Publié le 30 Nov 2023 - 20:23
PRÉSIDENTIELLE 2024

Le corps électoral convoqué

 

Le président de la République et son gouvernement ont adopté, hier, en Conseil des ministres, le projet de décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.

 

Après le lancement des opérations de collecte de parrainages, une autre étape décisive a été franchie hier, dans l’optique de l’organisation de l’élection présidentielle du 24 février 2024. En Conseil des ministres, le gouvernement a examiné et adopté le projet de décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. Une confirmation qui écarte un peu plus l’idée d’un report de la Présidentielle qui a été agitée ces derniers jours, alors que le Sénégal vit une période de tension sociopolitique, à trois mois de la tenue du scrutin (voir ailleurs).

Le rendez-vous hebdomadaire du gouvernement a également été l’occasion, pour le chef de l’État, Macky Sall, de revenir sur la gestion de l’économie portuaire du Sénégal.

À cet effet, le président de la République a souligné ‘’l’impératif de maîtriser l’agenda de mise en œuvre de la stratégie portuaire nationale, afin d’accélérer la réalisation des zones économiques spéciales (Zes) et des zones industrielles portuaires (Zip) prévues au sein de certains ports, notamment Foundiougne, Ndakhonga et Ndayane’’.

Modernisation et le développement des chantiers navals

Ainsi, Macky Sall a demandé au ministre des Pêches et de l’Économie maritime de procéder à l’évaluation de l’exécution des deux phases du Projet d’infrastructures et d’équipements maritimes et des activités de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam). Conjointement financé par la Corée du Sud et le Sénégal, ce projet ambitionne la construction de navires (une drague d’une capacité de 400 m3/h, deux remorqueurs et deux barges), d’une part, et d’un terminal hydrocarbures (un débarcadère spécialisé hydrocarbures, une zone de stockage d’hydrocarbures de 11 000 m3 et un système de chargement et de déchargement : pipes, etc.), d’autre part. Il entre dans l’ambition d’engager, dans les meilleurs délais, la modernisation et le développement des chantiers navals avec l’implication de toutes les parties prenantes nationales.

Avec 700 km de côtes et l’étendue de sa zone économique exclusive, le gouvernement du Sénégal souhaite améliorer la cohérence des projets portuaires publics. C’est ainsi que le président de la République a invité le gouvernement et tous les acteurs concernés à finaliser le processus d’adoption du cadre législatif de l’action de l’État en mer pour renforcer la sécurité et la sûreté dans le territoire maritime national.

Restant dans le domaine maritime où le président de la République a insisté sur la conservation des terroirs du littoral et la préservation de la zone des Niayes. À cette fin, Macky Sall a demandé au Premier ministre ‘’d’engager, sans délai, des concertations avec les ministères et administrations concernés en vue d’une cartographie précise des occupations et de la définition d’un plan d’aménagement et d’occupation intégré des sites relevant des Niayes et du littoral nord, espaces de développement par excellence de l’horticulture’’.

Capitaliser sur la réussite de la première opération de transplantation rénale au Sénégal

Le weekend dernier a vu le Sénégal réussir une prouesse médicale, avec le succès de la première transplantation rénale réalisée à l’hôpital militaire de Ouakam (HMO), le 26 novembre 2023. Le chef de l’État a une nouvelle fois félicité les auteurs de cette opération que sont le Comité national du don et de la transplantation d’organes et de tissus humains, les personnels de l’hôpital militaire de Ouakam (HMO), le consortium HMO-Hôpital Le Dantec, les donneurs, ainsi que les partenaires de la République de Turquie mobilisés.

Avec cette transplantation rénale réussie au Sénégal, le chef de l’État a également demandé à la ministre de la Santé et de l’Action sociale de veiller, avec les acteurs impliqués, au respect strict des procédures indiquées afin de consolider les efforts soutenus de lutte contre l’insuffisance rénale.

APRÈS DES SEMAINES DE CONJECTURES

La Présidentielle ne sera pas reportée

Fin des supputations. Il n’y aura pas de report de l’élection présidentielle qui se tiendra le 25 février 2024. Hier, au titre des textes législatifs et réglementaires, ‘’le Conseil a examiné et adopté le projet de décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, informe le communiqué publié par le gouvernement à l’issue de son conclave hebdomadaire au palais de la République.

Depuis quelques mois, avec une récurrence soutenue, des voix plaidaient pour le report du scrutin pour plusieurs raisons. Boubacar Camara, candidat du Parti pour la construction et la solidarité/Jengu Tabax, avançait comme motivations d’un report le climat politique ‘’délétère’’ et le risque d’une élection non inclusive, vu que la figure de proue de l’opposition, Ousmane Sonko, est en prison et son parti Pastef dissous. L’ancien inspecteur général d’État - qui a loué ses services au Bénin pendant quelque temps - soutenait alors ‘’qu’il y a plus urgent pour le Sénégal qu’une élection. Ce qu’il faut, c’est travailler à faire revenir le calme dans le pays’’. Ce retour au calme passera, d’après l’ancien DG des Douanes, par une élection présidentielle inclusive.

L’idée d’un report de la présidentielle avait aussi trouvé un autre plaideur, en la personne de Souleymane Jules Diop qui, lui, estimait que ‘’les gens ne sont pas prêts’’. L’actuel ambassadeur du Sénégal à l’Unesco soutenait : ‘’Nous risquons de connaître des convulsions, des contestations, des difficultés, des mouvements de rue qui risquent de compromettre pour longtemps la sécurité de ce pays et peut-être sa défense.’’ L’ancien journaliste se demandait précisément ‘’s’il ne faudrait pas reculer les élections, reporter pour pouvoir régler tous les contentieux, y compris les contentieux juridiques d’interprétation de nos textes’’. Las. Il n’en sera finalement rien et le scrutin aura bel et bien lieu à la date prévue.

Planificateur comme jamais, Macky Sall déroule un scénario écrit depuis longtemps, comme à son habitude. Depuis l’annonce de son départ, il ne veut qu’aucun grain de sable ne vienne enrayer sa mécanique…     Ass Birago DIAGNE

Lamine Diouf

 

 

Section: 
MAGISTRATURE ET POLITIQUE : L’UMS fixe les lignes rouges
“ADOU KALPÉ”, “ILLÉGAL”, “SAUPOUDRAGE” : L’APR déchire le plan “Jubbanti Koom”
LE PLAN DE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PRES) / Une nouvelle feuille de route pour le Sénégal, selon le Moncap
OUSMANE SONKO EN TURQUIE : Une visite stratégique pour renforcer les relations sénégalo-turques
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque
TANDEM DIOMAYE- SONKO : L’analyse de Thierno Alassane Sall