Publié le 30 Nov 2020 - 21:43
DOUBLEMENT DU BUDGET DU MESRI EN 2021

Macky Sall fait la part belle à l’Enseignement supérieur

 

C’est une véritable révolution qui s’opère dans l’enseignement supérieur. Car, en une année, son budget a plus que doublé, passant de 203 à 450 milliards de francs CFA, soit une hausse de 121 %.

 

Le gouvernement avait annoncé son intention de faire de l’enseignement numérique une priorité. Le nouveau budget accordé au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) tend à le confirmer. Pour l’exercice 2021, l’Assemblée nationale a adopté, samedi, une somme substantielle en faveur du département dirigé par Cheikh Oumar Anne.

En effet, l’Enseignement supérieur bénéficiera d’un budget arrêté à 450 861 409 845 F CFA. En comparaison avec l’année 2020, le Mesri va connaitre une hausse de ses finances de 121 %, passant de 203 à 450 milliards de francs CFA.

C’est ainsi 247 633 477 331 F CFA qui ont été ajoutés au budget alloué, l’année dernière, à l’Enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation. Des financements destinés à trois programmes présentés par le ministre Cheikh Oumar Anne, accompagné de son collègue à la tête du département des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. Le programme sur l’’’Education supérieure’’ sera doté de 282 milliards (114 milliards en 2020), les ‘’Œuvres sociales universitaires’’ de près de 164 milliards (84 en 2020) et, enfin, 4,2 milliards (3,8 en 2020) pour le ‘’Pilotage, gestion et coordination administrative’’. 

Cette augmentation s’explique, selon le ministre Cheikh Oumar Anne, par ‘’une volonté ferme du président de la République de terminer les chantiers en cours’’. Concernant le programme ‘’Education supérieure’’, le ministre a annoncé que ‘’les ressources allouées sont essentiellement des dépenses de transferts courants destinées aux subventions des instituts d’enseignement supérieur (IES) et représentant 63,06 % du budget global dudit programme, contre 36,33 % pour les dépenses d’investissements’’. Il a également indiqué qu’au sujet des actions, 63,78 % du budget global du programme est destiné, entre autres, à l’amélioration de la qualité des enseignements, de la promotion de l’employabilité et de l’insertion professionnelle dans les IES.

Cheikh Oumar Anne a informé de la mise en œuvre d’autres activités telles que la poursuite de la finalisation des constructions et la réhabilitation d'infrastructures pédagogiques en cours dans les universités ainsi que de l’achèvement des travaux de l’université Amadou Mahtar Mbow (UAM) et de l’université Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niass (Ussein).

Ainsi, au titre de l’année 2021, le ministre a annoncé que ces deux établissements ‘’ont bénéficié chacune d’un montant de 15 milliards de francs CFA’’. Un montant de 600 millions de francs CFA a également été accordé à l’université Khadimou Rassoul de Touba, ‘’en plus des exonérations fiscales offertes par le gouvernement’’.

Cependant, lors de son intervention, le député Cheikh Mbacké Bara Doly a jugé cette somme dérisoire, accusant même le ministre de manque d’équité par rapport aux sommes allouées.

Sur l’achèvement des travaux relatifs aux infrastructures universitaires, le ministre des Finances et du Budget a assuré que près de 4 milliards de francs CFA sont prévus pour la finalisation des chantiers de l’Isep de Thiès. De même, 4 milliards ont été alloués pour terminer les travaux de construction des universités de Ziguinchor, Thiès et de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur (Anaq-Sup).

Quant aux critiques formulées sur la faiblesse des parties du budget consacrées à la recherche et à l’innovation, Abdoulaye Daouda Diallo a estimé le contraire, assurant que la recherche qui s’effectue au sein des universités bénéficie de 71 milliards. Sans compter les 8 milliards dédiés à l’Isra (Institut sénégalais de recherches agricoles) ainsi que les crédits accordés aux autres structures de recherche.

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

L’Etat solde ses comptes avec le privé 

2020 est une année à part, dans le secteur de l’enseignement. Malgré l’arrêt des cours imposé par la pandémie de la Covid-19, les résultats de l’examen du Bac ont donné un taux de réussite exceptionnel de 48,22 % (meilleur taux depuis 1969). Ce succès surprenant arrive aussi avec son lot de problèmes.

En effet, plus 65 000 nouveaux bacheliers, selon les chiffres du ministère, sont à orienter. Un défi de taille, avec le surpeuplement noté dans les principales universités fonctionnelles du pays.

Toutefois, le gouvernement persiste dans sa décision d’orienter tous les bacheliers qui le demandent dans les établissements d’enseignement supérieur public. Une posture confirmée samedi par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, lors du vote du budget de son ministère à l’Assemblée nationale.

