La directrice générale de Sen’Eau explique
La capitale sénégalaise est en proie, ces dernières semaines, a des difficultés dans l’approvisionnement en eau des ménages. Hier, la DG de Sen’Eau a profité d’une visite guidée des consuméristes, sur le chantier de KMS3, pour donner des explications et rassurer les consommateurs.
Une délégation de la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) s'est rendue à Keur Momar Sarr 3. Une occasion, pour la directrice générale de Sen’Eau, Jany Arnal, de se prononcer sur les difficultés dans la distribution de l’eau à Dakar. Elle explique le manque d'eau par une augmentation de la consommation, en cette période de canicule. Il y a aussi, selon ses dires, l’évolution démographique et une urbanisation galopante.
''Sur Dakar, dit-elle, le nombre de bâtiments a augmenté, en trois ans, de 50 %. C’est-à-dire, une simple maison s'est transformée en immeuble, avec plusieurs pièces d'eau. Ce dernier bimestre, on a pu distribuer plus 80 000 m3 par jour’’. Toutefois, poursuit-elle, l'usine de KMS3 est là pour répondre à ces demandes grandissantes.
Cette visite a permis de constater que les travaux du site de la ligne haute tension sont réalisés à 99 %. Une prouesse de 14 mois, selon le coordonnateur de l'unité de gestion du projet KMS3, Abdoul Niang. La ligne haute tension va servir à sécuriser l'alimentation de l'usine qui vise un changement de paradigme.
Présent dans la délégation, le directeur général de la Sones, Charles Fall, renchérit que Keur Momar Sarr, qui alimente Dakar, avec une capacité de 130 000 m3, soit 50 000 000 litres d'eau par jour, est alimentée par une ligne moyenne tension qui vient de Sakal et est partagée avec d'autres usagers. "On a investi 9 milliards de francs CFA pour la construction de cette ligne haute tension. La Senelec va procéder à sécuriser l'alimentation électrique. Samedi, nous avons procédé au raccordement pour 250 000 volts, pour que le courant arrive jusqu'ici. Ceci va alimenter les usines de KMS 1 et 2. Les travaux d'anticipation avancent'', déclare le DG de la Sones. Qui ajoute : ‘’Il y a déjà un groupe électrogène qui assure une autonomie de 50 %. On est en train de travailler sur une autonomie de 100 %.’’
Inquiétudes et satisfaction des consuméristes
Le président de la Fédération sénégalaise des associations des consuméristes, Youssoupha Sarr, également présent, a d'abord exprimé l'inquiétude des populations, surtout celles de Grand-Dakar, Golf-Sud, Parcelles-Assainies qui souffrent du manque d’eau tous les jours. Ensuite, il s’est félicité de la visite qu’il a trouvée instructive. ''Nous pouvons dire que, d’ici quelque temps, l'eau sera disponible à Dakar. Nous sommes très optimistes par rapport à la situation, mais nous savons que ce n’est pas dans un ou deux mois que le problème va être réglé’’, a-t-il dit.
Avant de demander une date exacte pour la disponibilité de l'eau. D’autant que la distribution du liquide précieux à travers les citernes pose problème. Le nombre de citernes, à son avis, doit être multiplié par deux. Il invite aussi à démocratiser la distribution.
Même son de cloche chez le président des délégués de quartier de la commune de Ndiarème Limamoulaye, Pape Ciss, qui se réjouit des travaux. Il encourage les techniciens qui s'investissent sur cette lancée.
AIDA DIENE