Le Cosce veut un prolongement
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) a convié la presse, ce lundi 27 février, pour parler de la situation politique nationale.
La situation politique sénégalaise est tendue. Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) trouve que la période d’un mois définie à cette étape du processus électoral est trop courte. “Il s'agit d'une période cruciale pour les électeurs, notamment pour les primo-votants et ceux désirant effectuer une modification de leur adresse électorale”, a noté Alassane Seck, membre de la lutte des droits humains.
Le Cosce a rappelé à l'État que les élections sont le procédé démocratique par lequel le peuple souverain désigne ses représentants. Pour être crédible, tout processus électoral doit reposer sur un contrôle citoyen qui en garantit la transparence. Pour assurer une participation qualitative et quantitative des citoyens au scrutin présidentiel, le Cosce recommande à l'État du Sénégal de rallonger le délai de révision des listes électorales afin de permettre une inscription massive des citoyens sénégalais.
D’après le patron de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé, ils vont aller voir le ministre de l’Intérieur ou bien lui écrire pour qu’il augmente la période de révision. "Le taux de participation à l’élection présidentielle doit être quelque chose d’utile. On peut prolonger pour deux mois pour que les Sénégalais puissent être prêts".
Par ailleurs, la société civile a fait un “feedback” des événements de mars 2021.
Selon eux, le pays est en proie à une tension politique persistante qui menace gravement la paix et la cohésion sociales. "La rivalité entre le pouvoir et l'opposition est passée de l'adversité à l'animosité. Les troubles qui ont éclaté le 16 mars dernier dans plusieurs localités du pays (deux morts et de nombreux blessés) en sont une épouvantable illustration", déplore Alassane Seck de la Ligue des droits humains.
Pour la Cosce, à onze mois de l'élection présidentielle de février 2024, les appels à la résistance face aux forces de l'ordre et à l'institution judiciaire risquent d'installer une instabilité politique, sociale et économique durable.
En outre, la justice fait l'objet de suspicions graves de partialité, du fait des contentieux politico-judiciaires.
Le Cosce défend Ousmane Sonko
“On ne refuse pas la tenue d’un procès, mais qu’ils le fassent dans les règles de l’art”, a déclaré d’emblée Moundiaye Cissé de l’ONG 3D. "J’appelle à une discussion entre opposition et pouvoir, car c’est ça qu’on a toujours connu dans ce pays’’, dit-il. Sur ce, le Cosce condamne avec fermeté le traitement que les forces de l'ordre ont fait subir à Ousmane Sonko. "Cette violence est d'autant plus incompréhensible et inacceptable que ces derniers n'avaient ni mandat d'amener ni mandat d'arrêt". Aussi, il déplore les appels à la violence d'où qu'ils viennent et condamne les dégradations de biens d'autrui occasionnés par les manifestations.
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections rappelle à l'État son rôle de garant de l'équilibre et de l'impartialité dans le dossier judiciaire qui oppose le maire Ousmane Sonko et le ministre Mame Mbaye Niang.
DIANA DIA(STAGIAIRE)