Le magnat nigérian ne veut pas lâcher prise
La partie est loin d'être jouée pour les héritiers de feu Serigne Saliou Mbacké, si on en croit les avocats de Aliko Dangote. Selon, Me Abdou Dialy Kane, ceux qui pensent à expulser Dangote des terres de Pout vont vite en besogne, dans, la mesure où, la décision de la cour d'Appel de Dakar est ''une expulsion sous astreinte''. Et dans ce sens, précise l'avocat : ''Le juge demande à Dangote de quitter. Mais, il lui dit en même temps, si tu ne quittes pas, chaque jour tu dois payer un million de francs''.
Selon Me Kane rien n'oblige donc à Dangote de quitter les terres de Pout où est en train d'être érigée la troisième cimenterie de ce pays. ''Dangote a deux possibilités, poursuit-il. Soit, il quitte, soit il ne quitte. S'il le fait, il ne paie plus de l'argent, s'il ne le fait pas, il paie. C'est cela le sens de la décision''.
Mais, tout porte à croire que le géant nigérian Aliko Dangote, première fortune d'Afrique, a opté pour la seconde hypothèse qui est largement dans ses possibilités. ''Il s'agit, martèle l'avocat, d'une simple obligation de faire qui n'est pas susceptible d'une exécution forcée''. Dans la mesure où, ''quand tu refuses de partir, la contrepartie, c'est le paiement de ces astreintes qui tombent chaque jour. L'astreinte, indique Me Kane, est une peine civile''. Selon lui, il y a tentative de manipulation.
D'où sa mise en garde : ''Il ne faut pas qu'ils essaient de manipuler l'opinion pour dissimuler le sens de la décision qui a été rendue par la cour d'Appel de Dakar''.
Toutefois, compte tenu de la détermination de la partie adverse de faire quitter le magnat nigérian des terres de leur défunt guide, les jours qui viennent risquent d'être électriques du côté de la forêt de Pout. Aujourd'hui, les deux parties attendent d'entrer en possession de l’arrêté de la cour d'Appel pour en découdre.
Car, si les héritiers ont besoin de ce sésame pour pouvoir chasser Dangote de leurs terres, les avocats du géant nigérian en ont besoin pour le pourvoi en Cassation. ''Lorsque l'arrêt nous sera signifié par la partie adverse, la loi dit que nous avons deux mois pour se pourvoir en Cassation'', renseigne Me Abdou Dialy Kane.
Gaston COLY