Crianca, un cri contre la souffrance des enfants
Soucieuse des maux dont souffrent les enfants, la chanteuse Emma Maurice sort un nouveau single aux accents afro pop, intitulé ‘’Crianca’’.
Voix suave sur un mélange ‘’batouka-jazz’’, Emma Maurice fredonne ‘’Crianca’’. C’est son troisième single présenté hier à la presse qui traite des enfants, des formes de violences et de maltraitances dont ils font l’objet. Crianca, c’est l’histoire d’une jeune fille de 14 ans qui se prostitue dans le village pour avoir de quoi mettre sur la table. Chez elle, sa maman se la joue sourde oreille et se soucie guère de la couleur de l’argent.
C’est ensuite l’histoire d’un jeune garçon, devenu enfant soldat, à qui l’on a donné des armes pour venger son père tué dans la guerre. Puis, la chanson évoque la future génération d’enfants qui, selon Emma Maurice, risque de ‘‘vivre dans la honte et le déshonneur parce que dépourvue d’éducation’’. Ce sont, entre autres, ces faits récurrents en Afrique et plus particulièrement au Sénégal qui tiennent à cœur l’artiste.
‘’L’aide de l’Etat n’est pas suffisante’’
‘’Les enfants sont dans la rue 7 jours sur 7. Or, la rue n’est pas pour les enfants. Ils subissent tous les jours des agressions, ils continuent d’être victimes de maltraitances. Il y a également les faits divers avec les viols sur mineures, les grossesses précoces, entre autres’’ lâche-t-elle. Selon la chanteuse, il faudrait davantage protéger les enfants. ‘’L’aide de l’Etat n’est pas suffisante. Il nous faut d’autres structures qui travailleront plus à l’éradication de ce fléau’’, estime-t-elle. Elle est d’avis que l’on ne peut pas être insensible à ce qui se passe au Sénégal en termes d’éducation.
De père sénégalais et de mère espagnole, la patronne de ‘’Ku gnilamenca’’ (les enfants du roi) s’est engagée à dénoncer les maux qui hantent la société. Et sa musique, comme elle le dit, est ‘’le brassage qui relie l’Europe et le Sénégal’’. ‘’Mes textes parlent de ce que je vois, de ce que je vis avec la population. Je voyage beaucoup au Sénégal et dans l’Afrique et en un moment donné, il fallait parler de tout ce que j’ai pu constater en ce qui concerne la maltraitance des enfants’’, dit-elle, émue.
En plus de l’anglais, comme dans son dernier single ‘’impossible love’’, elle chante en français, en diola et en wolof. Emma aime voguer à travers les styles. Elle y arrive allégrement avec cette musique qu’elle appelle l’afro pop et qui lui permet de surfer entre le reggae et un zeste d’acoustique, de jazz et de soul. Une influence qui émane de son père qui, dit-on, la couvait, à l’âge de 7 ans déjà, avec des chansons de Michael Jackson, UB 40, entre autres.
La sortie de ce single est en prélude à celle de l’album fin prêt et qui sera disponible dans trois mois sur le marché.
AMINATA FAYE