Michel Gbagbo entendu
La justice ivoirienne a entendu vendredi Michel Gbagbo, fils de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dans le cadre des premières auditions de personnalités détenues de l'ex-camp au pouvoir, a annoncé à l'AFP l'un de ses avocats.
Le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, 42 ans, inculpé d'infractions économiques, dont le détournement de deniers publics, était détenu à Bouna (nord-est) depuis environ un an, avant d'être récemment hospitalisé à Abidjan.
Il "a été entendu" à Bouna par un juge du tribunal d'Abidjan, a affirmé Me Toussaint Zahui Dako, joint par téléphone depuis la capitale économique ivoirienne. "Nous l'avons trouvé bien moralement et physiquement", a-t-il ajouté.
Fin mai, sa mère française, Jacqueline Chamois, avait affirmé à l'AFP que Michel Gbagbo était "un prisonnier d'opinion" et elle avait demandé un "rapatriement sanitaire" pour son fils "très éprouvé".
Jeudi et vendredi, l'ex-chef du parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N'Guessan, a aussi été entendu. Déjà poursuivi pour "crimes économiques et atteinte à la sûreté de l'Etat", il est désormais inculpé en outre de "crimes de sang, génocide, attaque des populations civiles, vols aggravés", a précisé son avocat.
Ces audiences marquent le début des premières auditions sur le fond d'une vingtaine de pro-Gbagbo détenus dans plusieurs villes du Nord ivoirien depuis plus d'un an. Cette série d'auditions est censée s'achever en octobre, selon le programme fourni par les avocats.
Ces personnalités, parmi lesquelles figure l'ancienne Première dame Simone Gbagbo, détenue à Odienné (nord), avaient été arrêtées puis placées en détention à la fin de la crise politico-militaire meurtrière de décembre 2010-avril 2011, pour atteinte à la sûreté de l'Etat et/ou infractions économiques.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à l'élection de novembre 2010, la crise a fait quelques 3 000 morts.
Le camp Gbagbo réclame sans relâche la libération de ses responsables en détention, l'ex-président en tête, incarcéré à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l'humanité.
jeuneafrique.com