Publié le 26 Jun 2023 - 17:46
SANCTIONS CONTRE LE RÉGIME DU PRÉSIDENT MACKY SALL

Des Sénégalais de Canada saisissent le Premier ministre Trudeau

 

Après une plainte à la Cour pénale internationale déposée par l’avocat franco-espagnol Juan Branco, c’est au tour des Sénégalais établis au Canada de sonner la charge contre le régime de Macky Sall. Ils demandent au Premier ministre canadien Justin Trudeau l’application de la loi de Serguei Magnitski au président Macky Sall et les dignitaires sénégalais.

 

C’est à travers une lettre que les Sénégalais établis au Canada se sont adressés au Premier ministre Justin Trudeau, pour lui demander de considérer l’application de la loi Serguei Magnitski aux dirigeants sénégalais impliqués dans des violations graves des droits humains. Dans la lettre, ils ont détaillé les derniers événements avec la mort de plus de 30 personnes, disent-ils, et la détention de plus de 650 prisonniers politiques et d’opinion, dont des journalistes, élèves, enseignants et des membres de la société civile. Toujours, ils rapportent que la justice est instrumentalisée pour mettre les opposants et les critiques du régime en prison, que les manifestations sont interdites et le recours à des mercenaires appelés ‘’nervis’’ qui sont au service du parti politique présidentiel.  

Dans la missive, ils mentionnent l’implication des organisations internationales, notamment les préoccupations du Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’homme quant à ‘’l’évolution des Droits de l’homme au Sénégal’’ et que l’ONU réclame ‘’une enquête indépendante’’. Ils mentionnent aussi Amnesty International qui a demandé d’enquêter immédiatement de façon indépendante et transparente sur la mort de 23 personnes, dont trois enfants, lors des manifestations des 1er et 2 juin, et de faire la lumière sur des personnes civiles armées opérant aux côtés des forces de sécurité, sur l’utilisation des enfants comme boucliers humains et que, par ailleurs, l’Unicef et des organisations des droits de l’enfant ont aussi demandé à l’État du Sénégal de mener une enquête pour situer les responsabilités.

En ce qui concerne la presse, les Sénégalais du Canada évoquent le recul du Sénégal dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Ceci s’explique, d’après eux, par l’arrestation de journalistes qui critiquent le pouvoir et que des médias internationaux ont largement documenté la présence des nervis et la répression de la jeunesse contre le président Macky Sall.

Ils ont aussi abordé la situation d’Ousmane Sonko, avec sa maison barricadée par la police depuis trois semaines, qui empêche ses avocats et ses proches collaborateurs de lui rendre visite. Ils rappellent que l’ancien ministre, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, Karim Wade, et Khalifa Sall, ancien maire de la ville de Dakar ont été écartés de l’élection présidentielle de 2019 et qu’ils continuent de subir les condamnations ‘’de la justice du président Macky Sall’’ qui, pour eux, ‘’sa volonté de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel et immoral est la source des tensions au Sénégal’’.

Ainsi, les Sénégalais du Canada demandent au Premier ministre Trudeau d’appliquer la loi de Serguei Magnitski qui permet d’imposer des sanctions ciblées à l’encontre d’individus responsables des violations des Droits de l’homme et aussi celles de mesures économiques spéciales qui offrent un cadre légal approprié pour prendre des mesures contre les dirigeants sénégalais impliqués dans ces atrocités, comme cela se fait pour d’autres pays.

D’après eux, ceci va montrer que le Canada ne tolère pas les atteintes aux droits fondamentaux et qu’il est déterminé à soutenir les victimes de violations de Droits de l’homme. Ils espèrent que leur pays d’accueil continuera à jouer un rôle actif dans la promotion des Droits de l’homme et de la justice à l’échelle internationale.

                        NDEYE KHOUDIA DIENG(STAGIAIRE)  

 

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