La grande coalition Wallu Sénégal justifie sa défaite
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses alliés dans la coalition Wallu Sénégal sont revenus, hier, sur les facteurs qui ont rendu difficiles leurs élections durant les Locales du 23 janvier dernier.
Les coalitions politiques jouent les prolongations, après les scrutins du 23 juin dernier. Après la publication des résultats officiels, beaucoup se sont lancés dans l’évaluation de leur participation, afin de cerner les obstacles rencontrés. Ainsi, la coalition Wallu Sénégal, qui regroupe des partis comme le PDS qui se définit comme la principale force de l’opposition, n’a pas obtenu des résultats satisfaisants. Cette coalition est venue bien après Benno Bokk Yaakaar (BBY) et Yewwi Askan Wi (Yaw) à la tête 28 collectivités locales. Un score que Mamadou Lamine Diallo et Abdoul Mbaye ont tenté de justifier hier, durant une rencontre avec la presse à Dakar, par plusieurs facteurs.
Le président de la cellule de communication et leader de la LD/Debout indique, à cet effet, que la grande coalition Wallu Sénégal s’est mise en place tardivement. Ce, d’après Pape Sarr, suite à l'impossibilité constatée de réunir l'opposition et la société civile dans un cadre de large coalition de rassemblement de toutes les forces politiques et citoyennes en lutte contre le régime APR-BBY.
Après cette phase, l’allié du Parti démocratique sénégalais évoque également des lenteurs internes, surtout dans le déploiement des équipes sur le terrain. ‘’Nous avons également connu des départs de leaders d’envergure qui ont pourtant participé et à sa création et à son lancement. De même, les investitures se sont déroulées avec beaucoup de difficultés, compte tenu des enjeux et des ambitions des uns et des autres. De sorte que dans plusieurs localités, des responsables de nos différentes organisations sont allés aux élections avec d'autres listes. Tout ceci ayant participé à affaiblir l'unité dans nos rangs et partant, les résultats que nous étions en droit d'attendre’’, explique-t-il.
A ces problèmes, s’ajoutent la non-effectivité du processus de renouvellement des structures du PDS et le manque d’expérience de beaucoup d’investis qui, d’après Pape Sarr, ont commis des erreurs dans la préparation des dossiers. ‘’Il s'y est ajouté l’intransigeance de certaines autorités administratives, parfois dans une adversité féroce. Au total, plus d’une centaine de listes ont été rejetées dans des localités où la présence politique de la coalition est indéniable. A ce propos, 15 dossiers de recours devant les tribunaux ont été transmis à la justice et nous sommes parvenus, en définitive, à en sauver 10 listes qui ont été finalement acceptées, mais bien tardivement, alors que la campagne électorale avait déjà démarré’’, regrette-t-il.
Cependant, la priorité, pour cette coalition de l’opposition, est aujourd’hui de ‘’récupérer’’ la victoire de Wallu Sénégal à Pikine où, dit-on, BBY a organisé un hold-up électoral pour s'emparer de cette ville. Un recours est à ce propos introduit et le dossier, renseignent les responsables de la coalition, est pendant devant la justice. ‘’Demain (aujourd’hui), les leaders de la coalition se rendront à Pikine pour apporter leur soutien politique aux frères et camarades en lutte pour préserver leur victoire contre cette tentative de forfaiture qui ne passera pas’’.
Cohabitation à l’Assemblée en 2022
Le PDS et ses alliés n’ont pas manqué de saluer la percée de la coalition Yewwi Askan Wi, plus stable. Les leaders de Wallu Sénégal, qui militent pour l’unification de l’opposition, estiment que les coalitions doivent élargir leurs bases, si elles souhaitent remporter les prochaines Législatives. Pape Sarr précise qu’il ne s’agit pas de se ranger derrière certains leaders, mais plutôt d'être guidé par les intérêts communs. Aux yeux d’Abdoul Mbaye, c’est l'opposition qui réduit les chances de l'opposition.
En effet, dit-il, aucun parti ne peut remporter seul un scrutin à un tour. Par conséquent, explique le président de l’ACT, les Locales doivent servir de leçon aux hommes politiques pour les scrutins à venir, afin de voir comment regrouper tous les partis de l'opposition et aller à l'assaut de BBY.
En effet, d’après leur lecture, les fortes tendances disponibles fondent à penser qu'il est possible, dès juin 2022, au sortir des élections législatives, d'imposer une cohabitation au régime en place, pour la première fois dans l'histoire de notre pays. ‘’Cet objectif stratégique est à notre portée et nous sommes persuadés que le peuple sénégalais le soutiendra massivement. C'est donc pour la grande coalition Wallu une perspective à explorer’’.
HABIBATOU TRAORE