Le budget 2021 en hausse de plus de 18 milliards de F CFA
Le projet de budget 2021 du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est estimé à 170 915 801 689 F CFA, contre 152 044 525 199 F CFA dans la loi de finances initiale 2020, soit une hausse de 18 871 276 490 F CFA en valeur absolue. C’est ce que révèle le document introductif du rapport présenté hier, lors de la réunion de commission à l’Assemblée nationale.
Le budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural va connaitre une augmentation, pour la loi de finances initiale 2021. Selon le document introductif du rapport présenté hier en commission, à l’Assemblée nationale, par le ministre de tutelle Moussa Baldé, le projet de budget 2021 de son département est estimé à 170 915 801 689 F CFA, contre 152 044 525 199 F CFA dans la loi de finances initiale 2020, soit une hausse de 18 871 276 490 F CFA en valeur absolue et 12,41 % en valeur relative.
‘’La répartition à travers nos différents programmes budgétaires est la suivante : sécurisation de la base productive et développement des infrastructures rurales : 52 275 555 641 F CFA, soit 30,59 % du budget. Augmentation de la production, diversification et valorisation des produits agricoles : 107 778 452 174 F CFA, soit 63,06 % du budget. Accompagnement à la production, financement, recherche, formation et appui-conseil : 8 471 379 034 F CFA, soit 4,96 % du budget. Pilotage, gestion et coordination administrative : 2 390 414 840 F CFA, soit 1,40 %’’, précise le document.
Ainsi, dans ce contexte de Covid-19, Moussa Baldé a rappelé qu’en vue d’atténuer les effets négatifs de la crise, de relancer les activités socioéconomiques et de se remettre sur la trajectoire de l’émergence, le gouvernement a élaboré et adopté le Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (Pap2A). Ceci en faisant de l’agriculture l’un des secteurs moteurs de la relance économique et sociale, afin d’atteindre dans les meilleurs délais la souveraineté alimentaire du pays.
De plus, le ministre souligne que le gouvernement du Sénégal, en plus du soutien au monde rural en denrées alimentaires, a pris d’autres mesures ‘’importantes’’. Il s’agit de la facilitation de l’écoulement des produits horticoles et de cueillette en souffrance par la mobilisation en urgence de fonds de commercialisation par l’Etat en rapport avec la Délégation à l’entreprenariat rapide des jeunes et femmes (Der) d’un montant d’un milliard de francs CFA. Mais également l’achat de 19 moissonneuses-batteuses à chenilles en un temps record, l’acquisition de matériel de prospection et de pesticides, dans le cadre de la gestion d’une probable crise acridienne. Et, en même temps, de tentes bâchées pour sécuriser la production de riz de contre-saison, le tout pour un montant de 1, 2 milliard de francs CFA.
En plus de ces mesures, le ministre de l’Agriculture signale que le président Macky Sall a instruit son équipe de bâtir son programme agricole sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’ambition est de faire passer la production céréalière de 2 700 000 t à 3 000 000 t au moins pour espérer gagner, à la fin du Pap2 la bataille de la souveraineté alimentaire. ‘’Bien entendu, cela va sans dire qu’une telle ambition demandait des efforts budgétaires importants et le président de la République, avec sa clairvoyance habituelle, n’a pas hésité à valider notre programme agricole 2020 avec un budget de 60 milliards, soit une augmentation de 20 milliards de francs CFA en valeur absolue et 50 % en valeur relative, comparée au budget de la campagne précédente. Cette hausse considérable nous a permis d’augmenter les semences de riz, de maïs et de mil, mais surtout d’augmenter les engrais de toutes formules confondues’’, dit le ministre.
5 milliards F CFA d’économies pour les producteurs
Par ailleurs, il note que cela a permis surtout de rendre les intrants ‘’plus accessibles’’, avec une augmentation en moyenne de 10 % sur les subventions. Ce qui, d’après lui, par rapport à l’année dernière, correspond à 5 milliards d’économies pour les producteurs. ‘’En ce qui concerne la présente campagne 2020-2021, l’hivernage a été exceptionnellement pluvieux, avec une bonne répartition de la pluviométrie dans le temps et l’espace. Le tableau de la situation des cumuls pluviométriques enregistrés au 25 octobre 2020 montre que les cumuls obtenus en 2020 sont nettement supérieurs à ceux de 2019 sur pratiquement tout le territoire national, mais également à ceux de la normale 1981-2010. La bonne mise en place des intrants agricoles durant la campagne agricole 2019-2020, grâce aux efforts de l’Etat et la contribution de ses partenaires, a permis de maintenir la dynamique de croissance de la production agricole’’, compare Moussa Baldé.
