Aly Ngouille Ndiaye promet de grosses motopompes
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Trois communes visitées ce dimanche ont permis au ministre de l’Intérieur et sa délégation de prendre la pleine mesure de la situation critique des sinistrés de la région de Matam. Les eaux de pluie cumulées aux eaux du fleuve en crue ont fait d’énormes dégâts, comme au quartier de Diamel, dans la commune de Matam où le poste de santé est inondé. Aly Ngouille Ndiaye préconise tout bonnement sa délocalisation.
‘’Matam fait partie des régions où des sinistres ont été notés à l’échelle régionale. Nous avons remarqué un type de sinistre diffèrent de ce qu’on a vu ailleurs. Ici, nous avons d’abord l’eau du fleuve qui, du fait de son niveau, a envahi les maisons limitrophes. C’est un premier constat’’, déclare Aly Ngouille Ndiaye.
En effet, il y a plus de dix jours, le fleuve avait dépassé sa cote d’alerte de 8 m et a débordé vers les habitations. Dans les quartiers Diamel et Soubalo de la commune de Matam, le décor est alarmant. Des constructions dévastées, des passages obstrués. Pire, la seule structure du village de Diamel est envahie par les eaux. Les populations, malmenées par les eaux qui continuent d’affluer, avaient lancé des cris de détresse pour être secourues. A la vue de la délégation conduite par le ministre de l’Intérieur à bord d’un bateau zodiac, les populations ont manifesté une joie béante.
Aly Ngouille symbolise l’espoir pour beaucoup de sinistrés, encore plus, depuis que le chef de l’Etat, Macky Sall, a décrété le déclenchement du plan Orsec. ‘’Il est là. Notre sauveur est arrivé. Dieu merci !’’, s’est écrié un vieil homme, la cinquantaine bien révolue.
Cependant, la visite sur les lieux a fini de faire dire au ministre une mesure bien aux antipodes des attentes de la grande majorité des habitants. L’Etat n’a pas de solution-miracle, a-t-il tenté de faire comprendre. ‘’En vérité, je pense que, dans l’immédiat, concernant le poste de santé (NDLR : de Diamel), la meilleure solution serait de délocaliser. Parce qu’on ne peut pas arrêter le fleuve avec ses bras, comme on dit. Chaque année, il y a des inondations dans cette zone. Et, apparemment, c’était ainsi bien avant qu’on construise le poste de santé. On devait y penser avant. La solution la plus simple, dans un premier temps, c’est de délocaliser’’, a-t-il dit.
En effet, cette localité, située à plus de 3 km, est prise entre deux eaux ; les eaux de ruissellement et les eaux du fleuve en crue. Ce qui rend la situation assez compliquée. Néanmoins, la construction d’une digue est présentée comme la solution la plus viable. Pour le ministre, cette solution sera envisageable dans le long terme.
2 grosses motopompes de 400 m3/h pour Sinthiou Bamambé
Le convoi qui s’est étoffé de la présence du ministre de l’Education nationale Mamadou Tall, de la députée Néné Marième Kane et du député premier questeur à l’Assemblée nationale Daouda Dia, entre autres, a sillonné le département de Kanel. L’étape de Sinthiou Bamambé a été marquée par la quantité d’eau de pluie emprisonnée dans les rues et les ruelles. Les dégâts sont légion. En guise de solution, Aly Ngouille Ndiaye va sortir l’artillerie lourde. ‘’Ici à Sinthiou Bamambé, il y a eu beaucoup de dégâts. L’eau est piégée et c’est la stagnation des eaux qui est constatée ici, comme à Matam. Matam, ce serait aberrant de pomper, car c’est le fleuve qui est sorti de son lit. Ici, par contre, il sera possible de mettre en place un dispositif de pompage, pour soulager très rapidement les populations. Déjà, deux grosses motopompes de 400 m3/h sont en route, depuis ce matin. Je pense qu’elles arriveront ce soir et seront à la disposition des sapeurs-pompiers qui ont commencé le pompage, depuis le 9 septembre’’, a-t-il fait savoir.
Le pont de Dialloubé sera refait
A quelques encablures de la commune de Sinthiou Bamambé, les stigmates des inondations restent têtus. Le pont de Dialloubé est totalement dévasté, coupant la route nationale N2 en deux, dans la commune d’Aouré. La psychose a gagné les populations. Les voitures empruntent désormais une piste de déviation bricolée par l’entreprise togolaise. Ce qui ne satisfait pas la députée de Kanel.
Devant les deux ministres, elle a martelé : ‘’L’entreprise doit reprendre tous les autres ponts, pour faire revenir le sentiment de sécurité chez les populations.’’ En présence du représentant de l’Ageroute, le ministre de l’Intérieur a assuré que le pont sera refait très prochainement. ‘’J’ai discuté avec les techniciens de l’Ageroute. Le pont sera refait. En fait, depuis quelque temps, ils avaient envisagé de refaire un nouveau pont. Donc, ils vont profiter de l’occasion, parce que le pont est entièrement détruit. Il faut aussi prendre d’autres dispositions dans d’autres ponts qu’on a vus, pour éviter que ce qui s’est produit là se produise là-bas’’, a déclaré le ministre.
Djibril Ba