Publié le 24 Jan 2025 - 21:09
LUTTE CONTRE L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE EN 2024

La marine a intercepté 48 pirogues et secouru 6 000 personnes

 

L’année dernière, la marine nationale n’a pas chômé. Selon le chef d'État-major de la marine nationale, environ 6 000 personnes ont été secourues dans la lutte contre l’émigration irrégulière par voie maritime, après l’interception de 48 pirogues. Par ailleurs, 162 personnes, en situation de détresse, ont fait l’objet de sauvetages en mer et 17 missions de soutien logistique aux armées ont été réalisées, avec 966 t de fret transportées.

 

La marine nationale a célébré, hier, ses 50 ans. À cette occasion, le chef d'État-major de la marine nationale est revenu sur les réalisations de ce corps de l’armée durant l’année écoulée. D’après le contre-amiral Abdou Sène, pour l’année 2024, la marine a comptabilisé 1 034 jours de mer pour 414 missions, assurant une présence permanente dans l’ensemble de la zone économique exclusive avec deux patrouilleurs, tant dans le cadre des missions de défense du territoire que celles de l’action de l’État en mer.

Elle a accompli, au cours de l’année dernière, 17 missions de soutien logistique aux armées, transportant 966 t de fret. ‘’Au-delà de sa posture permanente de sûreté et de veille sur notre territoire, elle a pris en charge, dans son intégralité, tout le spectre complexe et varié des missions d’action de l’État en mer. Dans le cadre de la police des pêches, la marine nationale a contrôlé 151 navires et arraisonné 27. Environ 6 000 personnes ont été secourues dans la lutte contre l’émigration irrégulière par voie maritime, après l’interception de 48 pirogues, tandis que 162 personnes, en situation de détresse, ont fait l’objet de sauvetages en mer’’, renseigne-t-il.

Sécurisation des sites offshore d’exploitation du pétrole et du gaz

Le contre-amiral Abdou Sène renseigne aussi que la marine nationale assure la sécurisation des sites offshore d’exploitation du pétrole et du gaz, au GTA, en liaison avec la marine mauritanienne, et également à Sangomar Offshore Profond, récemment, sur instructions des plus hautes autorités de l’État. Elle est ainsi garante de la durabilité de l’exploitation de nos ressources en mer.

Parallèlement, ‘’elle mène une lutte acharnée contre les trafics illicites en mer. Sa posture robuste, associée à ses moyens d’action hauturiers, a permis de détourner loin des côtes sénégalaises le trafic international de drogue venant des Amériques, après avoir arraisonné en mer, en 2023, plus de 7 t de cocaïne en route vers l’Europe’’, se réjouit-il.

Le chef d'état-major de la marine nationale d’ajouter : ‘’Toutes ces missions nous imposent un engagement élevé de nos nouvelles capacités, en l’occurrence les OPV de type Walo de dernière génération, équipés de missiles anti-surface et antiaérienne, qui confèrent à la marine une posture dissuasive et une véritable vocation de marine de guerre. D’ailleurs, le dernier OPV de la série des trois a été baptisé par Son Excellence Monsieur le Président de la République, chef suprême des armées, le 22 octobre dernier. À cela s’ajoute la réception de deux chalands de transport de matériels, ‘Yoff’ et ‘Fadiouth’, qui viennent renforcer nos capacités de transport et d’opérations amphibies et fluviales’’.

Fort de ces équipements, le contre-amiral Abdou Sène se réjouit que l’institution qu’il dirige s’érige désormais en une véritable marine à vocation régionale, réalisant des patrouilles conjointes avec les pays voisins et amis, ‘’après avoir accompli la première corvette sous-régionale de la première promotion d’officiers de marine formés au Sénégal dans notre propre école navale’’.

Il souligne, en effet, que la marine nationale a mené des opérations de surveillance et de police des pêches dans les eaux gambiennes, le 28 décembre dernier, pour aider la marine de ce pays voisin et ami à mieux contrôler sa zone économique exclusive.

En outre, suite au repos biologique observé dans la zone commune avec la Guinée-Bissau, l’agence de gestion de cette zone a sollicité, d’après le chef d’État-major de la marine nationale, les services de la marine pour un suivi opérationnel de l’application de cette mesure de gestion des ressources halieutiques.

Le bras armé de l’État en mer pour la défense du territoire

‘’Parallèlement à ses missions en mer, la marine nationale a renforcé sa posture à l’intérieur du territoire, le long des fleuves Sénégal et Saloum, par l’érection et le renforcement des stations navales à Matam, à Podor et à Bakel au Nord, et Foundiougne au Centre, pour mieux prendre en charge les problématiques sécuritaires de tous genres le long de ces importantes voies de communication connectées à la mer, qui constituent un continuum jusqu’à l’intérieur du continent’’, révèle le contre-amiral Abdou Sène.

Il ajoute que la création d’un bataillon de fusiliers marins commandos et le renforcement des capacités d’actions spéciales en milieu fluvial vont permettre une meilleure sanctuarisation de notre territoire face aux périls qui viennent du continent. Par-là, il souligne que la marine nationale affirme sa double vocation de bras armé de l’État en mer pour la défense du territoire ainsi que l’application de la loi dans les eaux sous juridiction sénégalaise et même au-delà, dans le cadre de mécanismes de coopération régionale.

