L’amélioration de la condition féminine dans ‘’l’objectif’’ de la Faap
L’ambassade d’Espagne au Sénégal et l’Agence espagnole de coopération au développement, par le biais de son programme Acerca, soutient une exposition intitulée ‘’Le parlement des femmes’’. Elle est initiée par des photographes africains. Le musée Henriette Bathily l’accueille.
Leur formation aura duré deux semaines (du 17 juin au 1er juillet) et a abouti à la réalisation de diverses œuvres porteuses de messages visant à renforcer le respect des droits des femmes. Ils sont 13 photographes dont huit femmes et cinq hommes à y avoir pris part aux côtés du talentueux photographe Mamadou Gomis. Ils sont congolais, ivoiriens, maliens et naturellement sénégalais, tous membres de la Fédération africaine sur l’art photographique (Faap) à avoir réalisé des œuvres qu’accueille actuellement le Musée de femmes Henriette Bathily.
‘’Le parlement des femmes’’ est le nom du projet soutenu par l’ambassade d’Espagne au Sénégal et l’Agence espagnole de coopération au développement. Les artistes ont évoqué, à travers leurs œuvres, différentes thématiques. Samuelle Paul Banga rêve avec ‘’Na Loti’’ (Ndlr : je rêve en langue…) que l’homme aide sa femme dans les tâches ménagères. Pour elle, ce n’est nullement utopique. Il faut juste leur inculquer certaines valeurs dès le bas âge. Ismaïla Diouf imagine, lui, une inversion des rôles. Il invite ses semblables à s’investir un peu plus dans les travaux ménagers. Ce sera difficile, semble dire Nana Marie Hélène Faye qui ‘’exhibe’’ ‘’La petite chaussure rouge’’. Elle cherche, avec sa création, à expliquer cette aisance que peuvent avoir les femmes à faire des travaux dits d’hommes. Nan’art, (son pseudonyme), va même plus loin : ‘’Ce sont les hommes qui éprouvent plus de difficultés à exercer des fonctions qui seraient dévolues aux femmes.’’
Urielle Kouk, pour sa part, s’est intéressée au sexisme. L’intitulé de son exposition, ‘’Agression verbale’’, cherche à départir la vulgarité, le dévergondage de la tenue. L’artiste congolaise est convaincue que ‘’l’habit ne fait pas le moine’’. Catherine Almeida, elle, s’est voulue plus préventive, en portant son choix sur l’âge de la puberté, une ‘’étape délicate’’ chez les adolescents. L’objectif de ses réalisations est d’inviter les parents, les mamans notamment, à être plus attentives à l’égard de leur progéniture, à cette période cruciale de leur existence. C’est dans cette même foulée préventive, voire dénonciatrice, que s’est inscrite Oumou Kalsoum Baldé, avec ‘’L’œuvre de la honte’’. Elle expose quelques clichés sur les violences subies par les femmes.
D’autres artistes, à l’image de Carlos, Khadim Bamba Mbow et Mystic Bram’s, ont su faire montre d’un talent particulier pour soutenir cette exposition inédite qui veut porter la voix des femmes à travers la photo. Respectivement, ils ont rendu hommage à ces femmes qui se battent pour parvenir à joindre les deux bouts. Ils ont représenté le rôle primordial de la femme dans la société, à l’instar de cette ‘’nature’’ si ‘’indispensable’’ à la vie. Ils exhortent la femme à davantage s’intéresser à l’apprentissage religieux, dans le but de prodiguer certaines valeurs à leurs enfants.
Il faudrait également signaler que la majorité des appellations des réalisations sont d’inspiration locale ou africaine : ‘’Debbo ko leki’’, ‘’La femme, un arbre’’ ; ‘’Musoya’’, ‘’La féminité’’ ; ‘’Gnun itam’’, ‘’Nous aussi’’, etc.
L’exposition court jusqu’au 30 août prochain.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)