FORMATION A DISTANCE
Des contractuels craignent une année blanche
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Les formateurs à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation de la formation (Fastef) ont procédé à la rétention des résultats des examens de sortie des professeurs contractuels inscrits sur la plate-forme de la formation à distance. La cause : le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation leur doit des arriérés dans la prise en charge des indemnités d’encadrement. Une situation qui risque de conduire à une année blanche.
L’année scolaire 2019-2020 est sauvée pour les potaches. Tout le contraire de ce millier de professeurs contractuels qui s’étaient inscrits à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation de la formation (Fastef) pour suivre la formation à distance durant l’année académique 2018-2019. Depuis le 12 août 2019, ils ont passé leurs examens de fin d’année. Mais, malheureusement, à cause de lenteurs administratives au niveau de certains services, les résultats sont bloqués par les encadreurs à la Fastef qui réclament au ministère de l’Enseignement supérieur des indemnités qui tardent à être honorées.
Face à cette situation, Mamadou Lamine Sy, formateur en connaissances du monde au lycée technique Ahmadou Bamba de Diourbel, interpelle le ministre Cheikh Oumar Hann. ‘’Vous êtes en train d’hypothéquer la carrière de plusieurs enseignants et l’avenir des élèves qu’ils sont censés former. Je me demande si vous mesurez bien les conséquences de vos actes sur les dommages que vous faites porter à cette frange de la population qui lutte, chaque minute, chaque jour, contre la fragilité.
Est-ce que l’enseignant que vous êtes est capable d’appréhender le préjudice moral et financier que vous faites subir à toutes les personnes qui attendent encore des résultats qui durent près d’un an après leurs examens ? Pensez-vous que cette situation cadre avec les principes et les valeurs que défendent le Plan Sénégal émergent ?’’, demande sur un ton très amer M. Sy. Il étale ainsi sa déception et celle de ses collègues, face à l’attitude du ministre de tutelle.
‘’En retenant volontairement nos résultats, vous participez à freiner notre volonté de servir convenablement notre pays. Psychologiquement, vous obstruez notre sentiment d’appartenir à un Sénégal pour tous. Nous sommes victimes d’une injustice que vous ne pouvez pas imaginer. Dans ces conditions où le sentiment le plus partagé est la désolation, le découragement et l’impression d’une certaine forme d’exclusion du tissu social sénégalais, vous tuez notre dynamisme pour participer réellement à la construction d’un Sénégal meilleur’’, dit-il.
Ces enseignants parlent de la fragilité de leur condition sociale parce qu’ils abattent le même travail que leurs collègues titulaires, mais rémunérés deux fois ou trois moins qu’eux.
Boucar Aliou Diallo
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