Publié le 6 Jul 2021 - 20:36
ELECTIONS LOCALES ET DEPARTEMENTALES 2022

Le Sénégal dans une logique de ne pas respecter l’arrêt de la CEDEAO sur le parrainage 

 

A sept mois de la tenue des élections locales de janvier 2022, le projet de loi portant Code électoral a été adopté par le Conseil des ministres extraordinaire tenu hier. Une décision qui, selon Ndiaga Sylla, pourra permettre au ‘’Code électoral (modifié ou nouveau) - tout dépendra de l'ampleur des réformes - d’être adopté dans le respect des délais prescrits par le Protocole additionnel de la CEDEAO, malgré le contexte de dialogue marqué par de forts consensus sur le processus électoral’’.

En effet, au premier point de l’article 2 du Protocole de la CEDEAO/A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance, il est convenu qu’’’aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques’’.

Par ce fait, l’expert électoral estime que le gouvernement du Sénégal ‘’semble résolument orienté vers la logique de tenir les élections départementales et municipales tout en évitant une nouvelle saisine de la Cour de justice de la CEDEAO’’. Ceci, dans un contexte où l'injonction de la juridiction communautaire à propos du parrainage n'a pas encore été matérialisée.

Dans un arrêt rendu le 28 avril 2021, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné au Sénégal six mois pour supprimer la loi sur le parrainage citoyen. Saisie en décembre 2018 par l’Union sociale libérale (USL), un parti présidé par l’avocat Abdoulaye Tine, la cour a décidé, dans un arrêt de 32 pages, ‘’que les formations politiques et les citoyens du Sénégal qui ne peuvent pas se présenter aux élections du fait de la modification de la loi électorale [en 2018] doivent être rétablis dans leurs droits par la suppression du système de parrainage qui constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote, d’une part, et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat, d’autre part’’.

Deux mois après cette injonction, le gouvernement lance déjà les premières étapes des opérations électorales. Alors que pour se conformer à la suppression du parrainage, retient Ndiaga Sylla, ‘’il va falloir revoir tout le dispositif juridique (Constitution et Code électoral)’’.

Le chef du cabinet d’expertise électoral Ceelect ajoute que, cette fois-ci, le gouvernement a voulu anticiper même sur les délais d'éventuels recours, puisque le Code électoral a rarement été disponible avant trois mois des élections.

Dans la continuité, d'autres actes préparatoires devront être pris. Et ils concernent, selon l’expert, le décret portant partie réglementaire du Code électoral, la fixation du nombre de conseillers à élire dans chaque département et commune, le parrainage et encore l'arrêté fixant le montant du cautionnement.

Lamine Diouf

Section: 
MISE EN ŒUVRE DE L’AGENDA SÉNÉGAL 2050 : Cheikh Diba exhorte l’Administration des douanes à se réinventer
ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE : Jean-Baptiste Tine plaide une refondation en profondeur !
VISA POUR LES USA REFUSÉ AUX LIONNES : Sonko hausse le ton, entre souveraineté revendiquée et critiques acerbes
BATAILLE DE POSITIONNEMENT : Pastef vs Pastef 
APRÈS AVOIR PARTICIPÉ AU DIALOGUE L'opposition demande à Diomaye de créer un comité inclusif de suivi
Arrestation de Moustapha Diakhaté
ARRESTATIONS POLITIQUES Entre rupture judiciaire et continuité répressive ?
Tas accuse Pastef de "Clanisme"
PUBLICATION DES RAPPORTS D’EXÉCUTION BUDGÉTAIRE : Diomaye et Sonko font pire que Sall
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?