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Un parc automobile moderne, la digitalisation de la délivrance des permis de conduire, sont entre autres les objectifs visés par la loi d’orientation visant la modernisation et l’organisation du secteur du transport routier. Dont les derniers points ont été discutés, hier, avant la signature du président de la République et son entrée en vigueur.
Maitre Oumar Youm tient à la réussite du Projet de modernisation du secteur des transports terrestres. A cet effet, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres a présidé, hier, un atelier dédié audit projet. La rencontre avait comme objectif de partager, avec les acteurs des transports routiers, les réformes initiées dans la nouvelle loi d’orientation visant la modernisation et l’organisation du secteur.
Votée à l’Assemblée nationale le 26 juin dernier, cette nouvelle loi prend en compte la rénovation du parc automobile, la formation et l’amélioration du statut des chauffeurs, la création d’un conseil national des transports terrestres (CNT), tout comme la gestion des gares routières. Elle remplace la loi n°2003-04 du 27 mai 2003, portant orientation et organisation des transports terrestres.
Hier, les échanges ont, justement, porté sur la création du Conseil national des transports routiers, les réformes des titres de transport, notamment les agréments et les licences avec le permis de conduire, la sûreté des véhicules avec l’âge d’exploitation et les conditions d’importation, les caractéristiques des véhicules de transport public de voyageurs, ainsi que la rentabilité et la protection sociale des professionnels du secteur.
‘’Le transport et les infrastructures routiers constituent une des marques d’une société moderne qui évolue vers l'émergence. C'est pour cette raison que le président de la République avait initié deux grands projets d'infrastructures du transport, BRT et Ter, pour renforcer davantage le service public de transport. Cet atelier de partage marque ainsi notre ambition de se concerter dans un esprit de solidarité, d'ouverture et de transparence", a déclaré le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres, Me Oumar Youm. Selon qui, à la sortie de cette rencontre qui a vu une contribution massive des acteurs, les échanges issus de la communauté des transporteurs et chauffeurs seront traduits en textes pour l'accès à la mobilité collective et sécuritaire des populations.
C’est pourquoi, indique le ministre, il a été jugé nécessaire d'organiser les acteurs, à savoir les transporteurs, les chauffeurs et tous ceux qui s'activent dans le secteur du transport terrestre, pour pouvoir partager le contenu de la loi d’orientation avant la signature du président de la République pour son entrée en vigueur.
L’autre question qui a suscité le débat, est la modernisation du parc automobile jugé vétuste. Et sur ce point, le ministre a reconnu qu’il fallait des efforts. "Depuis 2005, nous avons peiné à remplacer les 2 000 véhicules. Nous sommes, à peu près, entre 1 800 et 1 900 véhicules remplacés. Ce qui est quand même, 15 ans après, une piètre performance. C’est pourquoi nous pensons que le Fonds de développement des transports terrestres peut accélérer, non seulement le renouvellement, mais aussi contribuer à abaisser les taux d'acquisition des véhicules. Il doit également contribuer à la modernisation et à l’amélioration de la gestion des gares routières qui constituent une autre fragilité du secteur’’, a fait savoir Me Oumar Youm.
Revoir les conditions de délivrance des permis de conduire
Outre la modernisation du parc automobile, les transporteurs ont échangé avec le ministre sur la question de la délivrance des permis de conduire. Le ministre Youm a jugé nécessaire de revoir les conditions d’obtention des permis de conduire, pour réduire les tracasseries y afférant. Pour ce faire, la solution digitale est déjà en étude. "Nous voulons mettre en place le circuit le plus sécurisé d'obtention de permis de conduire avec des dispositions et procédés informatiques qui vont nous permettre d'abattre le maximum de contacts physiques possibles. L’on sent qu'il y a beaucoup de difficultés. Nous allons aussi revoir la formation pour institutionnaliser et instaurer la formation en sécurité routière, obligatoire pour tout détenteur du permis de conduire’’, renseigne-t-il.
Il y aura également la mise en place d’un organe institutionnel pour la gestion et la mise en œuvre de la politique de sécurité routière. ‘’Je crois que le Sénégal, à l'instar des prescriptions ordonnées par l’UEMOA, ne peut faire l'économie d'avoir un organe dédié pour la mise en œuvre de la politique de sécurité routière pour sauver des vies", a-t-il indique, partageant le point de vue de Gora Khouma de l’Union des transporteurs qui réclamait, dans son intervention, cet organe.
ABBA BA