Le POC investit 9 millions d’euros pour accompagner le Sénégal
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La lutte contre l’émigration clandestine continue de mobiliser des fonds pour venir à bout de ce fléau. Dans ce cadre, le Partenariat opérationnel conjoint (POC) a investi 9 millions d’euros pour accompagner l’Etat du Sénégal dans ce combat.
Le Partenariat opérationnel conjoint (POC) est un cadre qui cherche à favoriser les échanges entre les pays de la sous-région confrontés à l’émigration irrégulière. Il regroupe plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, la Guinée et le Sénégal. Il a tenu, hier, un atelier à Saly Portudal.
A cette occasion, Modou Diagne, Contrôleur général de police et Directeur adjoint de la Police nationale, a annoncé que ‘’le POC a investi 9 millions d’euros pour accompagner le Sénégal dans la lutte contre l’émigration clandestine. Et cela s’est décliné dans la formation des personnels en matière de police judiciaire, en matière de lutte contre la fraude documentaire, mais aussi l’appui en matériel logistique, notamment les véhicules, les motos, mais aussi le matériel pour lutter contre la fraude documentaire’’. Il s’agit d’un financement de l’Union européenne.
Egalement, poursuit le directeur adjoint de la police, ‘’il y a aussi la construction du siège de la police de l’air et des frontières, mais également des antennes de la Division de lutte contre le trafic des migrants au Sénégal’’. Selon lui, ‘’c’est dans ce cadre qu’il y aura, pour cette année, quatre antennes qui seront construites, notamment à Saly, Ziguinchor, Kédougou et Saint-Louis. Et on espère qu'en 2022, comme cela a été promis, le POC va construire deux autres antennes. Donc, c’est un partenariat bénéfique pour le Sénégal, puisqu'il nous permet d’être capacités à lutter efficacement contre la traite des personnes et le trafic des migrants’’.
Le Sénégal ‘’étant un pays de départ, de transit, mais aussi de destination, toutes les conditions sont actuellement réunies pour lutter efficacement contre ce phénomène avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers, notamment, le POC mis en œuvre par l'Union européenne’’, ajoute l’officier de police.
D’ailleurs, il renseigne que ‘’l'objectif de cet atelier est de faire de sorte qu'au niveau de la sous-région, on puisse ensemble lutter contre l'émigration clandestine’’. ‘’J'ai cité l'exemple d'une coopération entre le Sénégal et la Gambie qui a abouti à l'interpellation d'un criminel en Gambie qui a été mis à la disposition du Sénégal. C'est la coopération. Et le but de cet atelier, c’est qu'on puisse partager des expériences et ainsi voir comment, dans le futur, on pourra harmoniser aussi bien nos textes que nos structures pour lutter contre. Mais aussi qu’on puisse vraiment être plus efficace dans la lutte contre le phénomène’’.
Sur ce plan, le Sénégal a mis en place une division nationale de lutte contre le trafic. ‘’C’est une avancée très importante qui montre la volonté des autorités à combattre ce fléau’’, remarque-t-il. Avant de continuer : ‘’Actuellement, il y a une centaine de passeurs qui sont poursuivis par la justice et détenus. Et la justice a toujours joué son rôle, quand il s'est agi d'incarcérer ces trafiquants et de les condamner’’, précise Modou Diagne.
IDRISSA AMINATA NIANG