Publié le 20 Oct 2023 - 19:22
FORUM INTERNATIONAL FINANCEMENT PROJETS FERROVIAIRES EN AFRIQUE

Amadou Ba fait l’éloge du rail

 

Hier, le Premier ministre Amadou Ba a présidé la cérémonie officielle du Forum international sur le financement des projets ferroviaires en Afrique. Une occasion pour lui de rappeler l’importance du rail dans les progrès économiques du monde entier et les chantiers qui attendent les pays africains sur le chemin du développement.

 

Dans son allocution, le Premier ministre a souligné que le financement des infrastructures ferroviaires constitue un défi majeur en Afrique, aussi bien sur le plan national que continental et que dans la marche vers l’émergence, la construction et la réhabilitation de lignes des chemins de fer, ainsi que le développement des corridors et l’acquisition de matériels roulants sont essentiels. 

Selon Amadou Ba, la plupart des États africains sont confrontés, en cette période, à de fortes contraintes budgétaires assorties de difficultés pour trouver les ressources financières nécessaires à la réhabilitation des lignes, à la construction de nouvelles infrastructures, à l’entretien régulier des réseaux ferroviaires et à l’acquisition de matériels roulants qui répondent aux normes et au confort requis. Une problématique du financement qui, selon M. Ba, se pose ‘’sur fond de débat sur la rentabilité des investissements dans le secteur ferroviaire’’.

Ainsi, présidant, hier, la cérémonie d’ouverture du Forum sur le financement des projets ferroviaires en Afrique, le Premier ministre s’est adressé aux experts présents en ces termes : ‘’Au-delà des contributions pertinentes que nous attendons de vos échanges, vous êtes invités à produire une argumentation objective à partir des différentes approches de calcul économique et des démarches stratégiques. Souvent, les explications avancées pour justifier l’insuffisance des investissements dans les infrastructures ferroviaires en Afrique sont d’ordre subjectif, telles que l’élan de pessimisme sur l’Afrique, la prétendue faiblesse de la structuration des marchés financiers, les fiches des agences de notation ou les doutes sur les dynamiques économiques des pays en développement.’’

Le PM d’ajouter : ‘’Aussi, voudrais-je rappeler que la rentabilité des investissements publics ne doit pas être analysée à l’aune de la seule rentabilité financière. Tout investissement dans le ferroviaire, accompagné de mesures adéquates renforce la productivité à moyen et long terme de nos économies. Mieux, les programmes d’aménagement et de rééquilibrage des territoires, en termes de capital humain et de capital physique, ne pourront être accélérés qu’avec le développement des chemins de fer.’’

Aussi, assure-t-il, ‘’il est admis par tous que sans le rail, le monde n’aurait pas atteint son niveau actuel de croissance économique. Il faut désormais admettre que nos politiques pour la résilience et nos combats contre les inégalités ne rencontreront pas les succès attendus sans les chemins de fer qui facilitent le développement inclusif, harmonieux et durable. Un réseau ferroviaire performant peut être couteux au début, mais il est toujours très profitable à l’avenir ! La relocalisation en cours des industries des pays développés vers les pays émergents, où le coût de la main-d’œuvre est plus bas, profite aux pays avec un chemin de fer qui raccorde les ports aux grandes zones d’activités industrielles ou logistiques spécialement aménagées’’.

Selon le Premier ministre, le rail offre beaucoup d’avantages comparatifs par rapport à la route. ‘’Le coût par kilomètre de voie ferroviaire réhabilitée est inférieur de 50 % à celui d’une route à deux voies. Par ailleurs, le rail a aussi une meilleure longévité : les routes doivent être entièrement refaites tous les sept à 10 ans, contre 15 à 20 ans pour les voies ferrées. Sa consommation d’énergie et son empreinte carbone par tonne transportée sont aussi inférieures à celles de la route et des avions, le gain pouvant atteindre en moyenne 80 %.

En définitive, un chemin de fer performant engendre toujours des bénéfices économiques multiples avec un impact positif sur le niveau des activités portuaires, une accessibilité vers les régions enclavées, une réduction de la facture énergétique’’, ajoute-t-il comme pour convaincre l’auditoire.

Amadou Ba de marteler, comme pour porter l’estocade : ‘’Dans le contexte actuel de lutte contre les changements climatiques, je voudrais juste rappeler que le transport par chemin de fer consomme quatre fois moins de carburant que par la route.’’ 

TER

Le Premier ministre n’a pas manqué d’évoquer la mise en service du Train Express Régional. ’’Notre pays, dit-il, récolte ainsi les fruits d’un pari qui était certes audacieux, mais qui a permis de mettre à la disposition des populations sénégalaises une infrastructure de transport de masse moderne, rapide, sécuritaire et structurante. Après 21 mois de mise en service commercial, ce sont plus de 32 millions de voyageurs qui ont été transportés par le TER, soit une moyenne de plus de 75 mille voyageurs par jour. Le TER signe l’entrée de notre pays dans une nouvelle ère et replace la problématique de la relance du secteur ferroviaire au cœur des politiques publiques’’.

Il assure que ce renouveau ferroviaire demeure son combat et celui de son gouvernement ; celui de doter le Sénégal d’infrastructures ferroviaires de dernière génération.

Amadou Ba invite, ensemble, à relever les défis du financement des projets ferroviaires. 

NDEYE KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)

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