Publié le 13 Nov 2019 - 00:50
PECHE SENEGALAISE

Greenpeace alerte sur le déclin du secteur

 

Minée par une surexploitation de la ressource, des pertes d’emplois et des problèmes sécuritaires qui drainent un lot funèbre de plusieurs milliers de disparitions en haute mer, la pêche sénégalaise vit ses moments les plus sombres. Une situation qui nécessite, selon l’Ong Greenpeace, une intervention rapide des autorités en charge du département.

 

La pêche sénégalaise est en eaux troubles. C’est du moins le constat de l’Ong Greenpeace qui a tenu à alerter les autorités sur les failles qui minent le secteur. Dans une déclaration rendue publique hier, l’organisation de défense de l’environnement note que cette dernière décennie a enregistré des disparitions récurrentes de pêcheurs en mer et des tensions sociales entre les communautés. Elle relève que les principales causes sont, entre autres, la raréfaction de la ressource ainsi que la pêche illicite non déclarée et non réglementée (Inn).

En outre, la non-implication des acteurs dans les prises de décisions majeures a également des effets néfastes dans la gestion de ce secteur qui contribue à hauteur de 3,2 % au Pib. Autant de facteurs qui impactent l’activité, sans compter le manque de transparence et la croissance démographique galopante, surtout dans un contexte de changement climatique.

Greenpeace indexe les choix inappropriés des politiques menées, en plus de la non-application des textes réglementaires et documents stratégiques. C’est, selon elle, le cas de la lettre de politique sectorielle des pêches.  Des orientations à impact négatif sur les communautés de pêcheurs qui constituent une menace supplémentaire pour les stocks de poissons déjà surexploités.

En 2017, l’expédition “Espoir en Afrique de l’Ouest”, réalisée par Greenpeace avec son navire ‘’My Esperanza’’, a montré l’ampleur de la pêche Inn dans la sous-région. En 2019, le rapport “Poisson détourné” a lancé une alerte sur le fléau des unités de farine de poisson qui sont en train de faire disparaître le métier des transformatrices dont dépendent des milliers de femmes, avec des effets néfastes sur l’environnement, la sécurité alimentaire et la ressource. 

Au vu de tout ce qui précède, Greenpeace Afrique demande au tout nouveau ministre de la Pêche de promouvoir une gestion sous-régionale des stocks de poissons partagés en renforçant les prérogatives de la Commission sous-régionale des pêches (Csrp). Elle conseille à Alioune Ndoye une plus grande implication des acteurs de la pêche dans l’attribution des licences de pêche.

En ce qui concerne le volet sécuritaire, Greenpeace suggère l’amélioration des embarcations traditionnelles et la mise à disposition d’un système de géolocalisation et d’alerte précoce en temps réel, pour éviter les nombreuses disparitions en mer. A ces recommandations, s’ajoutent la publication de l'état d'avancement du processus de re-jaugeage des navires de la pêche industrielle au Sénégal et l’arrêt de l’attribution d’autorisations aux unités de production de farine de poisson. Surtout si l’on se souvient du cri de détresse des femmes transformatrices de poisson, lors de la journée de concertation sur la problématique de l’industrie de la farine et de l’huile de poisson au Sénégal, présidée le 24 octobre dernier par l’ex-ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Aminata Mbengue Ndiaye.

La pêche au Sénégal est le premier secteur d’exportation. Elle constitue la principale source de devises du pays. Elle contribue à 70 % aux apports nutritionnels en protéines d’origine animale et joue ainsi un rôle majeur dans la sécurité alimentaire des Sénégalais. Le secteur compte au moins 600 000 emplois directs ou indirects. 

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) en Afrique de l’Ouest, près de sept millions de personnes dépendent de la pêche comme source de revenus, tandis que des millions d’autres dépendent du poisson en tant que source de protéines animales. Environ 300 000 emplois artisanaux ont disparu en raison de l’absence de politiques qui protègent les pêcheries et les moyens de subsistance.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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Der/FJ