“Ce qui s’est passé jeudi dernier est une tentative d’assassinat…”
Le leader du Pastef, de son lit d’hôpital, a donné de ses nouvelles, hier. Il se porte apparemment bien, mais dénonce une tentative d’assassinat sur sa personne de l’État.
Depuis les événements de jeudi dernier et l’annonce de son hospitalisation dans une clinique de Dakar, Ousmane Sonko n’avait pas donné signe de vie jusqu’à hier. En effet, tard dans la soirée, le leader du Pastef a fait une déclaration de son lit d’hôpital qu’il compte quitter ce jour pour quelques jours de convalescence chez lui.
Il a d’abord tenu à rassurer ses soutiens sur son état de santé. ‘’Je vais bien. Pour le moment, je ne sais quelle substance j’ai inhalée, mais il reste indéniable qu’il est toxique. J’ai voulu connaître les composantes du produit avec lequel on m’a gazé, mais les laboratoires ici n’ont pas les compétences pour cela. C’est pourquoi les habits que je portais et sur lesquels les substances étaient versées ont été envoyés à l’étranger. On attend les résultats’’, a-t-il expliqué.
Mais, en attendant, les médecins semblent savoir de quel produit il s’agit. ‘’Des membres du corps médical pensent que c’est un agent anti-émeute. Si cela s’avère, retenez que c’est un produit très dangereux et qui peut avoir des conséquences désastreuses sur l’organisme de l’homme’’, a-t-il déclaré.
Ainsi, a-t-il ajouté, ‘’ce qui s’est passé jeudi dernier n’est ni plus ni moins qu’une tentative d’assassinat sur ma personne par l’État. Ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière fois qu’ils essaieront de m’éliminer’’.
Par ailleurs, si depuis son hospitalisation, certains demandent la restitution de son passeport pour son évacuation à l’étranger, Ousmane Sonko, lui, n’est pas du même avis. ‘’Je n’ai pas demandé une évacuation sanitaire. Je n’en veux pas et je ne la réclame pas, même si je comprends tous ceux qui l’ont demandé. Je vais rester me faire soigner ici tant que le corps médical jugera que ma prise en charge peut se faire ici. Ce qui est le cas actuellement. Mon évacuation sanitaire arrangerait le régime en place. Je ne leur ferai pas ce plaisir. Tout État rêve de se débarrasser de son principal opposant en l’exilant loin. Je resterai ici à mener le combat aux côtés des Sénégalais. Pour moi, le combat se passe ici au Sénégal’’, a-t-il insisté.
Il semble bien mesurer l’ampleur de sa décision. Il est conscient que la bataille sera rude, mais ne compte pas reculer. ‘’La fin d’un combat est toujours le moment le plus dur, mais il faut savoir tenir bon et faire face’’, a-t-il dit.
Pour lui, Macky Sall a échoué. Il avait dit que ce qui s’était passé en mars 2021 ne se répéterait pas. Le pire s’est produit jeudi dernier, pense Ousmane Sonko. ‘’Macky Sall n’a pas la capacité de faire face à la population. Si le peuple sort en masse, Macky Sall reculera. Il est dans la deuxième phase de la stratégie de la peur. L’État sait qu’il n’a pas les moyens de faire face. Il procède à des arrestations préventives’’, a-t-il souligné. Il n’empêche, le combat va se poursuivre sous différentes formes. Ainsi, dans les jours à venir, selon Ousmane Sonko, on pourrait assister à une grève de deux jours par exemple des acteurs du secteur informel ou à une désobéissance civile.
Par ailleurs, il a appelé à la jonction des forces vives. A ses soutiens, il a demandé d’arrêter les attaques sur les réseaux sociaux, mais surtout les posts ‘’inutiles’’. ‘’Évitez de faire des posts qui vont faciliter votre arrestation. Les gens vous surveillent. Il ne faut pas saboter le combat’’, a-t-il déclaré.
Diana Dia (Stagiaire)