Publié le 14 Jul 2023 - 20:51
BENNO BOKK YAAKAAR

Macky Sall et l’obsession du candidat de consensus 

 

La coalition Benno Bokk Yaakaar est suspendue au choix de Macky Sall pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. C’est au sein de son propre parti qu’il aura le plus de difficultés à réfréner les ambitions, d’autant que ses lieutenants ne se cachent plus. Le Premier ministre Amadou Bâ semble avoir une tête d’avance, mais le président de la République ne s’est jamais posé là où on l’attendait…

 

Plus d’une dizaine de jours sont passés depuis que le président Macky Sall a annoncé qu’il ne sera pas candidat au scrutin du 25 février 2024, engendrant une vague de soulagement au-delà du Sénégal, après des mois de crispations, mais en laissant ouverte la question de sa succession au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar, alors que les déclarations de candidature se multiplient.

Il y a quelques jours, la Conférence des leaders de la coalition BBY s’est prolongée tard dans la nuit, après sept tours d’horloge. Les infos qui en ont suinté révèlent que ce vendredi a été fixé comme date pour annoncer le choix de Macky Sall. Mais d’autres sources insistent sur le fait que ‘’les concertations continuent’’.

Il a fallu des jours pour que la classe politique prenne la pleine mesure des enjeux induits par la non-participation de Macky Sall au scrutin présidentiel, alors que l’opposition avait bâti son argumentaire sur le combat contre le troisième mandat, là où, de l’autre côté, on espérait qu’il se portât candidat.

La crainte du président sortant est de voir Benno Bokk Yaakaar voler en éclats, avec le spectre d’une dispersion des voix qui ne profiterait à aucun des éventuels candidats. ‘’La personne qui sera mise en avant sera ceinturée par les engagements auxquels il aura souscrit’’, nous assure un ténor de la coalition.

En somme, il s’agit de créer une équipe soudée derrière un candidat. Actuellement, ‘’des ajustements seraient en train de se faire à ce niveau’’, poursuit notre interlocuteur.

Derrière cette langue de bois, il faut comprendre d’intenses conciliabules entre le président Macky Sall, ses alliés et les candidatures qui émergent. À petites doses, comme à son habitude, le chef de la majorité a donné des indications sur le profil du candidat idéal pour la coalition, sa ‘’capacité à rassembler’’ pour la maintenir intacte – ce qui ne sera pas une mince affaire - et sachant ‘’dialoguer’’.

Selon nos sources, exception faite de Me El Hadj Diouf qui a indiqué lors de la réunion que sa formation, le Parti des travailleurs et du peuple (PTP), avait été le premier à annoncer son intention de porter les couleurs de la coalition après les deux mandats de Macky Sall, autant le Parti socialiste que l’Alliance des forces de progrès représentés par leurs leaders respectifs, Aminata Mbengue Ndiaye et l’ancien président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse, ont donné carte blanche au président de la République.

Toutefois, Modou Diagne Fada (directeur général de la Sonacos et patron du parti LDR/Yessal) et le Dr Diégane Sène de l’URD ont estimé devoir ‘’consulter la base’’ de leur parti avant de se prononcer. Le mardi, le Parti pour l’indépendance et le travail (PIT) a publié un communiqué dans lequel il souhaite le maintien de la coalition.

Choc des ambitions au sein de l’APR

Mais c’est au sein de son propre parti que Macky Sall doit faire face au choc des ambitions qui prennent de plus en plus de l’ampleur. Les noms du Premier ministre Amadou Bâ, du président du Conseil économique, social et environnemental, Abdoulaye Daouda Diallo, celui de l’actuel ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye, celui du directeur du Fonsis, Abdoulaye Diouf Sarr, ou encore celui du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, sont avancés sans que rien ne puisse présager que le choix de Macky Sall se portera sur l’un d’eux.

Un indice de la guerre des tranchées au sein de la majorité ? Mardi soir, les services de la primature ont publié un communiqué pour dénoncer ‘’des individus malveillants (…) qui, grâce à des comptes fictifs, se faisant passer pour ceux d’Amadou Bâ, essaient de semer la suspicion et de suggérer sa participation à la course électorale et présidentielle’’.

AMADOU FALL

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