Afflux de plaintes à l’Ofnac

A propos des conditions de concession des marchés, des achats, du transport et la distribution des denrées alimentaires, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, pose problème, le point de presse du chargé de l’exécution du programme n’a, semble-t-il, fait que renforcer les doutes de certains. Loin de tasser les polémiques, cette sortie a plutôt précipité les plaintes à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) contre ceux qui sont engagés dans ces marchés.
‘’Pour la lumière sur le coronagate’’ et pour ‘’dénonciation de faits qui pourraient être constitutifs d’un conflit d’intérêts et du délit de favoritisme dans certains marchés publics’’, tels sont les objets des saisines respectives de l’Ofnac. Deux plaintes déposées, l’une, par le secrétaire général des Forces démocratiques du Sénégal, Dr Babacar Diop, et l’autre par le mouvement Frapp.
En effet, des soupçons de népotisme, de collusion et des polémiques sont nés des choix portés sur les sociétés devant fournir le riz, et sur une autre en partie exécutrice du transport des denrées entrant dans le cadre du Plan de résilience économique et sociale (Pres).
Depuis que ces choix sont faits, journellement, des révélations, des analyses opposent pourfendeurs et défenseurs des conditions d’attribution des marchés de l’aide alimentaire d’urgence. La polémique prégnante dans les salons de beaucoup de Sénégalais prend une autre tournure actuellement. Et cela, consécutivement au point de presse du ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale Mansour Faye. Le chargé du programme a essayé d’apporter des éclairages sur les conditions qui ont prévalu aux choix des attributaires des différents marchés susmentionnés. Ils ont fini de provoquer l’effet contraire : la course vers l’Ofnac des vigies citoyennes.
La motivation de la démarche de Dr Babacar Diop trouve justification dans ses propos : ‘’La nébuleuse qui entoure le processus d'acquisition, d'acheminement et de distribution des denrées alimentaires aux populations nécessiteuses, dans le cadre du Pres, reste entière, après le point de presse tenu par le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.’’ Selon toujours Dr Diop, les explications fournies par le ministre brillent par leur légèreté. Et d’ajouter : ‘’Les conditions troublantes d'octroi des marchés liés à l'aide alimentaire, portent à croire que des hommes politiques et affairistes sans scrupules profitent de la détresse des Sénégalais pour se remplir les poches.’’ Face à ce constat la justice est interpellée, fait-il remarquer.
A partir de ces faits énumérés, le leader des Forces démocratiques du Sénégal (FDS) demande l’ouverture d’une enquête sur les marchés de fourniture et de transport du riz destiné aux populations vulnérables. En sus de Mansour Faye, sont visés dans cette dénonciation à l’Ofnac Demba Diop Sy, homme d’affaires et député à l’Assemblée nationale, choisi pour transporter une partie des denrées, et M. Rayan Hachem, homme d’affaires bénéficiaire du marché de fourniture du riz.
En ce qui concerne le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), il a adopté la même démarche que Dr Babacar Diop, pour à peu près les mêmes motifs et contre les mêmes personnes, à l’exception de M. Rayan Hachem.
Le Frapp dénonce ‘’une situation manifeste de conflit d’intérêts qui est totalement interdite par les règles aussi bien nationales qu’internationales relatives à l’éthique, la transparence et à la déontologie dans les marchés publics’’. Le conflit d’intérêts relevé se rapporte aux personnes de Demba Diop Sy, député et Directeur général d’Urbaine d’entreprise (UDE), titulaire d’une partie du marché en cours d’exécution relatif à l’acheminement des denrées alimentaires, et de celui du ministre chargé de l’exécution du programme déjà en cours.
Les conditions d’octroi du marché de convoyage des denrées alimentaires liant les deux personnalités, en l’état, est jugé comme une pratique en violation des articles LO.163 du Code électoral et 113 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui précisent que le mandat du député est incompatible avec les fonctions de chef d'entreprise, argumente le Frapp dans la lettre adressée à sa présidente.
Pour le Frapp, toujours dans sa plainte déposée à 12 h 27, ces manquements à la passation des marchés pourront faire l'objet de poursuites sur le fondement du délit d’octroi d’avantages injustifiés, plus connu sous le nom de délit de favoritisme.
Toujours dans leurs missions d’alerte, le leader des FDS appelle l'opposition encore debout, la société civile et toutes les forces vives de la nation à se mobiliser pour exiger la lumière sur cette affaire.
MAMADOU DIALLO (STAGIAIRE)