L’Etat du Sénégal a signé, hier, des accords de financement d’un montant de près 122 milliards de francs Cfa avec la Banque africaine de développement (Bad). L’enveloppe va financer 4 projets touchant les infrastructures, l’entreprenariat et le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc).

Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a paraphé, hier, des accords de financement entre l’Etat du Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad). Un engagement qui concerne 4 projets pour un montant total de 121,514 milliards de francs Cfa. Il y a, notamment, ‘’le Projet de désenclavement des zones de production en appui au Programme national de développement local (Pdzp/Pndl), qui bénéficie d’un financement de 20 millions d’unités de compte, soit un peu plus de 15,530 milliards de francs Cfa. Il devra contribuer à bâtir une croissance économique forte et inclusive, particulièrement en zone rurale’’, précise Amadou Ba.

Selon le ministre, l’atteinte de cet objectif passera singulièrement par l’apport du projet dans le renforcement de la productivité agricole, à travers le développement des chaines de valeur. Mais aussi des infrastructures de production, particulièrement des pistes de production, marchés, magasins de stockage, etc. D’après lui, l’autre volet ‘’essentiel’’ de ce projet est le renforcement des collectivités territoriales, conformément à l’Acte III de la décentralisation d’une part et, d’autre part, le fort relèvement du niveau d’employabilité des jeunes et des femmes.

Pour le second financement conclu hier, le ministre de l’Economie fait savoir qu’il est destiné au Projet de réhabilitation de la route Sénoba – Ziguinchor - Mpack et de désenclavement des régions du Sud. Le concours financier de la Bad est de 55,756 milliards de francs Cfa dans ce programme. ‘’Il s’agit, pour l’Etat du Sénégal, de réhabiliter et de mettre à niveau, suivant les normes standards de la Cedeao, 165 km de Sénoba (frontière avec la Gambie) à Mpack (frontière avec la Guinée-Bissau). Je dois préciser que ce projet constitue la seconde phase du projet de réhabilitation de la route nationale n°4, qui fait partie du corridor routier transafricain n°7 Dakar - Lagos’’, explique Amadou Ba.

En outre, avec l’aménagement et le bitumage de 52 km ainsi que la réalisation de 100 km de pistes, cette initiative contribuera ‘’fortement’’ au désenclavement de la zone Sud, principalement des départements de Bounkiling, Bignona et Ziguinchor.

Au-delà de ces infrastructures routières, la Bad a alloué 14 millions d’unités de compte, soit 10,871 milliards de francs Cfa au projet de développement des compétences de l'entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs. En effet, celui-ci est dédié à l’élargissement de l’offre de formations professionnelles pour les jeunes. Il vise à contribuer à la croissance et à l’emploi par l’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre, de la compétitivité des entreprises et de l’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs de l’industrie et de l’agriculture. ‘’Ainsi, ce projet nous permettra de renforcer sensiblement l’employabilité des jeunes dans les métiers de l’agriculture et de l’agro-industrie’’, souligne le ministre des Finances. Aussi, en aidant à la mise en place d’un centre de formation dédié aux métiers du pétrole et du gaz, Amadou Ba estime qu’il contribuera à répondre à la demande en personnel qualifié. Ainsi, quand le Sénégal débutera sa production de gaz et de pétrole, il permettra d’accompagner 250 entrepreneurs.

A ces trois premiers plans, s’ajoute le Projet d’appui au Programme d’urgence de développement communautaire (Pa/Pudc) d’un montant de plus de 39 milliards de francs Cfa. C’est, en réalité, une ‘’consolidation et une extension’’ de la première phase du Pudc. Il a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations, en particulier celles vivant dans les zones les moins favorisées. ‘’Ces 4 projets revêtent un caractère capital, intégrateur et innovant. Ils s’adressent aux communautés rurales, aux jeunes et aux femmes. Ainsi, l’intervention de la Bad permettra de réduire les inégalités, de renforcer l’inclusion sociale et économique. Ceci, à travers le désenclavement des zones de production, la promotion de l’entreprenariat et la mise en place des mécanismes de développement communautaire’’, se réjouit la directrice générale de la Bad en charge des Opérations en Afrique de l’Ouest, Marie-Laure Akin-Olugbade.

La Bad insiste sur la contrepartie de l’Etat

Ils s’inscrivent, poursuit-elle, dans le cadre des priorités définies dans le Document stratégie pays (Dsp) du Sénégal, à savoir l’appui à la transformation agricole et le renforcement des infrastructures de soutien à la production et la compétitivité. Il faut noter que le financement global de ces 4 projets est estimé à 264 milliards de francs Cfa. L’enveloppe sera complétée par les autres partenaires tels que la Banque islamique de développement (Bid), le Fonds saoudien et les ressources propres du gouvernement. Accordant une ‘’importance’’ à leur réussite, la patronne de la Bad en Afrique de l’Ouest a insisté sur l’impérieuse nécessité de leur mise en œuvre dans les délais requis. ‘’La contribution du gouvernement au financement de ces projets impose des efforts soutenus pour la mobilisation des fonds de contreparties nationales’’, souligne-t-elle. 

MARIAMA DIEME