Publié le 29 May 2017 - 14:04
MBALLING - L’USINE COPELIT AFRIQUE EXPLOSE

2 morts et  17 blessés

 

L’une des chaudières de l’usine de fabrication de farine et d’huile de poissons, Copelit Afrique, a explosé samedi matin, faisant 2 morts et 17 blessés dont 2 graves. Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime est allé sommer l’usine d’arrêter le travail n’étant pas aux normes. 

 

Hier, vers les coups de 7 heures du matin, l’une des deux chaudières de l’usine Copelit Afrique a explosé. Sur le coup, Bassirou Marone, habitant de Latmingué, a été tué. 16 autres ouvriers ont été blessés ainsi que 2 personnes dans une maison voisine. Un des blessés a succombé le lendemain, portant le nombre de morts à deux. Le bruit de l’explosion a été tellement puissant qu’il a semé la panique dans le village et parmi les automobilistes qui roulaient sur la route. Ce qui a provoqué une collision entre trois voitures. Les débris de la chaudière se sont dispersés sur un rayon de cent mètres. Le couvercle d’aération a été projeté à 300 mètres, tout près d’un poste électrique.

Un tube qui, selon les riverains, pèse 60 tonnes a atterri dans une chambre, blessant un père de famille et son enfant, qui ont été acheminés à l’hôpital. N’eût été un arbre qui se trouve derrière la chambre, dit-on, les occupants seraient morts écrasés. Une barre de fer a transpercé la toiture d’une chambre et plusieurs briques ont atterri sur le lit. Heureusement, le propriétaire était devant la porte de sa chambre en train de prier. « L’explosion était terrifiante. Ma femme est sortie en trombe de la chambre criant que notre maison était en train de s’écrouler’’, témoigne Moussa Baldé. L’atelier de ce dernier a aussi subi les affres de l’explosion, car, les cages en fer avec lesquels il travaille ont été écrasées.

Le ministre Oumar Guèye sur les lieux du drame

Vers 15 heures, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, est arrivé sur les lieux du drame. Aussitôt après, un briefing a été fait, dans l’entrepôt, entre le chef du personnel et la délégation ministérielle. Il en ressort que l’élément déclencheur de l’explosion de l’usine n’est pas encore connu. Que les dégâts matériels ne sont pas encore évalués. On a appris que la chaudière qui s’est désintégrée a été installée il y a de cela 6 mois et a coûté 300 millions F CFA.

Il faut savoir que, quelques heures plus tôt, les populations avaient bruyamment manifesté, réclamant la fermeture ou la délocalisation de l’usine du fait de la puanteur qui s’en dégage, lors d’une longue après-midi d’échauffourées. Ainsi, Hassan Tisgaret, responsable de l’usine, avait essayé tant bien que mal de faire porter le chapeau aux manifestants, en déclarant : ‘’Il n’y a aucun produit nocif pour la santé.’’ Mais le ministre a rétorqué que le responsable qualité avait reçu plus tôt une notification d’arrêt immédiat des travaux de l’usine. Mais qu’elle n’a pas été respectée. Le responsable du personnel a répondu qu’il n’était pas au courant de cette mesure.

‘’Même s’il n’y avait pas eu cette explosion, l’usine allait être fermée’’

A la suite de multiples conciliabules, il a été noté qu’effectivement, la direction de l’usine avait reçu cette notification. ‘’Nous avons reçu la notification tardivement, précisément à 23h 30mn’’, a déclaré le responsable. Le ministre Oumar Guèye leur a souligné que ‘’l’arrêt immédiat, c’est dès réception’’. Alors pourquoi les autorités de l’usine n’ont pas jugé nécessaire d’arrêter les travaux ? C’est le chef du personnel qui a répondu : ‘’Parce qu’il y avait 40 millions francs Cfa de poissons qui était en jeu. Et que s’ils n’étaient pas transformés, ils allaient pourrir’’.

‘’Le directeur des industries de transformation des produits de la pêche est venu faire une inspection, jeudi dernier, bien que ce fut un jour férié. Et il a rédigé un document pour demander l’arrêt immédiat des travaux de l’usine. Cette lettre n’a pas été suivie’’, a fulminé Oumar Guèye. ‘’Les causes de l’explosion ne sont pas encore connues. Une enquête sera ouverte pour déterminer et situer les responsabilités. L’usine n’était pas dans les dispositions réglementaires pour produire. Même s’il n’y avait pas eu cette explosion, l’usine allait être fermée’’, a poursuivi le ministre impitoyable.

Ensuite, il s’est rendu à la plage où l’usine déverse ses déchets, pour constater de visu le degré de pollution que cause l’entreprise dans cette partie de l’océan. En outre, il s’est aussi rendu au chevet des victimes de cette catastrophe internées à l’hôpital de Mbour.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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