“Le parrainage est un je m’en foutisme assumé”
Thierno Bocoum a fait face à la presse, hier. Il s’est prononcé sur diverses questions d’actualité. C'était aussi le moment du bilan, deux mois après les élections locales.
C'est au niveau de son siège flambant neuf que le leader de l'Alliance générationnelle pour les intérêts de la République (Agir) a tenu un point de presse, hier. Thierno Bocoum dénonce le "retour" du parrainage, d'autant plus que celui-ci est interdit et par la Cedeao et par l'Union européenne. ‘’Le processus est en lui-même tout sauf transparent, tout en constituant, également, une violation flagrante des principes de démocratie". À en croire l'opposant, le système de parrainage n'est qu'un mécanisme pour "éliminer injustement des candidats''. En résumé, le parrainage serait un "je m'en foutisme assumé", c'est juste pour permettre à un régime de se "maintenir au pouvoir".
Le combat contre cette nouvelle "forfaiture" doit continuer, d’après M. Bocoum. Il a ainsi tendu la main à toutes les forces de l'opposition pour une "grande mobilisation" susceptible d'endiguer cette approche "anti démocratique". En d'autres termes, "il faut que l'acte suive la parole", dixit Thierno Bocoum.
Il n’y a pas que le parrainage qui est pointé du doigt par Agir. En effet, le fichier électoral n’est pas exempt de reproches, même si les élections locales du mois de janvier dernier semblent "prouver le contraire". "Seule l'administration connaît de fond en comble le contenu du fichier électoral, à sa guise, elle peut modifier le fichier pour servir les intérêts de la mouvance présidentielle. Où est le principe de transparence dans tout ça ?", s'interroge le responsable des élections à Agir, Mamadou Dioum Dioumaye. Selon Agir, la "plus ou moins" bonne tenue des locales ne devrait pas empêcher ce droit de transparence sur le processus électoral à venir.
D’ailleurs, le responsable des élections a tenu à apporter quelques précisions sur les échéances électorales de janvier dernier. "Beaucoup d'acteurs pensent toujours que nous n'avons pas pris part aux dernières élections municipales, ce qui est totalement faux", précise-t-il. "Nous avons bel et bien participé à ces échéances. Mais, nous avons eu une approche différente. Car les joutes locales ont des réalités qui leurs sont propres. C'est ainsi qu'à notre niveau, nous avons voulu démocratiser le processus. Ainsi, chaque membre de notre entité politique pouvait rejoindre la coalition de l'opposition de son choix selon les affinités partagées avec l'une d'elle", a expliqué M. Dioum Dioumaye.
Selon lui, Agir avait au total cinq candidats et a pu se retrouver avec une "centaine de conseillers municipaux et départementaux" au sortir de ces échéances. Il fustigé cette étiquette de "trouble-fête" au sein de l'opposition que l'on colle à leur mouvement.
Lois référendaires
D’ailleurs, a informé Thierno Bocoum, "le mouvement Agir participe de façon active aux échéances à venir. Il est prêt à collaborer avec d'autres forces de l'opposition pour bâtir un nouvel hémicycle’’. "Cela a été une option personnelle de ne pas être candidat aux dernières élections municipales. D'une part, c'était pour prévenir contre les cumuls de postes que nous avons toujours combattus et d'autre part, cela nous permettait de nous concentrer sur la conquête de l'hémicycle. Cet hémicycle que nous voulons assainir, prendre la place de ceux qui n'en ont cure des aspirations réelles des populations sénégalaises", martèle M. Bocoum.
Une loi référendaire par rapport à la question de l'homosexualité, une autre pour prévenir les attaques contre les croyances d'autrui et enfin une dernière qui consistera à protéger les "personnes vulnérables", constituent les points saillants qu’il compte défendre une fois promu à la députation. Car, selon M. Bocoum, une Assemblée nationale ne se limite pas uniquement à "voter des lois ou à contrôler les politiques du gouvernement".
En dehors de ces aspects, l'ancien du parti Rewmi promet la mise en place d'un "guichet unique d'aide au retour pour les Sénégalais souhaitant rentrer au bercail". Ce point est motivé par la montée en puissance du "racisme" dont sont l'objet, de plus en plus des ressortissants sénégalais, africains, d'une manière générale.
MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)