Sur un autre registre, il a laissé entendre que l’environnement de travail a aussi évolué pour mieux prendre en compte la nouvelle organisation, mais aussi la gestion opérationnelle et technique des nouvelles capacités. À ce titre, renseigne le chef d’État-major, deux nouveaux bâtiments, l’un accueillant le commandement opérationnel de la zone maritime avec un nouveau centre de coordination des opérations, et l’autre, l’État-major de la base navale centrale et le musée de la marine, ont été construits.

Il s’y ajoute une annexe des ateliers de la marine mise en place, à la suite de la réfection d’un hangar désaffecté de Dakarnave, qui accueille la maintenance des missiles et la réparation des embarcations légères. Sans oublier le Centre de simulation et d’entraînement naval, qui accueille le système intégré de combat mis en place à bord des patrouilleurs lance-missiles de type Walo.

‘’Le futur de notre pays sera certainement maritime, car l’exploitation du pétrole et du gaz offshore…’’

‘’La marine nationale, poursuit-il, a atteint l’âge de la maturité dans un contexte opportun de maritimisation de notre économie nationale. Le futur de notre pays sera certainement maritime, car l’exploitation du pétrole et du gaz offshore, combinée à celle des ressources halieutiques, l’opérationnalisation des ports de Ndayane et de Bargny ainsi que la réparation navale vont cristalliser des enjeux énormes et multiples de développement de l’économie bleue de notre pays, avec comme corollaire le déplacement du centre de gravité de notre économie du continent vers la mer. Il va falloir s’y préparer afin d’éviter la surprise stratégique dans un environnement aussi complexe et difficile à maîtriser et à contrôler. La mer est, en effet, un espace de liberté, hostile, avec une face visible et une autre cachée, sous-marine, où peut se mouvoir tout ennemi sournois’’, prévient-il.

Pour faire face à ces périls, il révèle qu’une réflexion profonde a été initiée autour d’une stratégie navale 2050, qui se fixe comme objectif une protection du territoire terrestre à partir de la mer et une domination de notre zone économique exclusive. ‘’C’est un objectif ambitieux qui nécessite des capacités opérationnelles adaptées et renouvelées périodiquement, des moyens efficaces de recueil et de partage d’informations ainsi qu’une mise en cohérence de toutes les actions publiques menées dans le cadre d’une meilleure sécurisation de notre espace maritime’’, souligne-t-il.

En effet, le contre-amiral Abdou Sène fait remarquer que, dans la mise en œuvre d’une gouvernance sécuritaire efficace en mer, il y a un besoin d’optimisation des ressources publiques par la coordination et la mise en cohérence des actions menées dans les différents départements qui concourent à l’action de l’État en mer. D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes interministériels de gestion de crise, mais aussi consultatifs, comme stipulé dans la loi d’orientation sur l’action de l’État en mer, pour mieux assurer la gouvernance sécuritaire maritime de notre pays.

Les origines de la fête de la marine

Ensuite, le chef d'État-major est revenu sur la célébration de la fête de la marine de cette année, qui intervient dans un contexte particulier (elle fête ses 50 ans). ‘’La fête de la marine, selon le contre-amiral Abdou Sène, c’est la célébration d’un acte de souveraineté qui marque la prise en charge, par nous-mêmes, du commandement et de la destinée de notre marine. Cet acte de haute portée symbolique s’est réalisé un 22 janvier de l’an 1975, lorsque le capitaine de corvette d’alors, Faye Gassama, recevait des mains des hautes autorités politiques de l’époque le drapeau de l’armée de mer, marquant ainsi la fin du cycle de gestion de la coopération française’’.

‘’22 janvier 1975 – 22 janvier 2025, cela fait exactement cinquante ans que cet acte de haute portée fondatrice marqua le début d’un processus de construction endogène d’une marine chargée de protéger l’intégrité du territoire terrestre à partir de la mer et de veiller sur nos ressources maritimes. Cinquante ans, c’est donc un demi-siècle de prise en charge de notre propre destinée, d’écriture de notre propre histoire maritime et navale à travers, certes, un legs colonial, mais qui n’occulte en aucune manière l’histoire maritime antérieure de notre pays, ouvert depuis toujours sur l’océan’’, déclare le chef d’État-major.

Il fait remarquer que le Sénégal est un pays maritime situé dans la partie la plus occidentale du continent africain. ‘’Cette posture géographique, source de sa maritimité, souligne-t-il, a engendré non seulement des peuples de la mer, intrépides populations affrontant toujours les furies de l’océan, mais aussi façonné son histoire faite de rencontres avec les autres peuples du monde. Il convient de rappeler que c’est à partir de nos côtes que l’empereur mandingue Aboubakari ou Bakari II est parti, déjà au XIVe siècle, accompagné de marins et pêcheurs du Sénégal, pour réaliser son rêve de découverte d’autres terres inconnues au-delà de l’immensité de l’océan Atlantique. C’est pour vous dire donc que l’esprit marin, fait d’aventures, d’audace et de courage, voire de conquêtes, a toujours existé en nous’’.

CHEIKH THIAM

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