Publié le 25 Feb 2025 - 21:06
ME MOUSSA BOCAR THIAM

‘’Nous n’accepterons pas que Farba soit l’agneau du sacrifice’’

 

Hier, lors d’une conférence de presse au siège de l’Alliance pour la République (APR), Me Moussa Bocar Thiam a dénoncé une stratégie de manipulation orchestrée par le pouvoir en place contre Farba Ngom.

 

Farba Ngom, député-maire des Agnams, est convoqué jeudi prochain, dans le cadre d’une enquête menée par le Pool judiciaire financier. L’Alliance pour la République (APR) a tenu à lui apporter tout son soutien. Dans ce sens, Me Moussa Bocar Thiam, maire de Ourossogui, porte-parole du jour, a fait une déclaration des plus dénonciatrices. Il a d’abord critiqué ce qu’il voit comme une stratégie politique visant à désigner Farba Ngom comme le responsable idéal, ‘’depuis l'arrivée au pouvoir de cette nouvelle équipe de politiciens, avec une forme de propagande basée sur la délation, la manipulation et le mensonge", dit-il. Il souligne également que les fondamentaux de la République sénégalaise sont à terre, car d’après lui, le PM Ousmane Sonko à user de la force, de la manipulation, de la calomnie pour arriver à ses fins.  ¨Ousmane Sonko a su fabriquer l'homme Pastef, caractérisé par la méchanceté, la suffisance, la défiance et la symbolisation¨, insiste-t-il.  

En outre, selon Me Thiam, les premiers mois du mandat du nouveau régime suscitent de nombreuses interrogations quant à sa capacité à concilier rupture et stabilité institutionnelle et assure que ce nouveau type de Sénégalais est formaté dans la déconstruction de valeurs sociétales.

Il poursuit en critiquant le pouvoir actuel. ¨(…) Entre 2021 et 2024, le Sénégal a failli sombrer par la violence des manifestations et la prolifération de discours énormes déclenchés par un comportement défiant d'Ousmane Sonko vis-à-vis de la justice sénégalaise¨. Un comportement qui, d’après Me Moussa Bocar Thiam, a plongé le Sénégal dans une crise de violence inouïe, avec la destruction des biens publics, des saccages, des pillages, des incendies volontaires de biens privés et des pertes en vies humaines plongeant des familles entières dans la désolation¨.

En d’autres termes,  il a levé la voix sur l'attitude du nouveau régime, tout en l'accusant d'une politique de destruction systématique de l'héritage institutionnel laissé par Macky Sall.

Farba Ngom présenté comme l’agneau du sacrifice  

En effet, le porte-parole de l’APR estime donc que le pouvoir actuel s'inscrit davantage dans une logique de revanche politique plutôt que dans une dynamique constructive. ¨Des Sénégalais qui, dans leur majorité, souffrent du coût de la vie chère, du chômage grandissant, des licenciements abusifs, de l'agonie des entreprises sénégalaises. La presse souffre également des emprisonnements de journalistes. Les jeunes diplômés, les jeunes étudiants sont obligés de se battre de plus en plus pour vivre¨, énumère-t-il.

De plus, parmi les mesures les plus controversées, la remise en cause de certains projets économiques majeurs initiés sous le précédent mandat. ¨Le Sénégal va vers des lendemains sombres, des lendemains incertains. C'est pourquoi, pour masquer une telle carence, des accusations fallacieuses’’, dit-il. ¨Nous n’accepterons pas que l'on utilise notre représentant député Farba Ngom comme l'agneau du sacrifice¨, a-t-il martelé à  trois reprises sous les applaudissements des militants présents.  ¨Nous n'accepterons pas que Farba Ngom soit sacrifié pour créer la diversion, pour étouffer le climat social par des grèves annoncées partout dans le pays. Nous n'accepterons jamais que Farba Ngom soit l'agneau du sacrifice’’, insiste-t-il.  

Pour lui, les hommes d’affaires sont traqués et Farba Ngom en est l’exemple. ¨Le Sénégal est connu au monde pour avoir un gouvernement qui encourage et accompagne nos hommes d'affaires. Mais aujourd’hui, on a un gouvernement qui les traque, qui les poursuit, qui les menace... Voilà le Sénégal d’Ousmane Sonko, à qui nous disons non¨.

Par conséquent, il a rappelé au pouvoir en place qu’il aura toujours en face des Sénégalais qui diront non quand ça ne va pas. ¨Vous aurez des Sénégalais qui vous barreront la route et des Sénégalais qui vont sauver ce pays. Parce que nous n'accepterons jamais que ce pays, bâti sur la base du sacrifice de nos ancêtres, sacrifice de nos membres, de nos gouvernements qui sont passés par-là, que des gens qui sont arrivés au pouvoir par la violence nous vident de leurs lois¨. En d’autres termes, ils ne vont pas se taire.

Toutefois, Me Moussa Bocar Thiam a appelé les autorités à une approche plus nuancée, en travaillant à apaiser le climat social. ¨Nous invitons les nouvelles autorités à travailler dans l'apaisement social et à la reconnaissance de champions sénégalais, d’hommes d'affaires sénégalais qui ont travaillé vivement pour gagner leur pain et faire travailler les Sénégalais¨.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

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