Publié le 20 Feb 2016 - 06:38

Déclaration de M. Moustapha Niasse

 

Depuis quelques jours, dans l’esprit et dans l’application pleine et entière des indicateurs de l’évolution de la démocratie sénégalaise, nos compatriotes s’expriment sur la déclaration de M. le Président de la République, relativement à son adhésion à l’avis donné par le Conseil Constitutionnel, qui estime que la réduction de 7 à 5 années, proposée au Point 6 de la série des réformes qui seront soumises au Référendum, le 20 mars 2016, sur la durée du mandat du Président élu, est acceptable dans le principe, au regard de la loi et du droit, mais ne saurait, en cas d’adoption, s’appliquer au mandat en cours.

Divergent les opinions et les convictions des uns et des autres sur la question, importante parmi d’autres, les uns estimant que le choix fait par le chef de l’Etat est tout à fait républicain, responsable et conforme à sa mission et à son serment de respecter et de faire respecter les bases fondamentales de la République, pour un Sénégal majeur, capable de prendre en charge son destin.

Je suis, - et j’en suis fier -, de ceux-là. Les autres, en face, soutiennent mordicus que le chef de l’Etat aurait dû faire le choix qui leur convient, à eux, pour des raisons qui leur sont propres et, sans aucun doute, conformément aux espérances qui étaient les leurs, aux schémas qu’ils avaient élaborés et aux calculs qu’ils avaient établis, par rapport à des paramètres conçus selon des programmes, toutes données qui ne pouvaient, en aucun cas, être celles du Président de la République. Ni celles de nombreux Sénégalais.

Consulté, le 14 février 2016,  conformément à l’article 51 de la Constitution, par le chef de l’Etat et après avoir examiné l’ensemble des 15 points qui constituent le corps des réformes proposées, j’ai, en toute responsabilité, le 18 février 2016, indiqué mon accord sur ces propositions, en rappelant au chef de l’Etat que le serment qu’il a prononcé le 3 avril 2012, devant la nation, passait avant toutes autres considérations.

Dans l’esprit de ce serment, tenir compte des avis donnés par les organes juridictionnels, dans leur compétence fondamentale de contrôle et de suivi de toutes décisions concernant l’Etat et la République, le peuple et la nation, quant à leur conformité à la Constitution, est tout à la fois un devoir, une obligation et un impératif. Ce qu’a fait le Président de la République, lorsqu’il a reçu l’avis motivé du Conseil Constitutionnel.

Qui peut le lui reprocher, parce que, simplement, son choix n’a pas été celui qu’avaient souhaité ceux-là qui ne partagent pas sa vision, son programme, ses priorités pour conduire le Sénégal, avec d’autres nombreux compatriotes, sur le long chemin de la démocratie, de la défense des libertés individuelles et collectives, de l’unité nationale, pour un développement concerté, et profitable à  tous, dans un monde en pleine mutation ?

A ceux qui, croyant pouvoir créer un quelconque malaise dans les souvenirs les plus récents des professions de foi faites par certains d’entre nous, à la veille des élections présidentielles de 2012, et qui avaient choisi un retour de la durée du mandat présidentiel à 5 années – j’en faisais partie et j’en fais encore partie, aujourd’hui plus qu’hier – il convient que je dise, que je redise et que

je réaffirme qu’accepter l’avis du Conseil Constitutionnel, en la circonstance, c’est choisir la raison, la vérité et l’intérêt du Sénégal, ce qui ne saurait signifier opter pour 7 années, pour les mandats futurs de tout chef d’Etat qui serait élu ou réélu, mais bien pour 5 années, sous l’emprise de la Constitution dont la réforme est proposée aux Sénégalais, à l’occasion du Référendum du 20 mars 2016.

Je soutiens, sans réserve, le choix fait par le Président Macky Sall.

En un mot comme en mille, moi, Moustapha Niasse, je suis et je reste en faveur de 5 années pour, désormais, la durée du mandat présidentiel mais je suis et je demeure, sans aucune contradiction, en faveur du respect de l’avis donné par le Conseil Constitutionnel sur la non-applicabilité de la modification à venir, au mandat en cours du Président de la République.

Fait à Dakar, le 19 février 2016

 

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