Le Giaba, 20 ans de lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux
Le Giaba a été créé comme institution régionale spécialisée pour renforcer les capacités des États membres de la CEDEAO à lutter contre le blanchiment de capitaux et tous les autres crimes financiers, conformément aux normes internationalement admises. Elle a fêté ses 20 ans hier, à la Somone.
Le Giaba est une institution créée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO pour combattre le blanchiment d’argent, la corruption et le financement du terrorisme. Depuis 20 ans déjà, cette institution a travaillé sur plusieurs projets qui ont été rappelés par son directeur général Kimelabalou Aba, lors de la fête de son 20e anniversaire, hier, à la Somone. ‘’Le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme continuent de menacer la paix et la sécurité, et de saper le développement durable dans l’espace CEDEAO. La lutte contre ces fléaux exige des efforts concertés à tous les niveaux, impliquant des acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Ainsi, au fil des ans, le Giaba a démontré des efforts et des engagements importants, bâti de grands partenariats et de formidables réseaux mondiaux qui ont permis d’obtenir des résultats très remarquables, conformément à son mandat’’.
Dans ce même sens, Kimelabalou Aba liste les réalisations les plus remarquables durant les 20 ans de vie de son institution et qui s’inscrivent dans des domaines aussi divers que variés.
D’abord, renseigne M. Aba, le Giaba a appuyé les États membres à renforcer leurs cadres juridiques, conformément aux recommandations du Gafi. Ensuite, informe-t-il, l’institution a participé à la bonne gouvernance, en fournissant ‘’aux États membres une assistance technique pour le renforcement de leurs cadres institutionnels et réglementaires, et pour le renforcement de leurs capacités en vue d’améliorer la conformité’’.
Kimelabalou Aba a également montré l’implication de son organisme dans la conduite des recherches et des typologies pour comprendre les risques, tendances, méthodes et techniques utilisées par les criminels et leurs associés pour blanchir l’argent et financer le terrorisme, et élaborer des stratégies pour les contrer.
Mais également ‘’l’organisation et la conduite des exercices d’évaluation mutuelle des Etats membres, qui est un mécanisme d’examen par les pairs, destiné à évaluer la conformité et l’efficacité de leurs dispositifs de LBC/FT, au regard des normes internationales et, enfin, la promotion et le renforcement de la coopération et de la collaboration nationales, régionales et internationales, afin de renforcer l’intervention des parties prenantes’’.
A l’en croire, ‘’la nouvelle institution est passée par sa phase d’exploration et de décollage, et a pleinement démarré ses activités formelles en 2005, à partir d’un petit appartement et s’est développée au fil des ans pour devenir une institution internationale de renom, comme nous connaissons le Giaba aujourd’hui. Les pères fondateurs ont clairement jeté les bases de la vision de l’institution en tant que leader et pilier de l’alliance régionale en vue d’une économie ouest-africaine forte et assainie, protégée du blanchiment d’activités illicites, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive’’. Par conséquent, indique-t-il, l’objectif général du Giaba est de renforcer la sécurité et de promouvoir la bonne gouvernance à travers la prévention, la détection et la répression du blanchiment des capitaux, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive.
Et le directeur de se projeter : ‘’Dans les vingt prochaines années, j’imagine une institution qui fera la fierté de l’Afrique. Par conséquent, je vous prierai de vous joindre à nous dans la conduite de ce changement. Je voudrais vous exhorter à continuer à soutenir les nobles objectifs de cette institution particulière. Faisons entendre notre voix, prenons la parole et soufflons sur les braises de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération avec tous les outils à notre disposition.’’
Le 10 décembre 1999, dans la ville de Lomé, en République togolaise, une décision importante a été prise par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO : celle de la création d’une institution spécialisée appelée Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) pour lutter contre le blanchiment des capitaux et ses crimes connexes. Un an plus tard, précisément le 16 décembre 2000, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a officiellement adopté les statuts du Giaba.
IDRISSA AMINATA NIANG