L’Indice de la qualité de vie pour plus d’objectivité
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Le Bureau de prospective économique (Bpe) de la primature a annoncé, hier, la publication prochaine d’une enquête sur un indice national de qualité de vie.
Le Sénégal est derrière, loin derrière, dans les profondeurs du classement du World Happiness Record (109e sur 156 pays). Autrement dit, l’indice de bonheur mondial 2018. Une perception qui passe manifestement mal pour les pouvoirs publics sénégalais qui ont réagi à travers le Bureau de prospective économique (Bpe) de la primature. Et ça commence par une précision sur la relativité du concept. ‘‘Depuis son apparition dans le discours politique dans les années 50, le concept demeure sans fondement théorique consensuel, malgré de nombreuses tentatives de conceptualisation’’. A la place, c’est un indice national de la qualité de vie au Sénégal (Iqv) que l’Etat a publié sous la direction de Moubarack Lô et Amaye Sy. Pour les auteurs, les résultats spécifiques de leur étude à venir offrira plus d’éclairages aux décisions gouvernementales sur la qualité de vie.
D’après eux, leur ‘‘indicateur se cantonne à mesurer l’évolution de la qualité de vie pour un Sénégalais ‘moyen’. Il convient donc de poursuivre les recherches afin d’améliorer la mesure de la qualité de vie au Sénégal. Ainsi, une enquête sera menée dans les prochains mois, avec pour objectif d’incorporer plus d’indicateurs et d’aborder la question des inégalités. Ceci permettra de construire des indices de qualité de vie spécifiques à certains groupes de la population sénégalaise ou aux régions et départements du pays. Ce qui facilitera les choix de politiques publiques d’investissement au niveau local’’, fait savoir le communiqué du Bpe qui précise avoir eu recours à des indicateurs objectifs plutôt que de choisir l’approche reposant sur des données de bien-être subjectif.
Le Bpe a sélectionné, pour cela, onze dimensions de la qualité de vie déclinées en 32 sous-dimensions et en 70 indicateurs, sur la période 2005-2015, et provenant de sources officielles comme l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), les directions nationales, les agences de l’Etat et les organisations internationales. ‘‘Ainsi, l’indice de qualité de vie agrège les informations contenues dans les indicateurs sélectionnés’’, avancent les auteurs. Le Bpe explique qu’à partir des choix réalisés, un indice composite de qualité de vie (Iqv) permettant de mesurer la qualité de vie des Sénégalais a été construit. Il ne cherche pas à mesurer un niveau de qualité de vie en tant que tel, mais bien son évolution dans le temps.
Néanmoins, l’analyse du résultat révèle qu’en 2015, globalement, le pays est légèrement en dessous de la barre des 50, correspondant à la moitié du chemin dans l’atteinte des objectifs de développement durables (Odd) inclus dans l’indice. Au niveau des dimensions, seuls les sous-indices de deux composantes, ‘’Logement, environnement, cadre de vie’’ et ‘’Connectivité’’, sur onze, ont franchi cette barre de 50 sur 100. En évolution, la qualité de vie est en hausse durant toute la période 2010 à 2015. Une accélération significative apparait entre 2010 et 2015, comparée aux cinq années précédentes.
En effet, l’indice global a gagné 5,6 points entre 2010 et 2015, tandis qu’une hausse de 3,5 points est enregistrée entre 2005 et 2010. La dimension ‘‘Santé, nutrition’’ est la composante qui contribue le plus à la hausse de la qualité de vie durant la période 2010-2015, suivie des dimensions ‘‘Revenu’’, ‘‘Transports’’ et ‘‘Travail’’.
OUSMANE LAYE DIOP