Pour le volet ‘’Semences subventionnées’’, il rapporte que les quantités suivantes ont été mises en place. Il s’agit de 76 509 t d’arachide dont 53 707 t de semences certifiées et 22 801 t de semences écrémées, de 25 719,7 t pour les céréales et espèces diverses (sésame et niébé) et de 11 967,35 t de semences de pomme de terre. Pour le volet ‘’Equipements agricoles’’, le matériel attelé est composé de 15 000 semoirs, 1 000 houes Sine, 600 charrettes équines et 400 charrettes asines. Et pour le matériel motorisé, il est constitué de 159 tracteurs, 190 offsets, 17 remorques et 20 semoirs.
‘’Pour accroitre la production de paddy, grâce à une utilisation d’intrants de qualité, 9 654 t de semences certifiées ont été mises à la disposition des riziculteurs du système pluvial par le Pnar. Ces semences touchent 15 variétés en vue de bien tenir compte des différentes zones agro-écologies’’, explique le ministre.
Pour le volet ‘’Engrais’’, au total, 64 564,2 t ont été subventionnées et cédées aux producteurs pour la campagne hivernale, avec 4 422 t pour le programme additionnel, 17 000 t pour l’horticulture, 2 230 t pour le Pnar et 6 225 t pour la reconstitution de capital semencier. Pour les surfaces cultivées en 2019-2020, elles sont sensiblement égales à celle de la campagne 2018-2019. Pour les céréales, avec un total 1 729 124 ha contre 1 757 556 ha en 2018-2019. Il est noté une baisse de 3 % par rapport à 2018-2019 et une augmentation de 11 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Moussa Baldé a aussi souligné que toutes les superficies des autres spéculations ont enregistré des hausses, l’année dernière. Pour la pastèque c’est un taux de 2,5 %, le manioc 2,8 %, le niébé 8,8% et pour le sésame, dans le cadre de la stratégie d’adaptation, 1,2 %. Concernant l’arachide, le ministre a indiqué que les superficies emblavées en 2019-2020 étaient de 1 110 934 ha, sensiblement égales à celle de 2018-2019. ‘’L’analyse des superficies emblavées par culture laisse apparaitre une prédominance de l’arachide qui occupe 33 % des superficies totales. Les superficies de coton sont évaluées à 15 824 ha en 2019-2020, soit une baisse de 27 % par rapport à la campagne 2018-2019’’, renchérit-il.
Pour les productions de la campagne 2019-2020, le document informe que la situation est ‘’sensiblement égale’’ à la production de la campagne 2018-2019, avec les tonnages suivants : 1 155 730 t de riz, soit une hausse 26 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les autres céréales ont enregistré 1 613 069 t, soit une hausse de 3 % par rapport à la campagne précédente. Et 1 421 288 t d’arachide ont été relevées, soit une hausse 27 % comparée à la moyenne des 5 dernières années. Par rapport à l’horticulture, 1 624 456 t de fruits et légumes ont été produites, soit une progression de 10,9 % par rapport à la campagne précédente et 23 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
‘’La campagne de commercialisation de l’arachide 2019-2020 a enregistré un volume total de collecte (huilerie + semences + exportation) de 473 892,08 t, contre 608 421,378 t (revue avec le taux 67,59 %) en 2018-2019 dont 67 751,27 t de semences certifiées contre 119 081,765 t en 2018 ; 26 875,4 t de semences écrémées, contre 30 390,328 t en 2018 ; 27 263,25 t pour l’huilerie, contre 84 754,27 t à la même période de l’année dernière par la Sonacos ; 355 504,35 t de coque (taux de conversion 61,415 %) contre globalement 455 664,198 t de coque pour la campagne 2018-2019’’, lit-on dans le document.
La même source renseigne que le volume des exportations de coton est évalué à 6 536 t en 2019, contre 6 698 t en 2018. Soit un écart de 6 164 t par rapport à la cible qui est de 12 700 t.
Pour l’horticulture, tous produits confondus, le volume total des exportations s’élève à 107 977 t en 2018-2019, contre 122 148 t en 2017-2018, soit une baisse de 13 % en valeur relative par rapport à 2017-2018 et une hausse de 8,2 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
MARIAMA DIEME