Publié le 29 Apr 2024 - 11:03
ART ET CULTURE

Le secteur créatif africain va générer 20 milliards de dollars, d'ici 2040

 

À l'occasion de la présentation du programme dénommé "Behind the scenes", ce week-end, il a été révélé que, d'ici 2040, le secteur créatif africain va générer 20 milliards de dollars de revenus, avec un potentiel de 20 millions d'emplois.

 

Pour revaloriser et redynamiser le secteur créatif africain, notamment les femmes créatives, le programme ‘’Behind the scenes" a été lancé ce week-end à Dakar. Lors de la présentation du projet, il a été révélé que, d'ici 2040, le secteur va générer 20 milliards de dollars de revenus avec un potentiel de 20 millions d'emplois. Il est le secteur le plus dynamique et en pleine croissance.

En effet, explique-t-on dans le programme, au Kenya, il a contribué à 5,32 % du PIB en 2013 et devrait atteindre 10 % d'ici 2025. De même, dit-on, au Ghana, Gholly Wood génère environ 4 millions de dollars par an et devrait valoir 500 millions de dollars, d'ici à 2030.

Au Sénégal, ajoute-t-on, le secteur vaudra plus de 600 millions de dollars, d'ici 2030.

Ainsi, fait-on savoir, au Nigeria, le secteur a contribué à plus d'un milliard de dollars au PIB, en 2020, et il devrait atteindre 100 milliards de dollars en 2030 et va créer 2,7 millions d'emplois d'ici 2050.

En Éthiopie également, dit-on, le secteur représente environ 4,2 % du PIB et ses revenus devraient quadrupler d'ici 2030.

Dans le même ordre d'idées, rappelle-t-on, en Ouganda, il avait contribué pour 6,7 millions de dollars au PIB, entre 2014 et 2016, qui a triplé depuis 2020.

En effet, fait-on valoir, "le secteur créatif est l'industrie dynamique et en pleine expansion, qui contribue de manière significative à la croissance économique, à la création d'emplois et à la formation d'une culture jeune, dynamique et tournée vers l'avenir".

Selon la recherche "Behind the scenes", l'industrie créative est appelée à jouer un rôle crucial dans le développement et la prospérité futurs de ces nations.

Cependant, regrette-t-on, "malgré l'immense potentiel de l'industrie créative en Afrique, les inégalités entre les sexes empêchent les femmes créatives de profiter pleinement des opportunités offertes par le secteur". Et c'est pourquoi, explique-t-on, ce projet (‘’Behind the scenes’’) vise à mettre en lumière ces défis critiques et à identifier des solutions pour libérer le vaste potentiel des femmes dans l'écosystème créatif dynamique de l'Afrique.

En effet, ce programme a, entre autres, pour objectif de générer des preuves sur les inégalités entre les sexes dans le secteur créatif. "Il s'agit de documenter de manière rigoureuse les inégalités de genre auxquelles les jeunes femmes créatives sont confrontées dans le secteur créatif dynamique et en pleine croissance de l'Afrique", dit-on.

De même, "Behind the scenes" ambitionne de cartographier le secteur créatif dans les pays d'étude. C'est-à-dire, explique-t-on dans le programme, "de répertorier et faire le point sur les principaux acteurs, les politiques, les chaines de valeur et les sous-secteurs qui constituent l'industrie de la création dans les sept pays concernés : Rwanda, Kenya, Ghana, Sénégal, Nigeria, Ouganda et Éthiopie". 

"Les inégalités entre les sexes…"

En outre, renseigne-t-on, ce projet vise à renforcer les compétences, les connaissances et l'expertise des jeunes chercheurs sur la recherche axée sur le genre pour former une nouvelle génération de chercheurs capables de faire la lumière sur les défis et les obstacles uniques auxquels les jeunes femmes créatives sont confrontées lorsqu'elles naviguent dans ce secteur.

Prenant part à la rencontre, l'artiste plasticien et président du Centre international d'art contemporain et de culture, Kalidou Kassé, a souligné que ce projet vient à son heure. Parce que, a-t-il expliqué, "depuis 1960, il y a eu beaucoup de difficultés pour non seulement répertorier les facteurs culturels, mais aussi de réorganiser la scène de valeur".

En effet, a-t-il rappelé, après le départ de Senghor, qui avait l’arbre culturel, "il y a eu beaucoup d'eau qui a coulé sous les ponts. Il était donc question, dit-il, de revoir, de reconsidérer ce paradigme pour arriver à un nouveau".

Selon M. Kassé, "changer de paradigme, c'est intégrer les nouveaux codes sur les éléments de langage que sont aujourd'hui les nouveaux médiums qui ont intégré les arts plastiques, la création contemporaine".

Mais, poursuit-il, "c'est de dire aussi que la place de la femme a été toujours négligée dans ce domaine. Je pense que c'est une structuration de notre société sur le plan culturel et social".

Pour Kassé, est maintenant "question de renverser cette tendance et de voir comment accompagner ces jeunes dames qui s'intéressent à la culture pour notamment leur donner des opportunités de s'exprimer comme elles veulent". 

FATIMA ZAHRA DIALLO 

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