Publié le 19 Aug 2016 - 19:52
ÉVALUATION DU TEC CEDEAO

Des résultats ‘’satisfaisants’’ pour le Sénégal

 

Le rapport d’évaluation de l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun de la CEDEAO produit par le Sénégal a livré ‘’des conclusions satisfaisantes’’, a renseigné, hier à Dakar, le ministre du Budget Birima Mangara. À l’instar du Sénégal, les recettes douanières des autres pays de l’espace ont connu ‘’une nette amélioration’’, a informé le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza.

 

Avec la mise en application du Tarif extérieur commun, en janvier 2015, ils étaient nombreux à craindre une baisse drastique des recettes douanières pour les différents Etats. Cette mesure qui concerne les pays qui composent la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est un mécanisme de taxation des produits extérieurs lors de leur entrée dans le marché ouest-africain qui pèse plus de 300 millions de consommateurs. Après un an et demi d’application, l’heure est à l’évaluation. Les ministres des Finances des Etats membres se sont réunis hier à Dakar, pour partager les réalisations de cette évaluation menée par la Commission de la CEDEAO.

Pour le Sénégal, l’application du TEC n’a eu aucun impact sur les recettes.  D’après le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, chargé du Budget, le Sénégal a produit un rapport sur une première évaluation de la mise en œuvre. Birima Mangara qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce conclave de Dakar renseigne que les conclusions du rapport produit par ses services ‘’sont assez satisfaisantes’’. Ces résultats, dit-il, ont été même partagés avec la mission d’évaluation du TEC de la commission de la CEDEAO lors de leur passage à Dakar.

Pour sa part, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel Alain De Souza, ne trouve pas d’impacts négatifs sur la mise en application du Tarif extérieur commun de la CEDEAO (TEC) sur les économies des autres pays. Au contraire,  il y voit même ‘’un instrument pour les finances publiques’’. ‘’Il ressort des différentes missions d’évaluation que les recettes douanières sont en nette amélioration, dissipant ainsi les appréhensions négatives du TEC sur nos économies’’, renseigne M. De Souza.

Six États n’appliquent pas le TEC

En outre, même si le Tarif extérieur commun est entré en vigueur depuis janvier 2015, ce n’est pas tous les Etats de la CDEAO qui l’appliquent. Selon le président de la Commission, six pays manquent à l’appel. Il s’agit notamment de la Gambie, du Cap-Vert, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Guinée et de la Guinée Bissau. Marcel Alain De Souza appelle ces Etats à mettre en œuvre le TEC avant le 1er janvier 2017 car, menace-t-il, ‘’notre espace communautaire ne saurait s’accommoder d’une telle situation pendant longtemps’’.

‘’L’existence de deux ou de plusieurs régimes tarifaires dans un même espace communautaire se traduira inéluctablement par l’application de droits de douanes différents sur le même produit.’’ Cette situation est source de distorsion aux échanges, et tout à fait préjudiciable à l’intégration régionale et à la cohésion entre les Etats membres’’, regrette-t-il.

Lors de la 49ème session de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO tenue en juin dernier à Dakar, le président sénégalais Macky Sall, par ailleurs président en exercice de la conférence des chefs d’Etat, avait appelé ces pays ‘’à accomplir cette formalité essentielle à la constitution du grand marché ouest-africain’’. Aujourd’hui qu’il n’occupe plus ce poste, il revient à son successeur Elen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, de convaincre son pays et les autres à mettre en œuvre le TEC de la CEDEAO.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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