Les médias invités dans la croisade
L’ancien chef d’Etat-major Général des Armées (CEMGA), Mamadou Mansour Seck, estime que les médias doivent être les ‘’vecteurs de l’information’’ dans la lutte contre le terrorisme. Il l’a dit hier, à Dakar, lors d’un séminaire organisé par la Fondation Friedrich Ebert sur le thème : ‘’Autorités, Médias et Terrorisme : la difficile équation’’.
La lutte contre le terrorisme étant une ‘’guerre asymétrique’’, le Général Mansour Seck estime que le rôle des médias et du gouvernement est de protéger les personnes et les biens. Et les citoyens doivent jouer le rôle ‘’d’un citoyen responsable’’. Dans la mesure où ce n’est pas seulement l’affaire des forces de l’ordre. ‘’C’est l’ensemble de la population qui doit être les soldats de cette nouvelle guerre, en informant les forces de sécurité. Chacun d’entre nous, dans son petit coin, peut remarquer quelque chose d’anormal et informer les forces de sécurité’’, a déclaré l’ancien chef d’Etat-major Général des Armées (CEMGA) hier, lors d’un séminaire sur le thème : ‘’Autorités, Médias et Terrorisme : la difficile équation’’. Une initiative du Bureau Paix et sécurité Centre de compétence Afrique Subsaharien de la Fondation Friedrich Ebert. Selon le Général, il s’agit de remplacer l’esprit de peur par celui de défense, dans cette ‘’nouvelle guerre’’.
Aux yeux du directeur Paix et sécurité Centre de compétence Afrique Subsaharienne, le terrorisme et l’extrémisme sont les ‘’défis sécuritaires majeurs’’ auxquels la communauté internationale fait face. ‘’La stabilité des Etats a pris la cohésion des sociétés en Afrique, en Moyen Orient, en Occident où ailleurs. Les attentats se sont multipliés et la violence n’a pas reculé. Les kamikazes n’ont plus d’âge ni de sexe privilégié. Leur modus operandi se diversifie. Ils utilisent les banques humaines, les tueries de masse, les camions béliers, les mobylettes…. Ils renversent les rapports de forces, pour faire régner l’insécurité, aggraver la panique, faire déplacer les populations et prendre en otage les médias et leurs acteurs’’, déclare Holger Grimm. Aujourd’hui, poursuit-il, les organisations terroristes prétendent à juste titre pouvoir développer leurs propres outils de communication et exploiter à leur propre compte. Ils ont, constate-t-il, la capacité d’utiliser leurs propres canaux de communication pour donner des ‘’informations’’ et véhiculer leurs idéologies. ‘’Ils informent, recrutent et radicalisent en utilisant leur propre structure’’, analyse-t-il.
Ainsi, pour les combattre, M. Holger souligne que ‘’les pouvoirs publics et les médias doivent unir leurs forces pour gagner la bataille de l’information et du numérique. Ils font de ces outils une exploitation non saine. Ce qui oblige à avoir une position adaptée à d’autres réactions qui sont en synergie.’’
Le Professeur de Droit international Mouhamadou Yaya Diallo a, quant à lui, laissé entendre que les journalistes participent à la gestion du terrorisme et réagissent parfois sous l’émotion. ‘’C’est la raison pour laquelle ils oublient les règles déontologiques et professionnelles auxquelles on doit s’attacher. Donc, il y a des dérapages’’. Selon ses dires, l’information appelle à contribuer au développement du droit international. Il faut dire que cette rencontre ambitionne de favoriser un cadre de coopération entre les autorités étatiques et sécuritaires et les professionnels des médias pour rendre la lutte contre le terrorisme ‘’plus efficace’’. Elle vise également à contribuer à l’optimisation de la collaboration entre ces différents groupes sociaux, au grand bonheur des populations, dans le cadre de la lutte contre ce phénomène social.
Elle a regroupé plusieurs acteurs de la société civile, dont les professionnels de l’information et de la communication, d’anciennes autorités étatiques…
PAPE NOUHA SOUANE