La femme sahélienne magnifiée
Dans le cadre des ‘’Off’’ de la 12e Biennale de l’art contemporain africain (Dak’Art), la Galerie Djaramb’Art a ouvert ses portes à Maïmouna Diop. Un artiste qui met en relief l’esthétique de la femme sahélienne
Ses créations captent le visiteur. Maïmouna Diop taille sur mesure la femme sahélienne. Cette dernière est svelte, gracieuse, courageuse, élégante et attirante sur les tableaux de l’artiste qu’accueille actuellement l’espace loué à Dakar par la galerie ‘’Djambara’Art’’. Ses dessins ressemblent plus à de la sculpture. Cela s’explique par le fait qu’elle peint au couteau. En regardant certains de ses tableaux avec l’aide des couleurs qu’elle utilise, on distingue nettement les signes de spatule.
Ce qui donne une touche particulière à son travail en plus de la peinture à huile utilisée. Au Sénégal, les peintres usent d’habitude de la peinture acrylique pour réaliser leurs œuvres. Un choix qui répond à un souci économique généralement en plus d’une difficulté professionnelle. Avec la peinture à huile, tout doit être nette aux premiers coups de pinceau. Une couche de trop et mal posée peut être fatale. L’artiste se voit souvent obligé de tout reprendre. Un écueil que Maïmouna a su résorber.
En outre, dans cette exhibition, l’artiste a choisi de parler de l’esthétique de la femme sahélienne. Un sujet qu’elle maîtrise bien puisqu’elle y travaille depuis l’école des arts. Montrée dans différentes postures, la Sahélienne de Maïmouna Diop est à la fois moderne et traditionnelle. Moderne dans le port vestimentaire avec de belles coupes de robes et de jupes rendues plus attrayantes par les formes généreuses de ses personnages. Traditionnelle dans la fonction sociale qu’elle leur donne.
La créatrice diplômée de l’école nationale des arts voit à travers le choix de sa muse celle sans qui rien ne marcherait dans la société, non pas parce qu’elles gèrent des postes stratégiques au niveau étatique mais plutôt parce qu’elles gèrent les tâches ménagères. Et ne laissent jamais transparaître un trait de fatigue sur leurs visages. Au contraire, avec les couleurs vives choisies par l’auteure, le visiteur voit un contexte gai et lumineux. Surtout que les héroïnes trouvent même le temps, malgré leur trop-plein de travail, de se faire belles et se laisser aller sur des rythmes, le sourire en coin. Ce qui représente en outre différents stades d’évolution de la femme qui va de l’adolescence à l’âge adulte et se termine à la mort.
BIGUE BOB