Publié le 10 Oct 2021 - 21:44
DEVELOPPEMENT INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE

Le privé s’engage pour 210 milliards de FCFA 

 

Le Secteur privé a pris des engagements de l’ordre de 210,7 milliards de francs CFA d’investissement dans l’industrie pharmaceutique au Sénégal. L’annonce a été faite, hier, par le Directeur administratif de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit), El Massamba Mbaye.

 

Les acteurs du privé se sont engagés à investir plus de 200 milliards de francs CFA dans l’industrie pharmaceutique. Ce qu’a annoncé, hier, le Directeur administratif de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (Aspit), lors d’un atelier de présentation des résultats à mi-parcours des groupes de travail du Lab sur la structuration du plan de relance du secteur pharmaceutique. ‘’Pour l’investissement privé requis, le Secteur privé a pris des engagements de l’ordre de 210,7 milliards de francs CFA d’investissement et propose les phyto-médicaments, les médicaments génériques innovants, les soins intensifs, les dispositifs médicaux et produits de dialyse et enfin les vaccins et bioproduits. Pour les prochaines étapes, nous avons prévu d’évaluer les besoins en énergie, en matières premières, les projets privés et d’optimiser les plans des dépenses, finaliser le plan de financement des projets avant de clôturer la semaine’’, renseigne El Massamba Mbaye.

D’après le Directeur Administratif de l’Aspit, ils sont passés de 15 à 10 projets phares sur lesquels il urge de travailler pour la relance du secteur. L’analyse technique leur a permis de classer les projets par ordre de priorité. En premier place, il y a le projet de définition de politiques de protection de la propriété intellectuelle de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation, suivi du projet de délocalisation de la pharmacie nationale d’approvisionnement, suivi du projet d’amélioration de la qualité du secteur pharmaceutique, du projet de renforcement de l’assurance qualité des médicaments et des produits de santé, avant de terminer avec le projet de valorisation de la médecine traditionnelle.

‘’Sur les 10 projets retenus, 5 sont portés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, 2 projets par l’Agence sénégalaise pour la propriété intellectuelle, 2 projets pour l’Association sénégalaise de normalisation (ASN) et un projet du Bureau de mise à niveau (BMN). Le financement des projets s’élève à 95,6 milliards de francs CFA. Sur les 15 projets privés structurés durant le Lab, 12 sont dans le domaine de la production, un projet dans la recherche et le développement, un projet de distribution et l’ambitieux projet transversal pharmaceutique dédié au marque industriel pharmaceutique’’, renchérit-il.

Propulser la pharmacopée sénégalaise

Il convient de noter que la propulsion de la pharmacopée sénégalaise a été aussi au cœur des débats, lors de cet atelier. ‘’Si nous sortons de ce Lab avec une prise en charge de cette pharmacopée jusqu’à la production de médicaments issus des plantes, nous aurons beaucoup réussi et nous nous positionnerons également surtout dans la sous-région. Le fait d’avoir une pharmacopée, c’est déjà un grand travail. Par rapport à la réglementation du secteur, nous sommes très en retard en Afrique et même dans la sous-région’’, indique le Conseiller technique du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Abdoul Lahad Mangane.

Pour sa part, le Secrétaire général du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération a estimé que c’est important qu’ils veuillent développer la pharmacopée nationale, mais, il faut qu’il y ait une approche sûre pour la viabilité du secteur. ‘’Parce que si les plantes qui constituent les intrants ne sont disponibles en quantité suffisante, la viabilité de cette pharmacopée peut poser problème. Il faudra donc identifier tout ce qui entre dans le développement de cette activité et on pourra proposer des recommandations qui permettront de réaliser son développement’’, relève Alioune Ndiaye.

En réalité, souligne Dr Ndeye Maguette Diaw, qui présentait les résultats de leur groupe de travail, le Sénégal n’a pas de disposition juridique pour l’adoption de la pharmacopée de l’Organisation ouest africaine de la Santé (OAS). ‘’Et nous avons travaillé sur les deux réformes qui étaient prévues. Il s’agit de la mise en place de la pharmacopée sénégalaise en tenant toujours en compte de celle de l’OAS et le formulaire national et travailler sur le cadre juridique de la phytothérapie. Ce qui nous amène de 12 à 9 réformes structurées dans le Lab. En ce qui concerne la réforme sur la pharmacie, il s’y a celle sur la recherche et le développement sur la pharmacopée sénégalaise, celle sur l’autorité sénégalaise de réglementation pharmaceutique, celle sur le cadre juridique régissant la production pharmaceutique et le changement de statut de la Pharmacie nationale d’approvisionnement’’, affirme la pharmacienne.

Par rapport à la production pharmaceutique, notamment au coût de l’électricité, Dr Diaw rapporte qu’il est demandé à l’Etat une prise en charge de la prime fixe pour les industriels pour une durée de 3 ans et ce qui est estimé à 550 millions de francs CFA.  

La prime fixe évaluée à 4000 francs CFA au Sénégal contre 2600 au Maroc

De son côté, le Secrétaire général du ministère du développement industriel et des Petites et moyennes industries (Pmi), a rappelé que l’acte 3 de la nouvelle politique industrielle validée récemment par le chef de l’Etat porte sur le développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée. ‘’Il est convenu par l’ensemble des acteurs que si nous avons des projets industriels avec des financements bouclés, ils ne seront viables et ne donneront les résultats escomptés que s’ils sont accompagnés de réformes.  Je voudrais sur ces réformes pointer du doigt une problématique qui se pose aujourd’hui sur le secteur de l’industrie et qui est aussi sorti de l’actualisation de la politique industrielle, il s’agit de la question de l’énergie. Beaucoup d’industriels posent cette problématique sur la table en disant que le coût de l’énergie ne les permet pas d’être compétitifs. Pour la prime fixe, elle est 4000 francs CFA. Au Maroc, elle est de 2600 francs’’, souligne Adama Baye Racine Ndiaye.

Toutefois, le Directeur général du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (BOS-Pse) a signalé que les réformes, c’est aussi une ‘’volonté politique’’.  ‘’Et j’invite le ministère de la Santé à s’approprier ce qui est en train d’être fait ici. On a un engagement de plus de 200 milliards du privé. Ce qui veut dire que la réussite de la relance de ce secteur se fera avec le privé’’, note Ousseyni Kane.

MARIAMA DIEME

 

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