?
Naturellement, c’est mon environnement immédiat qui m’a inspiré. Moi, j’ai grandi à Thiès. J’ai eu la chance d’aller dans les champs et de voir ce qui se passait là-bas. Je traversais des zones assez arides avant d’y arriver. Je suis toucouleur et tisserand dans ma lignée familiale, et c’est ce que j’ai vécu dans mon enfance qui m’a inspiré ces couleurs terre. J’ai grandi dans cette forêt de Thiès, de Koundane où j’allais régulièrement chercher des choses. Ces instants m’ont marqué. C’est ce qui revient dans mon travail. Il m’est arrivé de changer de tonalité. En 1999, j’ai eu à travailler sur des tons bleus. C’est à ce moment que j’ai fait le ‘’tableau bleu’’ qui a été exposé à Hanovre. Il a eu un grand succès et a défendu les couleurs du Sénégal dans cette exposition. Au moins sept personnes voulaient ce tableau et chacune d’elles était prête à payer jusqu’à 15 millions de F Cfa. Je suis revenu après aux couleurs terre parce qu’elles représentent mon terrain de prédilection.
Pourquoi avez-vous du mal à vous détacher des personnages filiformes ?
Dans cette exposition que je vais présenter, vous verrez une autre facette de ces personnages filiformes. Je peux dire qu’ils ont grandi, ont mûri, ont pris de l’âge, etc. Dans les années 1990, quand j’allais régulièrement aux USA avec mon ami Paul Anne pour explorer d’autres horizons, on a eu la chance d’exposer avec beaucoup d’artistes. Mais dans ces expositions, moi je trouvais que je me diluais dans des choses que je n’arrivais pas à maîtriser. C’est de là que j’ai pris conscience de ce que je devais faire. C’était comme un déclic. J’ai senti que je devais réorienter mon travail en faisant une introspection et me demandais qui je suis.
Alors, je me suis dit que je suis un tisserand qui doit tisser des pagnes. Avant de partir aux USA, j’avais commencé mais c’était compliqué. Je me suis dit que j’allais voir comment tisser dans mes toiles. C’est de là qu’est venu le personnage filiforme. Je tentais des expériences sur la toile et un jour, j’ai pris un pinceau plat que j’ai trempé dans plusieurs couleurs. J’ai vraiment eu le pagne tissé sur la toile. Je me suis dit que c’est magnifique car il y avait tellement de tonalités qui en ressortaient. Après, en regardant le pagne tissé sur la toile, je me disais que j’allais mettre une tête et après des pieds. Le personnage était debout. Je me rappelle que c’est mon ami et frère Me Guedel Ndiaye, avocat et grand collectionneur d’art et Me Mame Adama Guèye lui aussi grand collectionneur qui ont été les premiers à découvrir ce travail et à acheter mes premières œuvres. Mame Adama Guèye venait régulièrement dans notre galerie du Point E quand je travaillais avec Paul Anne pour prendre des photos de nos œuvres. Il nous aidait dans notre travail d’artistes.
Me Guédel nous a fait découvrir, Paul Anne et moi, quand nous étions dans nos ateliers à Pikine et lui aussi nous achetait des tableaux. D’ailleurs, l’une de mes premières œuvres avec des personnages filiformes intitulée ‘’les anciens combattants’’, c’est lui qui l’a achetée. C’est dans son bureau et il m’a dit que même si on lui payait 10 millions, il ne le vendrait pas car c’est une œuvre de valeur actuellement. Dans mes premiers tableaux, le personnage était toujours debout. Après j’ai fait de lui un cultivateur travaillant dans les champs. Le personnage est devenu aussi danseur, etc. Ce personnage est inscrit dans mon travail, dans mes œuvres. C’est une période que je devais traverser pour expliquer des faits de nos sociétés. Etant enfant, j’ai entendu et vécu beaucoup de choses, il me fallait toutes les restituer dans mes toiles. A cette période, j’ai fait beaucoup de tableaux avec ce personnage et ils ont fait le tour du monde. Ils ont eu beaucoup de succès.
Le duo Paul Anne et Kalidou Kassé a eu beaucoup de succès, comment vous vous êtes rencontrés ?
Paul Anne est un ami de très longue date. Quand je venais juste de terminer ma formation aux manufactures des arts décoratifs de Thiès dans les années 1980, j’ai rencontré Paul Anne. Il venait régulièrement à Thiès avec quelqu’un qui s’appelait Amadou Racine Ndiaye. Nous étions tous les 3 artistes et avons après commencé à travailler ensemble. Ils venaient à Thiès les week-ends et on échangeait sur mon travail. C’est quelques années après que je suis venu m’installer à Dakar. On a créé à cette époque notre premier atelier aux HLM 1 où nous faisions nos expériences. Quand on faisait des tableaux, on faisait le tour de Dakar pour rencontrer des personnalités à qui les vendre. C’est à cette époque qu’on a rencontré feu Me Badou Sène avocat. Il y avait en ce moment là une émission qui passait sur la RTS et qui s’intitulait ‘’Esquisses et créations’’ animée par Ibrahima Ndiaye, puis Sada Kâne. C’est à cette époque qu’on a eu beaucoup de contacts.
