Macky Sall et ses partisans vilipendés
Hier, les populations du département de Saint-Louis ont massivement répondu à la manifestation pacifique organisée par la fédération départementale du parti politique Pastef. De 16 h à 19 h, sous bonne escorte policière, les manifestants ont bravé la chaleur et la poussière à travers les grandes artères de la vieille cité, pour vilipender le régime de Macky Sall via des pancartes et slogans très hostiles.
Partis du croisement de Pikine x cité Police, avec une forte sonorisation, des centaines de Saint-Louisiens ont marché et dénoncé les nombreuses arrestations des opposants et activistes, la justice à double vitesse, la restriction des libertés d'expression, la gestion gabégique des deniers publics, les détournements et le troisième mandat mijoté par le pouvoir en place. Les manifestants venus de tout le département de Saint-Louis se sont joints aux responsables politiques locaux de Yaw pour crier leur mécontentement. La marche a été également saisie par les différents leaders locaux de l'opposition pour tirer à boulets rouges sur le président de la République et son gouvernement.
Pour le coordonnateur départemental de Pastef/Saint-Louis, il est temps d'arrêter les dérives antidémocratiques du président Macky Sall, parce qu'il veut instaurer la dictature au Sénégal. "Le chef de l'État veut transformer la démocratie sénégalaise en régime dictatorial. Depuis quelques années, il ne cesse de poser des actes de dictateur. Mais nous lui disons que cela ne passera pas. Le peuple fera face et la jeunesse sera en première ligne", a râlé Mamadou Mbengue.
Très remonté contre le pouvoir en place, le responsable des patriotes de Saint-Louis affirme que cette série de manifestations n'est que le début du commencement de la lutte. "Macky Sall et ses affidés ne cachent plus leur plan diabolique de museler la presse libre, de disloquer le parti Pastef, de liquider par tous les moyens illégaux notre leader Ousmane Sonko pour qu'il ne participe pas à la Présidentielle de 2024. Mais c'est peine perdue. Nous les avertissons que nous sommes prêts à y laisser nos vies pour s'opposer à leur plan", a martelé M. Mbengue.
Abondant dans le même, la présidente des femmes de Pastef/Saint-Louis, Seynabou Yacine Samb, a fustigé avec la dernière énergie l'acharnement dont sont victimes les militants de leur formation politique et leur leader. "Le peuple se dressera pour que Macky Sall libère tous les détenus politiques. Les opinions nationale et internationale ont constaté que pour des raisons aussi fallacieuses les unes que les autres, plus de cent militants de Pastef sont jetés en prison à travers le pays, parce que la justice est partiale. Notre leader national, Ousmane Sonko, est placé sous résidence surveillée sans aucun acte de la justice. Actuellement, sa maison est barricadée par la police, refusant même l'accès à ses amis. Depuis des jours, ses enfants ne peuvent pas aller à l'école, parce que les forces de l'ordre leur interdisent la sortie de leur maison. Après le dossier bidon d'Adji Sarr monté de toutes pièces, ils ont armé Mame Mbaye Niang. D'ailleurs, nous attendons de pied ferme ce procès. Ousmane Sonko sera accompagné au tribunal ce 16 mars par les militants et personne ne lui tracera l'itinéraire pour aller répondre tranquillement. Il y a trop d'injustice dans le pays’’, s'est emportée Seynabou Yacine Samb.
Pour elle, toute cette panique du président Macky Sall et de sa coalition BBY est due à la montée en puissance de l'opposition et le troisième mandat qu'il veut imposer aux Sénégalais. "Que Macky Sall sache qu'il ne prendra pas part à la Présidentielle-2024, parce que la Constitution ne lui permet pas de participer aux joutes électorales. Qu'il arrête de rêver d’un troisième mandat et de partir en laissant le pays dans la stabilité. Mieux, les Sénégalais n'accepteront jamais qu'il leur choisisse leurs candidats en 2024. Mais s'il s'entête, il nous trouvera sur son chemin", a-t-elle ajouté.
La manifestation a pris fin à 19 h à la place Me Abdoulaye Wade, après plusieurs kilomètres de marche rythmée des décibels d'une puissante sono et des slogans de dénonciation.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS