La rencontre avec ses militants, hier, avait le sens d’un ‘’ndeup’’. Aliou Sall a fait une analyse de la défaite de Benno Bokk Yaakaar à Guédiawaye. Il est déjà dans la perspective des Législatives et a aussi promis de dénoncer tous les acteurs de BBY qui alimentaient les comptes de l’opposition.

Jeudi dernier, lors du vote des adjoints au maire avorté, l’ancien édile de la ville de Guédiawaye avait promis à ses militants qu’il allait les rencontrer. Promesse tenue hier par Aliou Sall. Face à ses inconditionnels, il a soutenu que personne ne pourrait s’attendre à ce qu’ils perdent la commune de Golf-Sud et la ville de Guédiawaye. ‘’C’est une victoire qui n’a pas de logique politique. Il faut oser le dire. Nous avons analysé les résultats. Nous en connaissons les facteurs. Mais le moment venu, nous allons les présenter. Mais retenez que cette défaite à Golf-Sud, Sam Notaire et au niveau de la ville de Guédiawaye est plus technique qu’électorale. 

Oui, il y a eu des faux-pas et il faut les assumer de part et d’autre. Il faut les analyser et les corriger. On a manqué d’unité dans certains endroits. Cela a eu un impact. Nous avons été très optimistes, car on ne pouvait pas penser perdre ce département de telle sorte que notre énergie s’est émoussée. Nous avions cru que nous avions déjà gagné. Ce n’était pas le cas, parce qu’un combat, notamment électoral, n’est jamais gagné d’avance. Mais moi, j’ai la ferme et profonde conviction que nous avons une écrasante majorité à Guédiawaye’’, a fait savoir le frère du chef de l’Etat.

Il a indiqué qu’il n’a qu’une seule préoccupation aujourd’hui, dans les semaines et mois à venir, qui est de remobiliser l’APR et BBY. C’est pourquoi il a invité les leaders de la coalition présidentielle et l’ensemble des responsables à rester unis, à se concentrer sur l’essentiel qu’est de conserver leur majorité et de gagner les prochaines élections.

Tout le reste, selon lui, est insignifiant. ‘’Tout autre logique n’est pas intelligente. Ces pauvres jeunes, d’autres centaines de personnes qui recevaient l’appui de la ville de Guédiawaye, que vont-ils devenir ? On a géré la ville en trouvant aux jeunes de l’emploi ; on a développé cette ville. Aujourd’hui, on a tellement joué qu’on a perdu la ville. Et maintenant où est-ce que nous allons revendiquer ? C’est pareil pour nous autres responsables. Ne croyons pas qu’en nous affaiblissant les uns les autres, on peut tirer notre marron du feu.

C’est une illusion. Concentrons-nous sur l’essentiel. Mes camarades me l’ont reproché, nous avons été trop raisonnables, fair-play et joué la carte de la démocratie. A partir d’aujourd’hui, les acteurs politiques de Guédiawaye auront en face d’eux un autre Aliou Sall. Je vous ai averti. Je ne tolérai plus un seul mot d’écart. Je vais écraser toute personne qui essayera de me manquer de respect. Je ne le dis pas non seulement pour les acteurs politiques locaux, mais c’est valable pour les acteurs politiques au niveau national y compris ceux qui sont dans nos rangs et jouent de la fumisterie et qui ont donné de l’argent à l’opposition. Et dans les semaines à venir, je vais les dénoncer. Il faut que cela s’arrête, car je ne vais plus le tolérer’’, a prévenu un Aliou Sall furieux.

‘’Ils ont poussé la fumisterie jusqu’à oser m’appeler et appeler d’autres gens pour leur dire : ‘Est-ce qu’on ne va pas dialoguer avec Yaw ?’ Mais il n’y a pas de dialogue possible avec des gens qui ont érigé en principe politique le mensonge, la manipulation et le chantage. En tout cas moi, je ne participerai à aucune discussion dans ce contexte avec la liste opposée, encore moins ce soi-disant maire qui ne sait même pas diriger un conseil municipal. Nous allons présenter des candidats. Si on gagne ou on perd, nous allons l’assumer. Nous n’avons plus rien à perdre. Sinon, comment pouvez-vous comprendre qu’un maire, en direct, puisse insulter ses vis-à-vis politiques ? Ça, on ne peut pas laisser passer. Insulter le préfet de la République… Quel genre d’individu est ce monsieur qui ne cesse de répéter qu’il est le maire partout, comme s’il n’y croit pas lui-même.’’

D’après Aliou Sall, concernant la gestion de la mairie de la ville de Guédiawaye, Dieu seul sait s’ils vont gagner les autres postes d’adjoint, mais ce qu’il sait, s’ils ont une bonne santé, BBY présentera à chaque poste un candidat jusqu’au 14e adjoint. ‘’Si nous gagnons, nous allons imposer le contrôle, parce que nous avons en face de nous des gens qui ne savent pas gérer, qui n’ont pas d’éthique, ni de morale. Mais on ne va pas leur laisser le loisir de diriger en paix. Il parle de corruption, mais on les a déjà vus approcher certains de nos conseillers pour leur dire qu’ils vont leur donner les marchés de l’éclairage public ou de fournitures scolaires.

Est-ce que vous pensez qu’un maire qui promet des marchés avant même son installation, mérite de diriger une mairie ? Je les ai entendus dire qu’il y avait plus de 50 salariés fictifs, mais je leur dis de rendre public tout élément qui prouve une mauvaise gestion durant mon mandat. Je suis blanc comme neige. J’ai investi dans cette ville. Je ne me suis pas enrichi. La preuve est cette nouvelle mairie qui est en chantier ; je l’ai payé de mes propres poches. J’ai construit sur fonds propre la salle des professeurs du lycée de Pikine. Je n’ai pas besoin de l’argent de cette mairie. Je leur donne le feu vert pour qu’ils appellent tous les auditeurs du monde pour fouiner dans ma gestion. Qu’ils rendent publics les résultats’’, a indiqué l’ancien maire.

‘’Nous demandons à l’Etat de prendre ses responsabilités’’

Aussi, que ses adversaires se le tiennent pour dit. Personne ne peut l’empêcher de mener ses activités à Guédiawaye où il réside. ‘’Le maire dont je ne vais pas prononcer le nom, tout comme Malick Gackou ne sont pas de cette ville. Gackou, il est de Thiaroye. Il a été hébergé. L’autre, il est natif des iles. Je dis aussi à tout le monde que dans le futur, si une personne se point chez moi pour me provoquer, je vais lui montrer de quoi je suis capable. Certaines choses relèvent de l’indiscipline. Nous demandons à l’Etat de prendre ses responsabilités, d’organiser l’élection des adjoints au maire, parce que Guédiawaye ne saurait être une exception. On ne l’acceptera pas.

Il y aura combat par force. Nous allons jouer notre rôle convenablement. J’ai entendu des hypocrites dire que je dois faire profil bas, puisque je suis le frère du président. Je leur dis juste que je serai présent au conseil. Rien de ce conseil ne va m’échapper. Ceux qui essayent de me passer par les sentiments, c’est peine perdue. Il a commencé à me provoquer depuis six ans et personne n’avait pipé mot. A l’endroit de mes amis marabouts, d’ailleurs, il y en a quelques-uns qui ont commencé à m’appeler pour jouer à la médiation ; je leur demande juste de ne pas intervenir, car je ne reculerai pas. Personne ne peut m’imposer d’être poli envers une personne qui ne le mérite, qui ne respecte personne’’, a-t-il renchéri.

Quant aux perspectives, dans les jours et mois à venir, renseigne-t-il, ils vont maintenir la pression au plus haut niveau pour être présents au niveau du conseil municipal, gérer avec efficacité les inscriptions sur les listes électorales, le parrainage, s’il n’y a pas de changement dans le corps électoral, la remobilisation de l’APR.

‘’Si on ne le fait pas, les maitres-chanteurs vont le faire. Guédiawaye vous appartient, que personne ne vous fasse peur. Nous n’allons pas accepter qu’on nous fasse croire qu’on n’est pas majoritaire. On a fait un faux-pas. Nous allons le rectifier’’, a informé Aliou Sall.

A signaler que cette rencontre aux allures d’un meeting politique, a vu la participation de la quasi-totalité de tous les responsables locaux.

CHEIKH THIAM