Pourtant, l’art n’était pas très connu. Il y avait plus de Blancs qui géraient les galeries que de Noirs, notamment Mme Lecomte avec qui on était très lié et qui exposait nos œuvres très souvent. Il y avait aussi la galerie Bruno dont le gérant était un coiffeur basé à la Place de l’indépendance en bas de l’immeuble SDIH. Bruno coiffait les ambassadeurs. Dans son salon, il avait aménagé une petite galerie où il exposait des tableaux d’art. Les ambassadeurs qui passaient en achetaient. A l’époque, pour exposer à la galerie Bruno, il fallait donner les œuvres à Bruno qui les soumettaient à Lucien Lemoine et si lui jugeait que tu pouvais exposer, il te mettait en rapport avec feu Amadou Guèye Ngom qui voit à son tour le travail avant de donner son accord. Après, on est allés nous installer à Mbour. Racine Ndiaye était rentré au Zaïre. Paul Anne et moi avions une galerie en face de la mairie de Mbour.
Je m’occupais en même temps de la décoration du club Aldiana. A un moment donné, je ne me sentais pas artiste dans ces espaces. Je me disais que si je continuais comme ça, je resterais un artiste qui ne ferait que de la décoration. On a fermé la galerie de Mbour pour rentrer à Dakar. Au club Aldiana, j’ai eu la chance de rencontrer un grand artiste qui s’appelle Werner. Ce qui ma frappé quand je l’ai rencontré vêtu tout de blanc, c’est son élégance. Je me suis dit : donc un artiste peut s’habiller si bien et avoir les moyens d’aller en vacances. A l’époque, je ne voyais pas de peintres comme ça. Quand il a vu mon travail, il a souhaité m’amener en Allemagne. Il a pris des photos de mes tableaux qu’il a montrées à des journalistes qui l’avaient beaucoup appréciés. Il est revenu pour m’amener en Allemagne et j’ai dit non. Je voulais être connu dans mon pays d’abord. Je suis resté et j’ai continué mon travail d’artiste.
Avez-vous revu Werner ?
Je l’ai revu presque 15 ans ou plus après. Quand je rencontrais Werner il avait 70 ans. Quand je l’ai revu, il en avait presque 90. Quand je suis arrivé en Allemagne, je devais faire une exposition à Deidesheim. J’ai cherché son numéro dans l’annuaire et je l’ai trouvé. J’ai appelé chez lui et c’est sa femme qui a répondu. Elle m’a expliqué qu’il était très âgé et ne pouvait pas répondre au téléphone. Je lui ai rappelé ma rencontre avec Werner au Sénégal alors qu’ils étaient en vacances. Et la dame s’est rappelée de moi. Je devais faire une série d’expositions en Allemagne qui devait m’amener à Darmstadt et dans d’autres villes allemandes. J’ai aussi eu à exposer à l’Assemblée nationale de Berlin avec mon ami et frère Mansour Cissé Kanakassi.
Est-ce votre passage aux manufactures de Thiès qui explique votre admiration pour Pape Ibra Tall ?
Non ! Pape Ibra Tall, franchement, n’était pas aux manufactures quand j’y étais. C’était Bocar Ly, inspecteur d’Etat, qui était là-bas il était directeur des manufactures. C’est quand je suis parti que Pape Ibra Tall est venu. Pape Ibra Tall, c’est quand il était directeur du centre culturel Blaise Senghor qu’on a eu la chance de nous connaître.
Je l’ai rencontré au centre culturel et on avait monté une association qui s’appelait «art plasen» association professionnel des artistes plasticiens du Sénégal. Le bureau était basé à Blaise Senghor et Pape Ibra Tall était le président d’honneur de cette association. Alioune Badiane en était membre aussi. En ce moment-là, nous étions au Point E où nous avions ouvert la première galerie privée du Sénégal. Ce qui m’a permis de fréquenter Pape Ibra Tall et de le connaître davantage. Je le trouvais dans son atelier de Blaise Senghor. Il avait sa chaîne de musique et écoutait régulièrement le jazz. Il partageait son expérience et surtout on échangeait sur beaucoup de choses. C’est plus tard que, j’ai su qu’on avait des liens de parenté mais les liens de travail étaient plus forts. Etant enfant, j’ai connu et admiré Pape Ibra Tall.
