L'UA et la CEDEAO invitées à mettre fin aux agissements de Jammeh
Des organisations africaines demandent à l'Union africaine et à la CEDEAO de prendre leurs responsabilités et de mettre un terme aux exécutions des condamnés à mort en Gambie. Autrement, elles estiment que Yaya Jammeh va exécuter les 42 condamnés à mort restants.
Selon Civil Society Associations of Gambia, Federation of African Journalists, la Fédération Internationale des Journalistes, l'Union Panafricaine des Avocats, Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), entre autres organismes africains, l'UA et la CEDEAO doivent agir en Gambie, suite à l'exécution de neuf condamnés à mort à Banjul. Dans une déclaration commune, les signataires estiment que ''le monde ne peut rester indifférent alors que de tels massacres parrainés par l’Etat se poursuivent''. D'autant plus que, poursuit la note, ''Jammeh a confirmé que les personnes qui se trouvent dans le couloir de la mort, au nombre approximatif de quarante deux (42), seront exécutées d’ici la mi-septembre''.
Ainsi ces organisations africaines pointent du doigt ''la nature imprudente de la déclaration du chef d’Etat, appelant à leur exécution alors que le cas d’au moins un des exécutés est pendant devant la Cour d’Appel''. Alors que, relèvent-elles, des ''insuffisances manifestes du système judiciaire gambien font état d’une procédure injuste comparable à un meurtre prémédité''. Aussi, poursuit la note : ''Cette évolution de la situation est tragique et toute pression est opportune pour mettre un terme à ce profond mépris de la vie en Gambie.''
Ainsi, selon ces organismes, la question de fond ''n'est pas de savoir si la Gambie peut appliquer la peine de mort ou non, mais plutôt de savoir si un système judiciaire truffé d’imperfections et susceptible de manipulations flagrantes peut prendre des décisions impartiales sur la question de la peine de mort''. Car, poursuit la note, ''les garanties de la Constitution gambienne, bien qu‘imparfaites, n'ont pas été respectées'' dans le cadre de l'exécution des condamnés à mort. À preuve, l’avocat de l’exécuté, Lamin Darboe, a déclaré que la Cour d’appel gambienne n’avait pas encore statué sur l’appel interjeté par son client au moment de l’exécution de la sentence. Et selon d’autres informations, au moment des faits incriminés, le condamné Buba Yarboe ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales et se trouvait dans le même état pendant son exécution, renseigne la note.
''Il est vraisemblable que ces actes du gouvernement de Banjul vont continuer. L'Union africaine (UA), la CEDEAO et les dirigeants africains doivent exprimer une réponse urgente et ferme - afin de faire savoir à M. Jammeh qu'il est allé trop loin et que le monde est consterné'', estiment ces organisations africaines. Elles appellent à des sanctions allant de l'interdiction de voyager, du gel des actifs financiers et autres ressources économiques, à la suspension de l'appui budgétaire, technique et du renforcement du secteur de la sécurité et du système judiciaire, la suspension de la coopération militaire, le boycott des fonctions diplomatiques de l'Etat gambien.
Gaston COLY
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