Selon Cheikh Oumar Anne, ‘’tous ceux qui ont validé leur demande seront orientés, soit dans les universités publiques, soit dans les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep), soit dans des BTS publics’’. L’introduction des BTP (bâtiments et travaux publics) dans le circuit d’orientation des bacheliers, est une option prise afin de privilégier les filières courtes et professionnelles.

Alors qu’un nombre conséquent d’étudiants avait été orienté dans les établissements d’enseignement privé en 2018, les retards des engagements avec le gouvernement avaient débouché sur une petite crise. Cela avait amené ces établissements à menacer d’exclure ces étudiants, s’ils n’étaient pas payés. Une dette que traine toujours le gouvernement.

Mais dans le budget 2021, le ministre a annoncé qu’il est prévu ‘’de verser 4,9 milliards de francs CFA aux établissements privés, représentant 50 % des facturations reçues’’. Non sans rappeler que dans le cadre du Force-Covid-19, 700 millions de francs CFA ont été distribués aux établissements privés agréés par l’Etat. Une somme à tirer de la dette ? Aucune précision complémentaire n’a été apportée.  

Toutefois, Cheikh Oumar Anne a fait savoir qu’une mission de l’Inspection générale des finances, commandée par son département, a révélé que les étudiants orientés dans les instituts d’enseignement privés ne suivent pas régulièrement les cours. Et que 80 % des enseignants qui interviennent dans le privé, à titre de vacataire, sont recrutés par l’Etat et sont mensuellement payés. ‘’Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’emploi du temps et leur disponibilité pour encadrer les travaux de recherche des étudiants des universités publiques. C’est pourquoi le Mesri souhaite réglementer cette pratique de manière à ce que toute intervention dans le privé par des enseignants du supérieur, agents de l’Etat, soit préalablement soumise à la signature d’une convention tripartite entre le recteur, l’établissement privé et l’enseignant lui-même’’, dit-il.   

COURS EN LIGNE DANS LES UNIVERSITES PUBLIQUES SENEGALAISES

Vers la généralisation de l’enseignement numérique

Jeudi dernier, le président de la République, Macky Sall, présidait, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, la 2e édition du Forum du Numérique qui s’est tenue du 26 au 27 novembre 2020. Occasion qu’il avait saisie pour dire toute l’importance qu’il accorde au développement du numérique dans toutes les activités économiques et sociales du Sénégal.

Au niveau de l’enseignement supérieur, l’ouverture de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) avait déjà été une étape importante de la digitalisation des cours dans le secteur public. Lors du vote budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le ministre Cheikh Oumar Anne s’est réjoui que ‘’le recours quasi généralisé aux enseignements à distance, lors de la survenue de la pandémie de la Covid-19, a achevé de convaincre quant à la pertinence de ce choix opéré très tôt par notre pays’’.

Ainsi, au regard des résultats satisfaisants de cette méthode, ‘’le Mesri s’est engagé à l’améliorer et surtout à la généraliser, afin que dans les universités publiques, les enseignements puissent être pareillement donnés en ligne’’, assure le ministre. Cheikh Oumar Anne ira même plus loin, lors des débats, en prédisant que d’ici cinq ans, ‘’l’UVS deviendra la plus grande université du Sénégal’’. 

Toujours dans l’enseignement numérique, le ministre a annoncé qu’un contrat de construction de 45 Eno (espace numérique ouvert) est en cours de finalisation pour un démarrage imminent des travaux. Ce qui, à terme, dotera chaque capitale départementale d’un Eno. Et sur ceux qui sont en cours de construction, cinq sont réceptionnés. Il en reste 14 à livrer dont quatre, d’ici la fin de l’année. Le nombre total d’Eno sera ainsi d’une soixantaine.


Une année blanche correspond à plus 700 milliards de pertes pour l’Etat

Lors des débats du vote du budget du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le ministre des Finances et du Budget a été interpellé sur l’impact d’une année blanche sur les finances de l’Etat.

 Pour Abdoulaye Daouda Diallo, il s’agit bien plus qu’un coût financier. Lui qui a été victime en 1988. ‘’C’est à la limite une année perdue pour une vie. C’est tout le système éducatif qui est concerné par une année blanche. Cela touche même les professionnels. Cela peut être une énorme perte pour une personne de 30 ans qui espérait faire le concours de la Fonction publique et qui en sera privé injustement’’, note-il.

Le ministre s’est toutefois laissé tenter au jeu des calculs, selon ses chiffres. ‘’Si l’on se fie au budget que nous avons ici, 172 milliards sont consacrés au fonctionnement de l’année. Si l’on ajoute à cela les salaires de l’éducation évalués à 416 milliards, l’enseignement professionnel technique qui est à 22 milliards, le personnel des universités pour 68 milliards et le salaire des corps émergents pour 54 milliards’’, détaille-t-il, c’est globalement 730 milliards de francs CFA perdus en une année, parce qu’ils ne seront pas rattrapés et n’auront pas servi à grand-chose.

Lamine Diouf

 

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