Je l’ai connu en 1977. Il décorait la place de France de Thiès. Moi, je venais juste de m’intéresser aux arts plastiques et quand je passais devant la place de France, il y avait un grand monument qu’il décorait avec des plaques de verre. C’était la première fois que je voyais une fresque mais il était entouré d’une palissade. Moi, je m’étais toujours arrangé à trouver un petit coin pour regarder tout ce qu’il faisait, à l’intérieur tellement j’étais impressionné. Pape Ibra Tall était un grand maître. J’ai eu la chance de voir que Pape Ibra Tall était présenté aux touristes comme le plus prestigieux des artistes peintres du Sénégal et je me disais : c’est un ambassadeur celui-là. Et les touristes, tout de suite, avaient envie de découvrir les manufactures de Thiès pour voir le travail de Pape Ibra Tall.
Alors aujourd’hui qu’il est décédé, est-ce que vous avez des regrets pour lui ?
Le regret que j’ai, c’est de voir la situation des artistes sur le plan de leur travail après leur carrière artistique, après leur disparition. Heureusement que nous allons vers une conférence interministérielle sur le droit de suite avec le ministère de la Culture. Les artistes devraient avoir beaucoup de suivi dans leur travail. Parce qu’aujourd’hui, la biennale de Venise a exposé Pape Ibra Tall, ses œuvres ont été photographiées et continueront à l’être mais qu’est-ce que Pape Ibra Tall va y gagner ? C’est dommage parce qu’on devrait lui payer des droits mais peut-être que ces mécanismes ne sont pas encore bien précis pour arranger cette situation-là. Le regret que j’ai, c’est aussi parce que Pape Ibra Tall n’a pas été assez étudié au Sénégal. Il est le fondateur de l’école des beaux arts qui a fait les beaux jours de l’ère des arts plastiques au Sénégal. Et Il a été enseignant, peintre, sculpteur, dessinateur de mode bref il était multifonctionnel.
Mais malheureusement, on n’a pas eu assez de son expérience pour le transmettre aux jeunes générations parce que les générations, en un moment donné, c’est des tâches trop vides. Elles se sentent grands maîtres et ça n’arrange pas les choses. Mais j’ai eu la chance de le côtoyer, de comprendre son discours, son travail en un moment donné. Quand on discutait, il me disait qu’il n’avait aucun intérêt à dessiner simplement des natures mortes parce que ca ne lui rapportait rien du tout. Et j’ai été tellement content parce que j’ai dit qu’au moins lui, il était enraciné et avait l’esprit d’ouverture. Contrairement à Iba Ndiaye qui prônait plus pour la rupture, Ibra Tall travaillait en s’inspirant de son patrimoine comme sur ‘’Dioudou Bu Rafett’’ la tapisserie qui est au ministère des Finances. C’était un retour à nos sources à nos valeurs. Il a opté et a assumé, c’est ce qui lui a valu son succès et il travaillait aussi sur la modernité parce qu’il avait fait beaucoup de tableaux sur le Jazz, sur d’autres thèmes. Aujourd’hui, je pense que ce serait bien tout le temps de se rappeler de lui et pourquoi pas de lui donner le nom des manufactures de Thiès parce qu’il les a ouvertes et les a fait fonctionner ; aujourd’hui, les manufactures font la fierté du Sénégal.
Vous tenez aussi à rendre hommage à Abdou Fatah Diagne. Pourquoi ?
C’est un homme généreux et un homme d’action. A nos débuts, nous avions rencontré beaucoup de personnes qui nous ont fait des promesses. Certaines ont tenu parole, d’autres pas. Mais c’est Abdou Fatah Diagne qui, dans les années 1990, nous a appelés dans son bureau pour nous commander des tableaux. Il était directeur de Holding Kébé. Il nous a donné deux thèmes sur lesquels nous avons travaillé. Il s’agit de : ‘’Ndiouga Kébé : ses réalisations et sa foi dans le mouridisme’’ et ‘’la société Holding kébé et ses facettes’’. C’était extraordinaire. Ce n’est pas n’importe quel directeur de société qui pouvait donner de tels thèmes artistiques.
On sentait qu’il avait l’art dans le sang. Pendant 4 mois, Paul Anne et moi avons travaillé sur le sujet. Nous lui avons fait des tableaux de grands formats que nous sommes allés lui présenter. Il était satisfait de notre travail. Il nous a commandé après beaucoup de tableaux pour sa maison. Nous nous sommes liés d’amitié. Après cette période, Paul Anne et moi avons ouvert une petite galerie à la rue Parchappe. Un jour j’ai rencontré Adbou Fatah et il est passé à la galerie. Il trouvait que l’emplacement n’était pas bon et nous a proposé un espace au Point E. Pendant un an, il payait la location et les factures d’eau et d’électricité. Il nous a pris un gestionnaire qui nous aidait dans la comptabilité. Ça c’est du mécénat d’art. Il est le premier mécène d’art sénégalais.
BIGUE BOB