Les syndicats dénoncent une ‘’trahison’’, après le communiqué du ministère

Hier, le ministère de la Justice a publié un communiqué relatif au mouvement de grève lancé le 18 juin dernier par les syndicats du secteur, le Sytjust et l’UNTJ. Dans ce texte, le ministère rappelle les revendications des syndicats, qui exigent notamment l’alignement des greffiers de la hiérarchie B2 à la hiérarchie A2, ainsi que le reclassement des agents des hiérarchies B et C ayant atteint un certain nombre d’années à la hiérarchie B2, selon des modalités définies par les syndicats eux-mêmes.
Le ministère souligne que ‘’conformément aux dispositions réglementaires en vigueur’’ et sous ‘’l’autorité du Premier ministre’’, la compétence pour l’administration de l’ensemble des agents publics relevant du statut général des fonctionnaires ainsi que des agents non fonctionnaires de l’État, revient au ministre de la Fonction publique et de la Réforme du secteur public.
Il annonce qu’‘’à l’issue des concertations menées entre les ministères concernés, notamment ceux de la Justice et de la Fonction publique’’, un dispositif de formation spécifique a été mis en place, élaboré en collaboration avec le Centre de formation judiciaire. Ce programme ‘’tiendra compte de l’expérience acquise par les agents concernés, dans une démarche de valorisation des parcours professionnels’’.
Le ministère affirme enfin son engagement ‘’à conduire cette réforme dans un esprit de dialogue et de concertation, dans le respect des droits légitimes des agents de l’État et dans l’intérêt supérieur du service public de la justice’’.
En réaction, l’entente syndicale Sytjust–UNTJ a publié une déclaration dénonçant ‘’la trahison’’ du ministre de la Justice, qu’elle accuse d’avoir ‘’délibérément trompé le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) et l’Union nationale des travailleurs de la justice (UNTJ)’’ pendant quatorze mois.
Selon cette déclaration, le ministre a, ‘’sous couvert d’un dialogue social qu’il prétendait sincère, manœuvré pour gagner du temps, endormir les esprits et saboter les engagements pris par l’État’’.
Les syndicats rappellent qu’ils ont participé ‘’avec responsabilité et bonne foi’’ à plusieurs séances de travail avec les services techniques du ministère, dans le but de réformer deux décrets qu’ils qualifient ‘’d’injustes’’, qui empêchent notamment ‘’l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2’’ et bloquent ‘’la constitution initiale du corps des assistants des greffes et parquets (AGP)’’.
Ils soulignent que ces travaux avaient abouti à un consensus fort, lors de l’atelier national de validation et de partage organisé du 25 au 27 novembre 2024 à Saly, sous l’égide directe du ministre lui-même, qui avait engagé son autorité sur le projet de décret modifiant le statut des fonctionnaires de la justice et celui modifiant la création et le fonctionnement du Centre de formation judiciaire.
Les syndicats expriment leur ‘’stupeur et indignation’’ face au communiqué du ministère, qu’ils qualifient de ‘’revirement aussi brutal qu’injustifiable’’, ‘’anéantissant tout le processus de dialogue qu’il avait lui-même initié’’.
L’entente Sytjust–UNTJ dénonce fermement cette ‘’trahison’’, exige le respect des engagements pris par l’État, rappelant que l’alignement des greffiers à la hiérarchie A2 ainsi que la constitution initiale du corps des AGP sans formation préalable sont des engagements gouvernementaux datant de 2018 et ‘’non négociables’’.
‘’Assez de duplicité ! Assez de mépris !’’, clament les syndicats, qui avertissent que ‘’les travailleurs de la justice ne sont pas des marionnettes’’ et refusent ‘’d’être les victimes d’un cynisme administratif qui piétine les engagements et bloque les carrières’’.
Ils annoncent qu’ils vont ‘’intensifier la lutte syndicale, jusqu’à l’entière satisfaction des revendications légitimes des agents de justice’’, affirmant : ‘’Trop, c’est trop ! Nous n’acceptons plus l’injustice dans le secteur de la justice.’