Pape Diop a du souci à se faire
Vendredi, le maire de la Ville de Dakar, réputé ponctuel, a accusé un retard d’une trentaine de minutes lors de la session du Conseil municipal devant voter le budget 2012. Khalifa Sall a expliqué à ses collègues conseillers municipaux qu’il avait reçu la visite d’un officier de police judiciaire agissant sur ordre du Procureur de la République (il n’a pas été convoqué, comme cela a été écrit par certains site web).
Il fera aussi comprendre que l'enquête ordonnée par le parquet et voulu par l’État pour auditer la mairie englobe la gestion de tous les mandats. Même si son mandat n'est point menacé, il a assuré que c'est à lui de répondre de ses audits. Mais EnQuête est en mesure de dire que c’est la gestion 2008 de Pape Diop qui est principalement visée. D’ailleurs, nos sources font savoir que le gendarme a demandé des documents relatifs à des marchés passés en 2008 que la mairie devrait lui fournir ce lundi.
Ce qui intéresse les limiers de la Section recherches de la gendarmerie, c’est principalement la gestion des marchés en 2008 ; gestion qui a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport d’audit de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Dans ce rapport, les auditeurs ont décelé des choses pas du tout catholiques. Exemple, ce marché de gré à gré de 105 millions de francs Cfa pour l’achat de médicaments avec la Pharmacie nationale d'approvisionnement (PNA) qui ‘’ne comporte pas de clause relative au contrôle des prix de revient comme l’exige l’article 75 du nouveau Code des marchés publics’’. Il y a aussi ce marché d’achat de riz parfumé en gré à gré de 150 millions de francs Cfa avec le commerçant Cheikh Ahmadou Sall. Là, la tonne de riz a été facturée à 325000 francs Cfa ‘’alors que le prix du marché se situait, à cette époque, à 296 000 F CFA la tonne de riz parfumé simple’’.
Toujours avec le même commerçant, il y a, cette fois, cet appel d’offres de 237 millions de francs Cfa pour l’achat de denrées alimentaires ; marché dans lequel la tonne de riz est facturée… à 500000 francs Cfa à la ville de Dakar alors qu’à l’époque elle s’échangeait sur le marché à 285000 francs Cfa. Et que dire de ce gré à gré de 1,820 milliard de francs Cfa pour l’aménagement de la place du souvenir africain conclu avec l’entreprise SATTAR et comportant un avenant de 442 millions de francs Cfa ?