Publié le 23 Sep 2022 - 15:11
MINISTRE DE LA CULTURE ET DU PATRIMOINE CLASSE - ALIOU SOW

‘’Je suis (…) un routier habitué aux coups en souriant et parfois en les rendant durement’’

 

Le ministre de la Culture sortant, Abdoulaye Diop, a procédé, hier, à l’installation de son successeur Aliou Sow qui va gérer en plus le Patrimoine classé. Sow avertir les acteurs culturels : il ne se laissera pas faire.

 

C’est dans une ambiance des grands meetings que la passation de service entre le ministre de la Culture sortant, Abdoulaye Diop, et son successeur Aliou Sow s’est déroulée hier au siège du ministère. Que les artistes se le tiennent pour dit : ce ministre rendra coup pour coup. ‘’Je suis un jeune vieux routier habitué aux coups en souriant et parfois en rendant durement sans en donner l’air et nous pensons que ce sont des choses qui sont derrière nous’’, prévient-il. Comme pour dire, tenez-vous bien.

Arrivé à une période où des problèmes liés à  la liberté intellectuelle de production cinématographique et artistique font actuellement débat au Sénégal avec la censure de la série ‘’Rebelles’’ de Marodi, Aliou Sow compte continuer l’action menée jusqu’ici par son prédécesseur.

En effet, selon le nouveau ministre de la Culture et du Patrimoine classé, la préservation de la cohésion sociale, de l’unité nationale et de la sécurité intérieure est d’une importance capitale pour le président de la  République qui ‘’est un homme profondément attaché à la liberté, mais qui prend ses responsabilités quand le Sénégal est menacé’’. C’est ainsi qu’il déclare : ‘’Tout est négociable en matière de production littéraire et artistique, sauf lorsque cela peut menacer la cohésion sociale, l’unité nationale ou la sécurité intérieure.''

Aliou Sow de rajouter que ces problématiques seront préservées ‘’au prix de l’impopularité et au prix du patriotisme et du devoir pour la préservation du Sénégal’’.

À ce niveau, le ministre Sow entend continuer l’œuvre avec cette manière de procéder du ministre sortant dans la concertation, la consultation, l’écoute et dans la décentralisation. ‘’Car nous pensons au groupe minoritaire au Sénégal dont les cultures et les langues sont menacées et il faut agir vite et efficacement’’, a-t-il ajouté.

Toujours dans la même veine, Aliou Sow pense mettre au même pied tous les acteurs, afin qu’ils se sentent tous concernés, impliqués, écoutés et accompagnés sans être ‘’l’otage d’aucun groupe, le bourreau d’aucune entité’’.  ‘’Nous allons nous mettre tous ensemble, nous rapprocher et faciliter les interactions, s’ouvrir au reste du monde et faire de sorte que le Sénégal devienne un pays de grande destination pour tous ceux-là qui veulent découvrir de belles choses, qui viennent pour la paix et pour beaucoup d’autres choses comme l’économie, le social, etc.’’, déclare-t-il. 

Pour sa part, Abdoulaye Diop souligne avoir ‘’conscience de n’avoir pas été exhaustif’’ par défaut de temps et d’espace. Selon lui, ses manquements vont dans le sens du théâtre, de la musique, des arts visuels, de la danse, etc.  Abdoulaye Diop a aussi évoqué le caractère inachevé de la prochaine Conférence mondiale sur les politiques culturelles à Mexico, pour laquelle le Sénégal a présidé les consultations régionales en Afrique. Ce qui lui a valu une place dans le bureau. Ainsi, il déclare : ‘’J’aurais pu évoquer aussi la loi portant statut de l’artiste dont les décrets d’application sont en cours de finalisation. Nous devons tout cela à la clairvoyance et à la détermination du président de la République Macky Sall qui assigne à la culture une place de choix dans le PSE.’’

Ces défis énumérés par son prédécesseur sont, d’après Aliou Sow, les raisons de sa nomination. Car pour lui, ‘’c’est parce qu’il y a des défis que nous sommes là. Ce n’est pas une promenade de santé. Ce n’est pas pour de la réjouissance.  C’est pour du travail et quand on veut on peut et quand on peut on doit. On ne doit pas faire autre chose que d’agir. Nous allons agir dans  les délais courts ou longs. Lesquels délais n’entraveront en rien de faire vivre le Sénégal et l’Afrique au rythme de la culture’’.

ARAME FALL NDAO (stagiaire)

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