La guerre des mots qui précède la violence physique
Une deuxième fois interdit d'accès aux salles de réunion du Parti socialiste, Malick Noël Seck et ses partisans de Convergence continuent leur guérilla contre la direction du parti. Mais un Forum de jeunes socialistes lui promet désormais de la bastonnade s'il persiste à attaquer Ousmane Tanor Dieng.
C'est sur le parvis de la maison du Parti socialiste à Colobane que Malick Noël Seck (MNS) et ses partisans de Convergence socialiste (CS) ont tenu hier leur réunion hebdomadaire, l'accès aux salles de réunion leur ayant été refusé pour une deuxième fois. L'ordre d'interdiction est venu du Secrétariat permanent, selon le préposé à la sécurité des lieux. Tenant à témoin Abdoulaye Élimane Kane qui était là au même moment, MNS a déploré cet acte qu'il considère comme une stratégie visant à disloquer le mouvement qu'il dirige. «Ils essayent de couper la tête du mouvement ou de le diviser en deux. Ils veulent m'exclure», s'est-il plaint devant ses militants. «Tout ce qu'ils (NDLR : les responsables du PS) cherchent, c'est de nous faire réagir violemment», a-t-il ajouté, appelant ses amis à rester pacifiques.
Mais «le combat» va se poursuivre. «Nous avons posé un débat à la fois intellectuel et politique», rappelle Malick Noël Seck. «Ce à quoi nous appelons les dirigeants du parti, c'est à un renouvellement du secrétariat général après des élections perdues». Et il se dit d'autant plus fondé à réclamer cette opération que c'est «Ousmane Tanor Dieng en personne (qui) avait déclaré le 19 janvier dernier dans l'hebdomadaire Jeune Afrique qu'il quitterait la tête du PS après la présidentielle de 2012.»
«Le chemin sera long et chaotique, mais nous serons toujours derrière toi. Nous ne te quitterons jamais. On t'exclut du Ps, nous te suivrons», affirme Awa Ndiaye, la présidente des femmes de Convergence. «Nous sommes indépendants. Donc on ne peut pas m'exclure de Convergence», semble lui rétorquer MNS.
«Ou il arrête d'insulter Tanor, ou on le bastonne»
Auparavant, le Forum des jeunes socialistes a fait face à la presse pour déplorer les attaques de Malick Noël Seck contre Ousmane Tanor Dieng. Avec un discours plein d'insanités au bout des lèvres, le coordonnateur Abdoulaye Diao et ses camarades promettent une correction au «rebelle» s'il persiste dans sa voie. «Nous allons le bastonner s'il continue à s'attaquer et à discréditer notre secrétaire général», ont-ils lancé en guise d'avertissement à MNS qu'ils assimile à un «drogué». En plus, «nous n'accepterons pas qu'un individu venu dans le parti en 2007 puisse annihiler tous les sacrifices consentis par les responsables pour relever le Ps de sa débâcle de 2000».
Pour le Forum des jeunes socialistes, Malick Noël Seck, «fou pathétique», use de «mensonges» dans son argumentaire contre le secrétaire général du Ps. Par exemple, note Abdoulaye Diao, «quand il dit que Ousmane Tanor Dieng avait déclaré qu'il allait quitter la tête du parti après la présidentielle de 2000, il ment. Il affirme aussi que Tanor s'est fait reconduire à la tête de l'Internationale socialiste pour rester à la tête du parti ! C'est du n'importe quoi». Conséquence : «Noël use de la violence verbale, nous, nous allons user de la violence physique et nous en assumerons toutes les conséquences», s'est écrié le jeune socialiste.
ASSANE MBAYE
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