Batonga
Après un succès au Bénin, la fondation d’Angélique Kidjo, Batonga, lance officiellement ses programmes au Sénégal, aujourd’hui. La fondation souhaite atteindre plus de 2 500 filles et 3 000 jeunes femmes de 18 à 30 ans dans les régions de Kolda et de Sédhiou. En outre, elle prévoit d’engager plus de 2 000 hommes et garçons dans le cadre de l’Initiative engagement des hommes et des garçons. La fondatrice entend créer des emplois pour désengorger petit à petit, parce que, dit-elle, ‘’les zones rurales sont laissées à l'abandon. Tout est fait dans les villes. Mais qui nous nourrit ? Les zones rurales’’.
Batonga dote les adolescentes de mentors et d’espaces pour les aider à acquérir des compétences essentielles pour la vie, à prendre confiance en elles et à planifier leur propre avenir économique. Elle accompagne également les jeunes femmes dans l’atteinte de la résilience économique et l’indépendance. Par rapport au plaidoyer et à l’égalité des genres, Batonga plaide pour une transformation sur le continent et aide à renforcer les mouvements d’activistes, de dirigeants et d’acteurs du changement qui mettent en question le statu quo et œuvrent pour l’égalité. ‘’Ce que j'essaie de faire, c'est de réveiller les consciences dans les villages pour leur dire que ce n'est pas seulement le mariage qui est le futur des filles’’, explique Angélique Kidjo qui veut, dans le cadre du leadership féminin, des exemples qui poussent les parents à être fiers de leurs filles.
‘’Si mon père ne m'avait pas soutenue, je ne serais pas là’’, dit-elle. Son père a détecté son talent et l’a poussée vers le haut. ‘’Tu n’es pas géniale, tu es juste une personne qui chante’’, lui disait-il pour la pousser à se perfectionner et à rester humble. C’est son père qui a lancé la carrière de la petite Angélique Kidjo, alors que les promoteurs la trouvaient trop jeune pour commencer un projet musical. ‘’Lorsque j'étais petite, quand le promoteur a dit : ’Ta fille là est trop petite ; elle ne montera pas sur scène.’ Mon père m'a défendue. Il a dit à la famille : ‘Si je produis le spectacle, dans trois mois, on mangera, on boira du thé...', relate-t-elle. Quant à sa mère, elle lui a appris à chanter et à danser.