Publié le 28 Oct 2016 - 22:16
COLONEL ALE SECK, INSPECTEUR DES EAUX ET FORETS DE KOLDA

« Nous avons maîtrisé la situation de la coupe abusive de bois »

 

L’inspecteur régional des Eaux et Forêts de Kolda, le colonel Alé Seck, se dit satisfait d’avoir maîtrisé la situation de la coupe abusive de bois dans la région de Kolda. A l’en croire, aucun trafiquant de bois n’est désormais dans la forêt. Les campagnes de sensibilisation, les stratégies utilisées et l’interdiction de l’importation du bois en Gambie sont passés par là.

 

Quelle est la situation de la coupe abusive de bois dans la région ?

 Aujourd’hui, je peux affirmer que nous avons maîtrisé la situation de la coupe abusive de bois au niveau de la région de Kolda. La caravane que nous avons effectuée le long de la frontière avec la Gambie avec SOS environnement des jeunes de Kolda, nous avons constaté l’arrêt des coupes. Cela a été confirmé par mes éléments installés dans le département de Médina Yoro Foula. Aujourd’hui, je pense qu’il n’y a aucun coupeur de bois dans la forêt.

Quel est le bilan des opérations que vos hommes ont eu à faire sur le terrain ?

En fait, il m’est très difficile de vous donner le chiffre exact. Parce que je n’ai pas le dossier en main. Mais, ce qui est sûr, en termes de saisie, nous sommes à plus de 3 000 charrettes saisies,  plus de 250 chevaux et plus de 140 ânes qui ont été saisis et confiés à des personnes très sûres au niveau des villages, sans compter le matériel d’exploitation tel que les tronçonneuses, les scies passe-partout etc.

Quelle est la destination de ce matériel ?

Nous attendons l’autorité. Mais tout le matériel est stocké dans les zones suivantes : Médina Yoro Foula au niveau du secteur forestier, Fafacourou, Koulinto, Pata, Dabo, Vélingara et Sinthiang Koundara.

Est-ce que les peines ont été corsées pour décourager les trafiquants ?

Quand le président de la République nous a reçus à Sédhiou, en février 2015, il nous avait instruits de mutualiser toutes les forces de sécurité. Ce que nous avons fait. Et il nous avait aussi demandé de corser les peines. Donc, à partir de là, nous avons jugé nécessaire de revoir nos procès-verbaux (PV) qui peuvent être attaqués pendant les audiences. En rapport avec le parquet et les magistrats de siège, nous avons organisé un séminaire pour outiller mes éléments sur la rédaction des PV. Pour que ces PV-là ne puissent pas être attaqués. Et depuis lors, si vous constatez, là où on avait 3 à 6 mois de prison, maintenant, c’est presque un an et plus. Donc, ça veut dire que les autorités ont été sensibilisées sur l’ampleur des coupes. Et aujourd’hui, si vous allez en audience, vous verrez que des peines sont corsées et les contraventions sont très élevées.

Quand il y a une infraction, il y a deux alternatives. Soit on éteint l’action publique par une transaction ou bien on va en jugement. Au début, quand je venais ici, c’était de 30 000 à 150 000 pour un tronc. Maintenant, nous sommes entre 800 000 et un million de francs CFA pour un tronc.

Etes-vous en collaboration avec les maires et les chefs de villages dans cette lutte contre le trafic illicite de bois ?

La lutte ne s’arrête pas seulement aux forces de sécurité. Tant que nous n’avons pas l’aval de la population, on va tourner en rond. Si on prépare une normalisation, les coupeurs peuvent ne pas sortir. Mais si on finit la normalisation, deux à trois jours après, ils reviennent. Donc, voilà pourquoi, nous travaillons à tous les niveaux. C’est-à-dire au niveau des élus locaux et au niveau des chefs de villages. Pour l’ensemble des villages, les chefs de villages aujourd’hui n’acceptent plus de loger les coupeurs de bois. Mais aussi, nous sommes en train de créer deux foras au niveau de deux zones qu’on va choisir au niveau de Médina Yoro Foula pour encore sensibiliser tous les chefs de villages et tous les maires, afin qu’ils sentent la nécessité de protéger la forêt et de faire sortir tous les coupeurs.

D’où viennent ces trafiquants illicites de bois ?

Ils viennent de partout. De Kaffrine, de Koungheul,  de Tambacounda, de Koumpentoum et même des pays étrangers. Parce que nous avons vu des Camerounais, des Maliens… Donc, c’est un rush. On va faire de sorte que personne n’accueille plus ces gens-là au niveau des villages. Mais, aujourd’hui, je peux attester que pratiquement, il n’y a plus de coupeurs dans la forêt.

Le Président gambien Yahya Jammeh a interdit l’importation de bois venant du Sénégal, êtes-vous satisfait de cette décision ?

Oui. C’est une décision salutaire. C’était la voie qu’il fallait. Parce qu’aujourd’hui, le bois n’est pas acheté par les Gambiens. Le bois est acheté par les Chinois qui sont basés en Gambie. Si donc le Président Yahya Jammeh prend la décision d’interdire le bois, c’est une aubaine pour nous.

EMMANUEL BOUBA YANGA 

 

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